En visite à Naples, le Président français renouent les liens avec l’Italie

Giuseppe Conte avait réservé un acceuil chaleureux à Emmanuel Macron sous le soleil de la belle ville de Naples ce 27 février. Le Président français s’est rendu en Italie pour le 35è sommet bilatéral Italie-France. Première étape de sa visite, le Théâtre San Ferdinando, de Eduardo De Filippo, e compagnie du maire de Naples, Luigi de Magistris, avant de se rendre à la Cappella San Severo pour voir le Christ Voilé. Les deux dirigeants n’ont pas manqué, dans l’après-midi, de prendre un pause café dans la pâtisserie historique Scaturchio, goûtant le typique babà napolitain.
En pleine gestion de la crise du coronavirus qui frappe l’Italie, Giuseppe Conte s’est réjoui de ce “très beau message” qui arrive de Naples, “une ville qui n’a pas peur”. Sur le thème de l’épidémie, Rome et Paris “collaborent pour affronter l’urgence” et appellent “à une nécessaire réponse européenne commune pour relever ce défi global. C’est dans ce but que l’Italie et la France ont convenu de garder les frontières ouvertes” a affirmé le Président du Conseil italien.

Le sujet migratoire était aussi au centre des discussions. “Nous sommes d’accord sur la priorité d’une gestion structurelle, et non d’urgence, des flux” a lancé Giuseppe Conte appelant à un effort européen pour la répartition et le rapatriement des migrants, grâce aussi à un partenariat avec le continent africain. Les deux dirigeants se sont exprimés depuis le Palazzo Reale, palais royal de Naples, où 11 ministres français et 12 italiens ont travaillé toute l’après-midi sur les relations bilatérales. Un dîner de gala était ensuite servi en présence du Président de la République italienne Sergio Mattarella.

Un agenda ambitieux

Ce nouveau sommet intervient un an après la rupture des relations diplomatiques entre la France et l’Italie et le rappel de l’ambassadeur de France en Italie, à Paris en janvier 2019, et une année de tensions entre l’exécutif français et le gouvernement de Matteo Salvini (Ligue, extrême-droite) et Luigi Di Maio (Mouvement 5 Etoiles), alors que ce dernier avait provoqué la colère des Français en rencontrant en secret des représentants des Gilets jaunes en France, en pleine crise sociale dans l’Hexagone.

Un agenda ambitieux est né de ce sommet : la relance de l’engagement européen pour affronter la question migratoire, trouver des convergences sur la gestion du conflit en Libye, assurer l’ouverture des frontières malgré le coronavirus malgré les insistances des extrêmes-droites française et italienne…

Le Président Macron a voulu se montrer rassurant, affirmant qu’il s’agit du “sommet de la relance”, alors que Giuseppe Conte parle de “défis à affronter ensemble”. Plusieurs heures d’échanges qui ont abouti à la signature d’une document conjoint de 26 pages, extrêmement détaillé, préparant les prochaines de travail bilatéral, dans les domaines économiques, culturels, de l’éducation et de la recherche. Lors du sommet, Paris et Rome ont ainsi signé un accord de partenariat dans le secteur du transport naval militaire pour former une co-entreprise Naviris, avec Fincantieri et Naval Group.

Marina Pomante