Le pape François demande aux gouvernements de garantir “un travail décent pour tous”

“En ces temps de pandémie, de nombreuses personnes ont perdu leur emploi et certaines, écrasées par un poids insupportable, en sont venues à se suicider. Aujourd’hui, je voudrais me souvenir de chacun d’eux et de leurs familles. Ayons un moment de silence en souvenir de ces hommes et femmes qui sont désespérés parce qu’ils ne trouvent pas de travail”. Telles sont les paroles du Pape François lors de l’audience générale, dans lesquelles il a souligné, dans un passage de la catéchèse, que comme “nous avons vu, ici en Italie, il y a récemment plusieurs” cas de travailleurs décédés dans l’exercice de leurs devoirs.

Mais le Pontife étendit ensuite la discussion à tous les ouvriers du monde, en particulier à ceux qui font des travaux pénibles dans les mines et dans certaines usines ; aux travailleurs cachés, (à qui) ils donnent des salaires de contrebande, secrètement, sans pension, avec rien et si vous ne travaillez pas vous n’avez aucune sécurité : vous travaillez illégalement, et aujourd’hui il y a du travail illégal et beaucoup… ( Je pense ) aux victimes du travail, et nous en avons vu dernièrement ici en Italie (il y en a) beaucoup; aux enfants qui sont forcés de travailler: c’est terrible, un enfant est à l’âge de jouer, (et au lieu de cela) forcé de travailler comme des adultes; (Je pense) à ces pauvres gens qui fouillent dans les décharges pour chercher quelque chose d’utile à échanger… ce sont tous des frères”.

Jorge Mario Bergoglio a poursuivi un cycle de catéchèse dédié à saint Joseph en le concentrant donc sur son métier de menuisier et en s’attardant sur les nombreux travailleurs qui sont aujourd’hui en situation de souffrance: travailleurs illégaux, travailleurs précaires, enfants contraints au travail, personnes déplacées.

François a rappelé que “ce qui vous donne de la dignité, ce n’est pas de ramener du pain à la maison, vous pouvez l’obtenir auprès de Caritas: ce qui vous donne de la dignité, c’est de gagner du pain et si nous ne donnons pas à nos hommes et à nos femmes la capacité de gagner du pain, c’est une injustice sociale en ce sens lieu, dans ce pays, dans ce continent”. Pour cette raison, a-t-il expliqué, “les gouvernants – a dit Bergoglio – doivent donner à chacun la possibilité de gagner son pain parce que cela leur donne de la dignité : le travail est une onction de dignité”. Le Pape a ensuite conclu la catéchèse de l’audience générale d’aujourd’hui, centrée sur la figure de saint Joseph charpentier, par une prière sur le thème de l’œuvre adressée à saint Joseph par Paul VI en 1969 : “O saint Joseph, patron de la Église, toi qui, à côté du Verbe incarné, tu as travaillé chaque jour pour gagner du pain, puisant en lui la force de vivre et de travailler; vous qui avez connu l’angoisse de demain, l’amertume de la pauvreté, la précarité du travail : vous qui rayonnez aujourd’hui, l’exemple de votre figure, humble devant les hommes mais très grande devant Dieu, protégez quotidiennement les travailleurs dans leur dure existence, en les défendant du découragement, de la révolte négative, ainsi que des tentations de l’hédonisme; et maintenir la paix dans le monde, cette paix qui seule peut garantir le développement des peuples”.