« La guerre est toujours une défaite, toujours ! Et elle est ignoble, car elle est le triomphe du mensonge, de la fausseté. » C’est ce que le Pape François a réaffirmé lors de l’Angélus du 1er novembre, en revenant sur le thème des conflits qui frappent plusieurs régions du monde. Dans les méandres des conflits, a dit le Pape, on cherche « le maximum d’intérêt pour soi-même et le maximum de dommages pour l’adversaire », piétinant ainsi « des vies humaines, l’environnement, les infrastructures, tout ; et tout est masqué par des mensonges ».
François a lancé un appel à la prière « pour l’Ukraine martyrisée », « pour la Palestine, Israël, le Liban, le Myanmar, le Soudan du Sud, et pour tous les peuples qui souffrent à cause des guerres ». Il a de nouveau condamné les massacres perpétrés par l’armée israélienne à Gaza, rappelant la souffrance des innocents.
« Et les innocents souffrent ! » a-t-il martelé, s’attardant, comme à la fin de l’audience générale de mercredi dernier, sur les « 153 femmes et enfants massacrés ces derniers jours à Gaza » dans la guerre menée par Israël en réaction à l’attaque du 7 octobre 2023 et que l’Occident (y compris l’Italie) alimente en envoyant des armes, tandis que les États-Unis font semblant de vouloir arrêter le conflit par la pantomime des missions continues du secrétaire d’État Tony Blinken et d’une négociation au Qatar qui n’aboutit jamais à un accord. Le président du parlement libanais, Nabih Berry, a ainsi noté dans une interview à Asharq al-Awsat que l’initiative américaine pour un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah a échoué, car le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a rejeté la feuille de route du Liban, qui avait été convenue avec l’envoyé américain Amos Hochstein, rapporte L’Orient Le Jour. Berry a ajouté que les négociations reprendront après les élections américaines. « Hochstein ne nous a rien communiqué après son départ d’Israël » ces derniers jours, contrairement à ce qu’il avait promis lors de sa dernière visite à Beyrouth s’il voyait des éléments positifs à Tel-Aviv.
Le jour où l’Église célèbre la Toussaint, le ministère libanais de la Santé a annoncé la mort de nombreux civils dans les attaques israéliennes à l’est du pays, qui cette fois n’ont pas été précédées par l’ordre d’évacuation habituellement émis par Israël. Le ministère a indiqué qu’il y a « 52 morts et 72 blessés selon un bilan actualisé des attaques ennemies israéliennes dans la région de Baalbek-Hermel ».
À la dénonciation du Pape des violences inhumaines et illégales à Gaza, se sont jointes 15 agences des Nations Unies et d’autres organisations humanitaires, qui ont signé une déclaration affirmant que la situation dans le nord de la bande de Gaza est apocalyptique, avec l’ensemble de la population à risque de mort à cause de la violence, des maladies ou de la famine. Selon l’ONU, les équipes de secours ont été ciblées alors qu’elles tentaient de sauver des personnes ensevelies sous les décombres de leurs maisons.
Lors du rendez-vous marial de midi, François a également exprimé sa « proximité » avec la population du Tchad, « avec ceux qui ont été touchés par les inondations », ainsi qu’avec les familles « des victimes du grave attentat terroriste d’il y a quelques jours ». François a aussi mentionné les dizaines de personnes dont la mort est attribuée à l’armée locale, qui aurait tué par erreur des dizaines de pêcheurs en essayant de frapper des djihadistes de Boko Haram, après qu’une attaque du groupe terroriste contre une base militaire ait causé 40 morts.
Le Pape, lors de l’Angélus, a également renouvelé sa solidarité avec la communauté de Valence, touchée par une inondation extrêmement grave. Il s’agit de l’événement catastrophique le plus puissant que le pays ait connu, que les scientifiques lient au changement climatique et qui, en huit heures, a provoqué plus de pluie que les 20 mois précédents, tuant au moins 202 personnes et forçant des milliers de citoyens à quitter leurs foyers, alors que les secours continuent de creuser dans la boue et d’apporter de la nourriture et de l’eau aux survivants. L’archevêque de Valence, Mgr Enrique Benavent, a révélé à l’Agence Sir que le Pape François l’a appelé « pour s’informer de la situation que nous vivons ». « Je lui ai raconté – a-t-il expliqué – certains détails que nous avons appris, et le Pape m’a dit que plus il voit les nouvelles et les images, plus il est touché. » L’archevêque de Valence a souligné que le Pontife « m’a demandé d’exprimer sa proximité à tous, en particulier aux victimes, à leurs familles, à ceux qui souffrent autant que nous ». Mgr Benavent a également informé le Pontife que « nous nous réunirons en prière dans la Basilique de la Vierge, qu’il avait déjà visitée en tant qu’archevêque de Buenos Aires lors de la Rencontre mondiale des familles, et il s’en est souvenu, et m’a assuré qu’il est spirituellement uni à notre prière ».
Enfin, demain, après six ans, le Pape retournera au Cimetière Laurentin de Rome pour la commémoration des défunts. Le Pontife s’y était rendu en 2018 et ce jour-là, avant la célébration eucharistique, il s’était recueilli en prière dans le « Jardin des anges », une partie du cimetière où sont enterrés les enfants, y compris ceux « non nés ».
Sante Cavalleri