7 blessés graves et 61 blessés légers, 190 en état de choc, 600 déportés. Le budget de la rafle à Tripoli (M.A. Goni)

“Notre équipe a soigné 68 personnes blessées lors de l’arrestation massive il y a deux jours, au cours de laquelle des centaines de migrants en quête de protection ont été transférés vers le centre d’Ain Zara”. C’est le bilan de la rafle-abattage menée à Tripoli par les autorités locales, fait connaître par Médecins Sans ⅞F à travers Gabriele Ganci, chef de mission de l’organisation en Libye.

Plus de 600 personnes ont été arrêtées et transférées dans le centre d’Ain Zara au sud de Tripoli, où des centaines de migrants et réfugiés sont déjà détenus dans des conditions de surpeuplement. L’équipe de MSF, qui a été autorisée à se rendre une fois par semaine au centre de détention dans des cliniques mobiles ces derniers mois, a soigné des personnes blessées à l’arme blanche, des coups et des personnes traumatisées par les arrestations. Parmi eux aussi des parents battus et séparés de leurs enfants.

Sept blessés ont dû être transférés à l’hôpital, tandis que 190 personnes ont bénéficié d’un soutien psychologique.

“Ce qui s’est passé montre, une fois de plus, comment en Libye tous les migrants sont soumis à des détentions aléatoires et arbitraires, même ceux qui demandent protection et traitement conformément au droit humanitaire. Une fois de plus, nous appelons les autorités libyennes à arrêter les arrestations massives et à trouver des alternatives dignes à la détention. Nous demandons également à l’UE de cesser tout soutien au système sans fin de détention, d’abus et de violence en Libye”, c’est le commentaire sévère d’Ellen van der Velden qui coordonne et dirige les opérations de MSF.

D’après les images de la rafle, nous avons vu des scènes crues et des violences menées par des hommes en uniformes noirs qui ont entraîné de force les migrants, sans scrupules pour séparer les enfants de leurs mères.

Maria Anna Goni