“Alors que nous célébrons l’Ascension du Seigneur ressuscité, qui nous libère et veut que nous soyons libres, je renouvelle mon appel à un échange général de tous les prisonniers entre la Russie et l’Ukraine, assurant la disponibilité du Saint-Siège à faciliter tous les efforts à cet égard, en particulier pour ceux qui sont gravement blessés et malades. Et continuons à prier pour la paix en Ukraine, en Palestine, en Israël, au Myanmar… Prions pour la paix”. Tels sont les mots prononcés par le pape François lors du Regina Caeli d’aujourd’hui, qui représentent une nouvelle inizativa de la S. See en faveur d’un règlement négocié du conflit sanglant entre la Russie et l’Ukraine, qui bénéficie du soutien de l’OTAN par l’envoi d’armes de plus en plus meurtrières, auxquelles certains membres, comme la France et la Grande-Bretagne, ont commencé à suivre même leurs propres militaires en tant que techniciens-instructeurs et ensuite aussi en tant que volontaires officiellement attachés à l’armée ukrainienne et en réalité des soldats étrangers qui, en participant aux actions de guerre, amènent le monde au bord de l’abîme d’une guerre mondiale avec une possible escalade nucléaire.
“La guerre est une tromperie, la guerre est toujours une défaite, tout comme l’idée de sécurité internationale basée sur la dissuasion par la peur. C’est une autre tromperie”, a expliqué hier François aux participants à la réunion de la Fondation vaticane “Fratelli Tutti”. “Pour garantir une paix durable, il est nécessaire, a expliqué le souverain pontife, de revenir à la reconnaissance de l’humanité commune et de placer la fraternité au centre de la vie des peuples. Ce n’est qu’ainsi que nous parviendrons à développer un modèle de coexistence capable de donner un avenir à la famille humaine. La paix politique a besoin de la paix des cœurs, pour que les personnes puissent se rencontrer dans la confiance que la vie triomphe toujours de toutes les formes de mort”.
Le pape a évoqué la culture de la rencontre, qui unit et fait que les personnes “se reconnaissent comme des frères, dans le don réciproque de leurs différences culturelles respectives”. Ce qui est nécessaire, a-t-il indiqué, c’est de faire grandir “l’art d’une coexistence vraiment humaine”, ce qui ne peut se faire qu’à travers la compassion, “l’attitude clé proposée à tous les frères” qui, comme dans la parabole du bon samaritain, permet de devenir “le frère de l’autre”.
François a donc encouragé les participants à la rencontre présidée par le Card. Mauro Gambetti, archiprêtre de Saint-Pierre, et ouverte par le Card. Pietro Parolin, Secrétaire d’Etat, à donner vie à un “mouvement de fraternité sortant” pour présenter à la société civile “des propositions, centrées sur la dignité de la personne humaine, pour construire de bonnes politiques, basées sur le principe de la fraternité”. “J’apprécie ce choix et je vous encourage à poursuivre votre travail de semailles silencieuses. De là peut naître une ‘Charte de l’Humain’, qui inclut, outre les droits, les comportements et les raisons pratiques de ce qui nous rend plus humains dans la vie”, a articulé François.
Une trentaine de prix Nobel, auteurs de la “Déclaration sur la fraternité humaine” de l’année dernière, ont participé aux travaux de la “Table pour la paix” pour leur “engagement dans la reconstruction d’une ‘grammaire de l’humain’ sur laquelle fonder les choix et les comportements”. L’exhortation du Pape a finalement été d’aller de l’avant avec la “spiritualité de la fraternité”, de promouvoir “le rôle des organismes multilatéraux” et d’observer et d’apprendre de tous les jeunes qui seront réunis ce soir sous le portique de la basilique Saint-Pierre pour la conclusion de la Rencontre appelée à former l’étreinte de la paix afin qu’elle soit, a conclu François, “un engagement de vie et un geste prophétique de charité”.
Après le Regina Caeli, François a rappelé qu’aujourd’hui était la Journée mondiale des communications, sur le thème “Intelligence artificielle et sagesse du cœur”. “Ce n’est qu’en retrouvant une sagesse du cœur que nous pourrons interpréter les exigences de notre temps et redécouvrir le chemin d’une communication pleinement humaine. À tous ceux qui travaillent dans le domaine de la communication, nous adressons nos remerciements pour leur travail”, a-t-il poursuivi en s’attardant sur la fête des mères : “Pensons avec gratitude, a-t-il suggéré aux 40 000 fidèles présents sur la place Saint-Pierre, à toutes les mères, et prions aussi pour les mères qui sont allées au Ciel. Confions les mères à la protection de Marie, notre mère céleste. Et à toutes les mères, une grande salve d’applaudissements!
Sante Cavalleri