Face à la tragédie de la violence et de l’injustice qui semblent prévaloir, les jeunes ne doivent pas se décourager, mais plutôt se convaincre que c’est eux qui peuvent changer le monde, mais qu’ils doivent le faire à partir d’eux-mêmes, d’un véritable changement de leur part. « Il n’est pas vrai, a assuré le pape François dans son homélie pour la fête du Christ-Roi, qui coïncide avec les célébrations diocésaines des Journées mondiales de la jeunesse, comme certains le pensent, que les événements du monde ont « échappé » à la main de Dieu. Il n’est pas vrai que l’histoire est faite par les violents, les arrogants et les orgueilleux ».
S’adressant aux jeunes du Portugal et de Corée du Sud, présents lors du rite d’échange de la croix des JMJ à Saint-Pierre, qui, de Lisbonne, lieu du dernier rassemblement mondial l’an dernier, passera par Rome dans les prochains jours pour rejoindre Séoul, le pape a expliqué que s’il est vrai que « de nombreux maux qui nous affligent sont l’œuvre de l’homme, trompé par le Malin », en réalité « tout est soumis, en fin de compte, au jugement de Dieu ».
Il y aura donc en fin de compte un jugement sur nos actions et en particulier sur ceux qui organisent (y compris en envoyant des armes) et réalisent les massacres en Ukraine, en Russie, au Moyen-Orient et sur d’autres théâtres de guerre. « Ceux qui détruisent les hommes, qui font la guerre, quel visage auront-ils ? – s’est interrogé François – quand ils se présentent devant le Seigneur ? Pourquoi avez-vous fait cette guerre ? Pourquoi as-tu tué ? Et eux, que répondront-ils ? Pensons-y, et nous aussi. Nous ne faisons pas la guerre, nous ne tuons pas, mais j’ai fait ceci, cela, cela… Quand le Seigneur nous dira : ‘Mais pourquoi as-tu fait cela ? Pourquoi as-tu été injuste en cela ? Pourquoi as-tu dépensé cet argent dans ta vanité ? ».
« Même à nous, le Seigneur demandera ces choses », a ponctué le Pontife, rappelant aux jeunes présents à Saint-Pierre que “le Seigneur nous laisse libres, mais il ne nous laisse pas seuls : tout en nous corrigeant quand nous tombons, il ne cesse de nous aimer et, si nous le voulons, de nous relever, pour que nous puissions reprendre le chemin”.
« Au terme de cette Eucharistie, les jeunes Portugais – a poursuivi le Pape – confieront aux jeunes Coréens les symboles des Journées Mondiales de la Jeunesse : la Croix et l’Icône de Marie Salus Populi Romani. Cela aussi est un signe : une invitation, pour nous tous, à vivre et à porter l’Évangile dans toutes les parties de la terre, sans nous arrêter et sans nous décourager, en nous relevant après chaque chute et en ne cessant jamais d’espérer, comme le dit le message de cette journée : « Ceux qui espèrent dans le Seigneur marchent sans se lasser ». Vous, jeunes Coréens, vous recevrez la Croix du Seigneur, Croix de vie, signe de victoire, mais pas seuls : vous la recevrez avec Mère. C’est Marie qui nous accompagne toujours vers Jésus ; c’est Marie qui, dans les moments difficiles, est à côté de notre Croix pour nous aider, parce qu’elle est Mère, elle est… ».
Sur les guerres qui continuent à faire des milliers de victimes innocentes, notamment « en Ukraine martyre, à Gaza et en Israël et au Myanmar », le Pape Bergoglio est revenu après l’Angélus pour plaider à nouveau pour la paix après avoir invité les fidèles à réfléchir sur la figure de Jésus comme roi qui ne domine pas, mais sert et offre sa vie pour les autres, proposant un modèle d’amour et de service plutôt que de pouvoir et d’oppression. Debout à côté de deux jeunes Coréens, regardant par la fenêtre de la troisième loggia du Palais apostolique, François a souligné l’importance de « choisir le Christ comme guide de sa vie, un roi qui apporte la paix et la réconciliation », les invitant à regarder l’avenir avec espoir, conscients que « la vraie royauté est celle de l’amour et du don de soi ». À cet égard, François a tourné ses pensées vers les chrétiens persécutés et tous ceux qui souffrent à cause de la violence et de l’injustice, en les confiant à la protection du Christ-Roi.
Sante Cavalleri