Les Imbonerakure (ceux qui voient loin) sont l’aile des jeunes du parti extrémiste Hutu: CNDD-FDD (Conseil National de la défense des forces de la démocratie de la démocratie) au pouvoir depuis 2005. À partir du 2014, les Imbonerakure ont été bénéficiaires d’une formation militaire continuée garantie par les terroristes rwandais Forces Démocratiques de la Libération du Rwanda (FDLR) à Uvira, au Sud-Kivu, l’est du Congo.
La découverte des relations entre Imbonerakure et FDLR sera l’une des principales causes de la mort des trois religieuses italiennes massacrées au 7 septembre 2014: Lucia Pulici, Olga Raschietti et Bernadette Poggian. En 2015, les jeunes du CNDD-FDD ont été utilisé dans la répression violente des manifestations populaires contre le troisième mandat du président Pierre Nkurunziza, ancien seigneur de guerre, décédé des complications de la santé due à Covid19 en juillet 2020.
Suite au coup d’État de mai 2015, le régime HutuPower, avait compris qui ne pouvait pas faire confiance aux forces armées et policières. Pour rester au pouvoir avec la force et contre la volonté populaire, Nkurunziza resserra une alliance politique – militaire avec les terroristes rwandais FDLR, leur permettant d’utiliser le territoire burundais pour amener des attaques contre le Rwanda, de se infiltrer dans la police et en les confiant avec le contrôle de la Imbonerakure.
L’objectif était d’avoir une force armée parallèle à l’armée, en dehors du contrôle des institutions. Un processus coordonné par le Général Majore Alain Guillaume Bunyoni, actuel Premier Ministre.
À partir de juin 2015 les Imbonerakure (coordonnée par la FDLR) devient la principale force de la défense du régime, tandis que l’armée républicaine souffre de diverses décimations qui l’affaiblissent davantage pour la peur de tout coup d’État futurs. Les milliers d’exécutions extrajudiciaires de soldats et d’officiers tutsi et hutu opposés au régime créent une énorme faiblesse dans la défense territoriale du Burundi. Devant les attaques des forces rebelles (FNL, RED Tabara et Forebu) de 2016 à 2018, les terroristes de la FDLR s’infiltrent également dans l’armée républicaine.
Les Imbonerakure, fort de 30 000 membres, ont subi une restructuration à partir de 2017. À l’intérieur de l’aile des jeunes du CNDD-FDD, deux franges sont créées. Simples partisans, composés de jeunes idéologiquement liés au régime et les combattants cordonnés par les FDLR. En 2018, la frange armée compte seulement 4 000 hommes. Pour renforcer, le régime décide d’ouvrir les inscriptions au Imbonerakure à tous ceux qui souhaitaient participer, intégrant des milliers de chômeurs et paysans.
La frange “civile” sera utilisée pour les événements du soutien au CNDD-FDD et dans les manifestations contre le Rwanda, les États-Unis et l’Union Européenne, tandis que la frange militaire sera utilisée dans le nettoyage ethnique contre la minorité tutsie et les adversaires politiques, en particulier ceux appartenant au parti CNL d’Aghaton Rwasa.
Impossible de payer les combattants Imbonerakure, précieuses pour leur rôle répressif, le CNDD-FDD décide de leur offrir le permis de pillage. Les terres et les propriétés des victimes seront leur butin et la leur récompense. Les miliciens Imbonerakure seront également utilisés dans des opérations de guerre clandestines à l’est du Congo contre l’opposition armée burundaise.
Depuis 2017, le régime a mis en place des « comités mixtes » dans tout le pays, composés de civils, autorités administratives, officiers des forces armées ayant pour mission assurer la sécurité nationale. Dans ces comités, les Imbonerakure jouent un rôle de surveillance et sont habilités à arrêter tout citoyen sur la base d’un simple soupçon.
La naissance de l’aile militaire dans les Imbonerakure est l’une des raisons qui ont poussé l’Union Européenne a imposer des sanctions lourdes au Burundi en 2016. Avec la mort du dictateur Pierre Nkurunziza et la montée de la puissance de l’aile « modérée » du parti, représenté par le général Neva (Alias Evariste Ndayishimiye), l’Union Européenne ouvre un dialogue avec le régime burundais dans l’espoir d’un changement radical et une ouverture démocratique progressiste et le respect des droits de l’homme. En récompense du changement radical Bruxelles prospecte la révocation des sanctions, en plaçant une série de conditions, dont le désarmement et la dissolution de l’aile armée des Imbonerakure. Condition acceptée par le nouveau Président Ndayishimiye.
A partir d’Août 2020, la junte militaire au pouvoir tente de démanteler les Imbonerakure. Certains combattants sont arrêtés et jugés pour leurs crimes contre les membres des partis d’opposition. Le message que a l’intention de donner le Président Ndayishimiye est celle d’une réelle volonté de changement par rapport au dictateurc décédé Nkurunziza, en soulignant que personne ne peut être considérée comme au-dessus de la loi et mettre en œuvre des meurtres politiques et le nettoyage ethnique.
Le régime donnera une importance particulière à la peine à 15 ans d’emprisonnement aux deux miliciens: Dieudonné Nsengiyumva et Boris Buyeeneza, accusés de l’assassinat barbare de Richard Havayarimana, cadre du parti d’opposition CNL, kidnappé en mai 2020 et trouvé mort et en morceaux quelque jour plus tard. En plus de la condamnation le régime établira une compensation de 5 000 $ à la famille de la victime. En Février 2021, la cour d’appel de Bujumbura confirme la sentence.
Les associations internationales de défense des droits de l’homme, les Nations Unies et l’Union Européenne restent touchés par ces sanctions exemplaires qui semblent aller dans la bonne direction des ouvertures démocratiques nécessaires et le respect de la vie des citoyens et de leur libre expression politique. D’opinion contraire l’opposition, la société civile et les associations burundaises des droits humains qui estiment que ces condamnations pour une simple distraction pour couvrir les activités mortiers des Imbonerakure encore largement utilisés dans la répression.
De Mars 2021 à ce jour le régime a accordé une attention particulière au processus de dissolution de la branche armée du Imbonerakure. Les assassinats politiques ou ethniques diminuent progressivement dans la capitale: Gitega, dans Bujumbura, Ngozi (fief HutuPower) et dans les autres grandes villes du pays. La communauté internationale et surtout l’Union Européenne, restent positivement affectés par cette volonté d’amélioration visant à rétablir l’état de droit au Burundi, alors que la population acquiert un espoir d’amélioration, même s’il vient du CNDD-FDD, connu pour la corruption, l’attachement fanatiue à l’idéologie nazie de domaine ethniques et pour les brutales exécutions extrajudiciaires.
D’autres arrestations et de condamnations des combattants Imbonerakure auront lieu entre Mai et Juillet 2021. Cependant, l’opposition et les forces démocratiques burundaises continuent de mettre en doute les efforts du régime affirmant qu’ils agissent seulement d’une façade. Dans leur avis, les milices Imbonerakure (qui devrait en compter environ 12.000 hommes plus ou moins formés militairement) sont protégés par le Président actuel, et sont utilisés pour les innombrables exécutions extrajudiciaires contre la minorité tutsie qui sont consommés au intérieur du pays, loin de yeux indiscrets.
L’objectif est de forcer tous les Tutsis burundais (environ 2 millions de personnes) avec la force d’abandonner le pays pour créer une nation mon ethnique hutu.
La confirmation des suspects des forces démocratiques burundaises atteint soudainement entre le 28 Août et le 04 Septembre. Samedi, 28 Août à Muyinga a eu lieu le festival annuel: Imbonerakure Day (établie en 2015 par le dictateur Pierre Nkurunziza), avec la présence du président Evariste Ndayishimiye, de la Première Dame Angeline Ndayubaha et le Secrétaire Général du CNDD-FDD: Reverian Ndikuriyo. Toutes les autorités du régime (y compris le président) ont éloge le rôle du Imbonerakure insistant sur le fait de renforcer leur organisation interne, d’être plus courageux et de servir d’exemple à la nation.
Le Président a rappelé qu’être Imbonerakure est une vocation. Ces discours ne représente pas en soi aucun problème si elles n’avaient pas été abordés principalement à l’aile militaire de Imbonerakure, la vrai protagoniste de la fête annuelle qui leur est dédié.
Le rôle central de l’aile militaire du Imbonerakure est précisé par le Secrétaire Général du Parti. Après la parade militaire en honneur du régime, M. Reverian Ndikuriyo exhorte les combattants Imbonerakure à doubler le zèle dans la surveillance et la protection de la nation contre les « forces négatives internes » en se référant clairement à l’opposition, ONG Burundais, la société civile et la minorité tutsi. Il éloge le rôle (illégale) de police joué par les Imbonerakure depuis 2017, indiquant que, pour mieux mener à bien cette « importante défense de la paix et de la nation », il est nécessaire d’accroître la formation militaire et d’équiper les combattants Imbonerakure des moyens «appropriés».
Enfin, il indique que la milice Imbonerakure est la plus indiqué pour assurer l’ordre public et la défense du territoire par rapport à la police et l’armée.
Le discours de Ndikuriyo crée étonnement, en particulier parmi les représentants de la délégation de l’Union Européenne qui observent une gêne visible et l’indignation du Président Evariste Ndayishimiye et la Première Dame.
Reverian Ndikuriyo (classe 1970) est une pilier importante du régime Hutu au pouvoir. Apres avoir participé à la guerre civile 1993-2004 il accède à la nomination du gouverneur à la province de Mukamba jusqu’en 2007 pour être ensuite nommé vice-président de l’Assemblée Nationale, chargé des affaires administratives, politiques et diplomatiques. Il a été nommé Président du Sénat en 2015 et assumera la charge maximale du parti au gouvernement (Secrétaire Général) en 2020.
L’aile jeunesse du CNDD-FDD est sous sa responsabilité directe.
Son discours renforce la thèse de l’opposition, la société civile et les Nations Unies. Depuis 2015, ils décrivent les Imbonerakure comme le bras armé du régime racial nazi, en raison des abus horribles et violence commis sur les citoyens pacifiques. M. Ndikuriyo est connu pour son extrémisme politique et pour ses déclarations publiques sur la nécessité d’exterminer la minorité tutsie.
Le discours de Ndikuriyo et l’indignation visible du Président et de la Première Dame pourrait suggérer un affrontement entre l’aile modérée du parti au pouvoir (dirigé par le Général Neva – Ndayishimiye) et les cabanes du HutuPower dont Ndikuriyo et le Premier Ministre, le Général Bunyoni sont entre les leaders.
Pas du tout!
Le 4 Septembre apparaît sur le profil Facebook du fils du Président: Alwin Jodel Ndayishimiye, une photo ensemble au théologien du génocide contre les Tutsi: Ndanezerewe (nom de bataille), que à partir de 2016 il est devenue une véritable source d’inspiration pour le Imbonerakure. La photo a été prise à l’intérieur de la présidence où Ndanewerewe a été reçu avec tous les honneurs.
La manifestions d’amitié et les honneurs offerts au théologien du génocide des Tutsis sont extrêmement embarrassant et jettent dans le ridicule les déclarations, faites le même jour, par le représentant de la délégation de l’UE au Burundi: le français Claude Bochueau: « Au Burundi, la sécurité et l’état de droit sont en nette amélioration. Le gouvernement et sur la bonne route”.
Fulvio Beltrami