“Un désir obstiné de paix, en Europe et dans le monde”. Pape François : “nous péchons contre l’espérance en oubliant que Dieu est miséricordieux” (S. Cavalleri)

“La paix en Europe et dans le monde”, a invoqué le pape François à la fin de l’audience générale sur la place Saint-Pierre, au cours de laquelle il a dénoncé l’avancée progressive du désespoir dans le monde d’aujourd’hui. “L’espérance est une vertu contre laquelle nous péchons souvent”, a-t-il en effet dénoncé dans sa catéchèse. “Nous péchons, grondait-il, dans nos mauvaises nostalgies, dans nos mélancolies, quand nous pensons que le bonheur du passé est enterré pour toujours. Nous péchons contre l’espérance quand nous nous effondrons devant nos péchés, en oubliant que Dieu est miséricordieux et qu’il est plus grand que notre cœur”. Pour François, il est nécessaire de ne pas désespérer même en voyant s’avancer les
des présages négatifs qui s’avancent. “Les hommes patients sont des tisseurs de bien”, “ils désirent obstinément la paix, et même si certains sont pressés et voudraient tout et tout de suite, la patience a la capacité d’attendre. Même quand beaucoup autour ont succombé à la désillusion, celui qui est animé par l’espoir et qui est patient est capable de traverser les nuits les plus sombres. L’espoir et la patience vont de pair”.

Le contexte de ces réflexions est précisément le risque imminent d’une escalade qui élargirait les conflits actuels, jusqu’à une possible catastrophe nucléaire. S’adressant aux pèlerins polonais, le pape a appelé à l’arrêt de la guerre “surtout en Ukraine et au Moyen-Orient”. “Que le Seigneur accorde la paix au monde entier, en particulier à la chère et tourmentée Ukraine, à la Palestine, à Israël, au Myanmar”, a ensuite répété François dans ses vœux aux fidèles italophones, soulignant que c’était le jour de la supplication à Notre-Dame de Pompéi.
“Prions pour l’Argentine”, a encore dit le pape, à brûle-pourpoint, dans ses salutations en espagnol, en désignant la statue de Notre-Dame de Lujan (photo), très vénérée dans son pays natal, au pied de laquelle il avait déposé un hommage floral avant de commencer la catéchèse, en rejoignant sa station au centre du parvis.

“Si l’espérance fait défaut, toutes les autres vertus risquent de s’écrouler et de finir en cendres”, a averti M. Bergoglio, notant que “s’il n’y a pas de lendemain sûr, pas d’horizon lumineux, on ne peut que conclure que la vertu est un effort inutile”.

“Ce n’est que lorsque l’avenir est certain en tant que réalité positive que le présent devient également vivable”, a ajouté François, citant Benoît XVI. “S’il n’y a pas de sens au voyage de la vie, s’il y a le néant au début et à la fin, alors nous nous demandons pourquoi nous devrions marcher”. “D’où le désespoir de l’homme, le sentiment de la futilité de tout. Et beaucoup peuvent se rebeller : “Je me suis efforcé d’être vertueux, d’être prudent, juste, fort, tempéré. J’ai aussi été un homme ou une femme de foi… À quoi a servi mon combat si tout s’arrête ici ? Si vous croyez, en effet, à la résurrection du Christ, “alors vous savez avec certitude qu’aucune défaite et aucune mort n’est éternelle. Mais si vous ne croyez pas en la résurrection du Christ, alors tout devient vide, même la prédication des apôtres”. “N’oublions pas ceci : Dieu pardonne tout, Dieu pardonne toujours, c’est nous qui nous fatiguons de demander pardon. N’oublions pas cette vérité”, a-t-il articulé. “Nous péchons contre l’espérance quand l’automne efface le printemps en nous”, a-t-il poursuivi : “Quand l’amour de Dieu cesse d’être un feu éternel et que nous n’avons pas le courage de prendre des décisions qui nous engagent pour toute la vie”.

“Le monde a besoin d’espérance, tout comme il a tant besoin de patience, une vertu qui va de pair avec l’espérance”, a poursuivi le pape. “L’espérance est la vertu de ceux qui ont le cœur jeune ; et ici, l’âge ne compte pas, car il y a aussi des personnes âgées aux yeux pleins de lumière, qui vivent une tension permanente vers l’avenir”. Comme Siméon et Anne, qui “ne se sont jamais lassés d’attendre et ont vu le dernier tronçon de leur voyage terrestre béni par la rencontre avec le Messie”.

“Quelle grâce s’il en était ainsi pour nous tous”, s’est exclamé François. “Allons de l’avant et demandons la grâce d’espérer. Espérer avec patience, en attendant toujours cette rencontre définitive, en sachant que le Seigneur est toujours proche de nous, que la mort ne sera jamais victorieuse. Prions”, a-t-il conclu, “pour que le Seigneur nous donne cette grande vertu de l’espérance, accompagnée de patience”.

Sante Cavalleri