« Une nation ne lèvera plus l’épée contre une autre nation, elles n’apprendront plus la guerre. » Le pape Léon XIV a répété avec insistance les paroles d’Isaïe contre toute forme de stratégie militaire et de réarmement, précisément au moment où, à La Haye, lors du sommet de l’OTAN, les puissants de l’Occident augmentent leurs budgets pour une « défense » qui, comme on l’a vu avec l’attaque américaine contre l’Iran, déborde de plus en plus dans de dangereux délires impérialistes. « Écoutons cette voix qui vient du Très-Haut », a proclamé Léon, répondant également aux déclarations des dirigeants européens, dont Giorgia Meloni, qui se réfèrent à la « pax romana » en reprenant le slogan « Si vis pacem, para bellum » pour ensuite se dire chrétiens. Pour le pape Léon, « les paroles du prophète Isaïe résonnent plus urgemment que jamais » : au lieu de gaspiller l’argent public dans des instruments de mort – les missiles et les munitions ne servent qu’à commettre des massacres – engageons-nous pour des négociations et l’ouverture d’un dialogue. Autrement dit, tandis que « nous continuons de suivre avec attention et espérance l’évolution de la situation en Iran, en Israël et en Palestine », il faut changer de cap : plutôt que de collaborer à des projets de revanche et d’hégémonie, « soignons les déchirures causées par les actes sanglants de ces derniers jours, rejetons toute logique d’arrogance et de vengeance et choisissons résolument la voie du dialogue, de la diplomatie et de la paix », a-t-il demandé place Saint-Pierre à la fin de l’audience générale d’aujourd’hui.
« Dimanche dernier – a-t-il poursuivi – un lâche attentat terroriste a été perpétré contre la communauté orthodoxe grecque dans l’église de Mar Elias à Damas. Nous confions les victimes à la miséricorde de Dieu et élevons nos prières pour les blessés et les familles des chrétiens du Moyen-Orient. » « Je suis proche de vous, toute l’Église est proche de vous », a ajouté le pape, soulignant que « ce tragique événement rappelle la profonde fragilité qui marque encore la Syrie après des années de conflit et d’instabilité. Il est donc fondamental – a-t-il conclu – que la communauté internationale ne détourne pas son regard de ce pays mais continue à lui apporter un soutien concret à travers des gestes de solidarité et un engagement renouvelé pour la paix et la réconciliation. »
Dans sa catéchèse d’aujourd’hui – la dernière avant la pause estivale – le pape hispano-américain a abordé le thème de la dépression qui, même dans ses formes les plus légères, affecte profondément tous ceux qui en souffrent, et ils sont nombreux. « Une maladie très répandue de notre temps – a souligné Léon XIV – est la fatigue de vivre : la réalité nous semble trop complexe, lourde, difficile à affronter. Et alors nous nous éteignons, nous nous endormons, dans l’illusion qu’au réveil, les choses auront changé. » Commentant les épisodes évangéliques de l’hémorroïsse et de la fille de Jaïre, le pape en a tiré une morale claire : « il faut affronter la réalité, et avec Jésus, nous pouvons le faire », a affirmé Léon XIV, qui a ajouté que « parfois nous sommes bloqués par les jugements de ceux qui prétendent coller des étiquettes aux autres ».
Dans l’Évangile de Marc, a rappelé le nouveau pontife, « deux histoires s’entrelacent : celle d’une jeune fille de douze ans, alitée et mourante ; et celle d’une femme qui, depuis douze ans, souffre d’hémorragies et cherche à rencontrer Jésus pour guérir ». Entre ces deux figures féminines, l’évangéliste introduit le personnage du père, qui « ne reste pas chez lui à se lamenter de la maladie de sa fille, mais sort pour demander de l’aide » : « Bien qu’il soit chef de la synagogue, il ne revendique rien du fait de sa position sociale. Lorsqu’il faut attendre, il ne perd pas patience et espère. Et quand on vient lui dire que sa fille est morte et qu’il est inutile de déranger le Maître, il continue à croire et à espérer. » De même, l’hémorroïsse ne perd pas espoir malgré tout : « cette femme, silencieuse et anonyme, surmonte ses peurs, touchant le cœur de Jésus avec ses mains jugées impures à cause de la maladie », a déclaré Léon XIV au sujet du miracle de la guérison. « Et aussitôt, elle se sent guérie. Jésus lui dit : “Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix.” »
Léon a alors précisé que le Maître « ne guérit pas seulement de toute maladie, mais il réveille aussi de la mort ». « Pour Dieu, qui est la Vie éternelle, la mort du corps est comme un sommeil », a expliqué le pape : « La vraie mort, c’est celle de l’âme : c’est cela que nous devons craindre ! » Jésus, après avoir ressuscité la fille de Jaïre, demande aux parents de lui donner à manger, a rappelé Léon XIV : « Voilà un autre signe très concret de la proximité de Jésus avec notre humanité. Mais nous pouvons aussi le comprendre plus profondément et nous demander : quand nos jeunes sont en crise et ont besoin de nourriture spirituelle, savons-nous leur en donner ? Et comment pourrions-nous, si nous-mêmes ne nous nourrissons pas de l’Évangile ? » « Peut-être qu’aujourd’hui encore, beaucoup de personnes – a poursuivi Léon XIV – s’approchent de Jésus de manière superficielle, sans croire véritablement à sa puissance. Nous foulons le sol de nos églises, mais peut-être que notre cœur est ailleurs ! » En réalité, « dans la vie, il y a des moments de déception, de découragement, et il y a aussi l’expérience de la mort », a reconnu le pape qui a conclu par une exhortation forte : « Apprenons de cette femme, de ce père : allons à Jésus. Lui peut nous guérir, nous faire renaître. Il est notre espérance ! »
S.C.