Ce matin, le Saint-Père a nommé le nouveau président des évêques italiens en choisissant le cardinal Matteo Maria Zuppi dans la triade qui lui a été soumise.
Ces dernières années, l’archevêque de Bologne a été suivi avec intérêt et sympathie par la presse dans toutes les fonctions qu’il a admises, mais il a toujours poursuivi son travail de pasteur avec une grande humilité. Ces derniers mois, il effectue sa visite pastorale, signe d’attention à la communauté qui lui est confiée.
Aujourd’hui les évêques italiens l’appellent pour les représenter. Cette nomination intervient après un trio choisi par les prélats eux-mêmes, présenté ce matin au pape, avec les noms de Zuppi, Lojudice et Raspanti, avec 21 voix. L’évêque d’Acireale, président de la Conférence épiscopale sicilienne pendant quelques mois, a été identifié suite à une “démission” de Mgr Castellucci qui a choisi de reculer et de ne pas figurer dans la triade présentée au Pape après que le Pape a dit aux évêques: “Je sais que Castellucci est le candidat de Bassetti, je sais qu’il est bon mais je préfère qu’il soit cardinal”. Malgré cela, il a cependant invité les évêques à “se sentir libres et à voter librement”.
Le cardinal Zuppi est certainement le mieux placé pour gérer les relations avec la politique italienne, remises en cause ce matin par le président sortant. Bassetti a déclaré: “L’exercice de la politique reste laïc”. L’archevêque de Bologne est aussi un homme très pragmatique qui s’est souvent montré à la hauteur de cette tâche. Même les questions les plus délicates, pensons à la nouvelle proposition de loi sur l’homophobie, on espère qu’elles seront traitées plus consciencieusement par la CEI. Zuppi a montré à plusieurs reprises qu’il est plus proche de ses confrères évêques qui demandent une révision de la doctrine sur cette question, plutôt que d’accompagner ceux qui promeuvent l’Église du jugement. L’archevêque romain en 2020 au journal des évêques italiens a déclaré: “Quand dans nos communautés nous commencerons vraiment à regarder les gens comme Dieu le fait, alors même les homosexuels – et tous les autres – commenceront naturellement à se sentir partie intégrante de la communauté ecclésiale, en chemin”.
Par conséquent, nous n’avons qu’à souhaiter un bon travail au Cardinal et attendre qu’il choisisse le Secrétaire Général comme le Pape le lui a demandé. Pour souligner l’harmonie de Zuppi avec le pape sur l’épineuse question de l’envoi d’armes à l’Ukraine et de l’augmentation des dépenses militaires à 2 % du PIB, ce que François a qualifié de “folie”. “Je reste attaché à un autre mot : désarmement. Ceux qui ont vécu la guerre savent ce que signifie l’arme “, a déclaré Zuppi dans une interview avec QN. Probablement une position majoritaire dans l’Église mais négligée jusqu’ici par les autres évêques et par la CEI, devenue aphasique en raison d’une loyauté incomprise envers le gouvernement qui, trahissant ce que la Constitution établit sur la répudiation de la guerre, envoie des armes en Ukraine, d’ailleurs avec une sorte de feu vert indirect de la diplomatie vaticane qui se garde bien de contester ce que fait l’Italie.
Ceux qui ont vécu la guerre, observe Zuppi, “savent ce qu’elle cause, les larmes qu’elle cause. C’est à cela que nous devons réfléchir. Le Bien et le Mal. Et à ce mal qui peut conduire à la destruction totale – a-t-il souligné -. Cela semblerait logique, c’est logique. Il faut penser au désarmement, en commençant par nous, hein. Nous-mêmes sommes « armés », même sans avoir d’armes”.
“La nomination du cardinal Matteo Maria Zuppi à la présidence de la CEI apporte au chef de l’Église italienne un pasteur qui a choisi le service des pauvres comme mission principale. Nous lui souhaitons de ne pas renoncer à ce nouveau rôle d’être leur porte-parole, parlant toujours au nom de l’Evangile et pour leur défense, sans se plier à la logique du pouvoir qui semble aujourd’hui souffler sur les braises de la guerre, l’alimentant avec des armes de plus en plus meurtrières, sans compter les vies qui sont sacrifiées de part et d’autre”. C’est ce qu’a déclaré l’Association Père Virginio Rotondi pour le journalisme de paix, qui promeut les journaux en ligne FarodiRoma.it et PlaceStPierre.fr, et de nombreuses activités de formation en collaboration avec la Chaire d’économie politique de l’Université La Sapienza de Rome.
Marco Felipe Perfetti
