Denis Mukwege appelle la population congolaise à dénoncer les messages de discours de haine (F. Beltrami)

Le lauréat du prix Nobel de la paix, le Dr Denis Mukwege, exhorte la population congolaise à dénoncer les messages de discours de haine et à ne pas les partager sur les réseaux sociaux.

“Il ne faut pas tomber dans le piège de la vengeance aveugle et de la chasse aux citoyens pacifiques sur la base de leur langue ou de leur apparence physique”, exhorte Denis Mukwege dans un communiqué rendu public à Bukavu lundi 20 juin.

Nous comprenons l’amertume et la colère de la population vis-à-vis du contexte actuel, mais nous ne devons pas tomber dans le piège des ennemis de la paix, car la violence ne peut qu’engendrer la violence. Pour cela c’est inacceptable, martèle le prix Nobel de la paix 2018.

« Nous ne donnons pas d’excuse aux criminels qui nous attaquent. Ne confondons pas des hommes et des femmes pacifiques avec des régimes qui ont équipé à la fois des terroristes du M23 en armes et des soldats qui ont semé la mort et la désolation dans la région pendant plus d’un quart de siècle », lit-on dans le communiqué.

Des leçons doivent être tirées de l’histoire récente de la région des Grands Lacs, a-t-il déclaré. “Nous résistons aux sirènes de la xénophobie, nous ne cédons pas à l’incitation à la haine de l’autre car vengeance, rejet, insulte inférieure à l’humanité”, poursuit le Dr Mukwege.

Pour Denis Mukwege, ces actes ne doivent pas rester impunis. Alors il se tourne vers les autorités administratives et judiciaires congolaises qui en ont la charge, pour persécuter ceux qui, par leurs messages extrémistes, incitent à la haine et à la violence.

L’appel du Dr Mukwebe est juste mais force est de constater qu’il accuse lui aussi le Rwanda, sans le nommer, malgré le fait qu’il n’existe pour l’instant aucune preuve concrète à l’appui.

Ces accusations sont à l’origine des violences ethniques contre les Tutsis.

En insinuant l’implication présumée du Rwanda, le Dr Mukwebe semble invalider son appel à la paix en nourrissant chez les petits semi-analphabètes la croyance que le Rwanda est à l’origine de tous les maux du pays.

Pendant ce temps à Goma la masse des sous-prolétaires continue de massacrer les Tutsi sans que la police n’intervienne

La société civile continue également son soutien sournois à la violence de concert avec les organisateurs de celle-ci : les terroristes rwandais FDLR qui acquièrent pouvoir et soutien dans l’est du Congo.

L’association LUCHA soupçonnée d’être active dans la diffusion de messages de haine ethnique, se sentant observée à l’échelle internationale, a publié ces derniers jours des appels sur les réseaux sociaux en faveur de la minorité tutsi congolaise. A la suite d’une habile communication, les rares appels à la défense des Tutsis sont submergés par une avalanche d’accusations contre le Rwanda visant à accroître la colère populaire et les violences ethniques qui en découlent.

Ce n’est pas un hasard si la LUCHA s’est ouvertement opposée à la proposition du président kenyan Ururu Kenyatta d’envoyer un contingent africain pour éradiquer les différents gangs armés qui infestent l’est du Congo. Les terroristes rwandais seraient les premiers visés par cette force africaine. Une éventualité qui ne semble pas être souhaitée par les représentants de la société civile proches de ces criminels étrangers qui en 1994 ont perpétré le génocide au Rwanda.

Fulvio Beltrami