“Ne réduisez jamais la Croix à un symbole politique”. Le pape François célèbre une liturgie byzantine et précise : “la Croix ne veut pas être un drapeau”

“Ne réduisons pas la croix à un objet de dévotion, encore moins à un symbole politique, à un signe d’importance religieuse et sociale”. C’est ce qu’a demandé le pape François dans l’homélie de la messe de rite byzantin qu’il a célébrée à Presov, dans laquelle il a affirmé que “le témoin qui a la croix dans le cœur et pas seulement autour du cou ne voit personne comme un ennemi, mais tout le monde comme frères et sœurs pour lesquels Jésus a donné sa vie”.

“Le témoin qui a la croix dans son cœur et pas seulement autour du cou ne voit personne comme un ennemi, mais tous comme des frères et sœurs pour lesquels Jésus a donné sa vie. Le témoin de la croix – a souligné le Pontife – ne se souvient pas des torts du passé et ne se plaint pas du présent. Le témoin de la croix n’utilise pas les voies de la tromperie et du pouvoir mondain : il ne veut pas s’imposer et s’imposer, mais donner sa vie pour les autres. Il ne cherche pas ses propres avantages et se montre ensuite dévot : ce serait une religion de duplicité, non le témoignage du Dieu crucifié. Le témoignage de la croix ne poursuit qu’une seule stratégie, celle du Maître : l’amour humble”.

“La croix exige – précise François – un témoignage clair. Parce que la croix ne veut pas être un drapeau à hisser, mais la source pure d’un nouveau mode de vie”. “Comment pouvons-nous apprendre à voir la gloire sur la croix ?” s’est demandé François.

“Certains saints ont enseigné que la croix est comme un livre que, pour la connaître, il faut ouvrir et lire. Il ne suffit pas d’acheter un livre, de le consulter et de l’exposer chez soi. Il en va de même pour la croix: elle est peinte ou sculptée dans tous les coins de nos églises. Il existe d’innombrables crucifix : autour du cou, à la maison, dans la voiture, dans votre poche. Mais cela ne sert à rien si nous ne nous arrêtons pas pour regarder le Crucifix et nous ne lui ouvrons pas notre cœur, si nous ne nous laissons pas émerveiller par ses plaies ouvertes pour nous, si le cœur ne se gonfle pas d’émotion et nous ne ne pleure pas devant Dieu qui est blessé par amour pour nous.

Si nous ne le faisons pas, la croix reste un livre non lu, dont le titre et l’auteur sont bien connus, mais qui n’affecte pas la vie. Ne réduisons pas la croix – a dit le Pape – à un objet de dévotion, encore moins à un symbole politique, à un signe d’importance religieuse et sociale”.