Gaza. Pape François: “Cessez le feu, cessez le feu. La guerre est toujours une défaite, toujours” (S.C.)

Le Pape François a appelé bruyamment à un “cessez-le-feu” dans la guerre qui détruit Gaza et a tué 8 000 Palestiniens, dont près de la moitié sont des enfants. Ces chiffres montrent à eux seuls qu’il s’agit de représailles à la tristement célèbre attaque terroriste du 7 octobre par le Hamas, qui a tué quelque 1 400 Israéliens.

“Cessez le feu, cessez le feu. La guerre est toujours une défaite, toujours”, a invoqué le Pape, citant explicitement le vicaire de la Custodie de Terre Sainte, le Père Ibrahim Faltas, qui s’était exprimé peu avant dans l’émission “A Sua Immagine” de la Rai Uno (en collaboration avec la Conférence épiscopale italienne, représentée aujourd’hui dans le studio par son porte-parole Vincenzo Corrado).

L’urgence du “cessez-le-feu” est attestée par la désolation qui frappe la population de Gaza, et la position du gouvernement italien qui a fait s’abstenir son représentant à l’ONU est honteuse, tout comme on ne peut expliquer la timidité de la diplomatie vaticane qui est devenue aphasique et foncièrement ambiguë sur cette tragédie, comme elle l’a été sur l’envoi criminel d’armes à l’Ukraine.

“Chers frères et sœurs”, a déclaré François mot pour mot après la prière de l’Angélus, s’adressant à une foule de fidèles qui a certainement dépassé les estimations de la gendarmerie vaticane (20 000 personnes), “je remercie tous ceux qui – en tant d’endroits et de différentes manières – se sont joints à la journée de jeûne, de prière et de pénitence que nous avons vécue vendredi dernier en implorant la paix dans le monde. Ne baissons pas les bras. Continuons à prier pour l’Ukraine et pour la grave situation en Palestine, en Israël et dans d’autres régions en guerre. À Gaza, en particulier, faisons en sorte que l’aide humanitaire puisse être garantie et que les otages soient libérés immédiatement. Que personne ne renonce à la possibilité d’arrêter les armes.
Cessez le feu ! Le père Ibrahim Faltas – je l’ai entendu tout à l’heure dans l’émission “In His Image” – le père Ibrahim a dit : “Cessez le feu ! Cessez le feu ! Il est le vicaire de Terre Sainte. Nous aussi, avec le père Ibrahim, nous disons : cessez le feu ! Arrêtez, mes frères et sœurs ! La guerre est toujours une défaite, toujours !

François a ensuite invité les gens à prier également pour le Mexique : “Je suis proche de la population de la région d’Acapulco, au Mexique, frappée par un ouragan très violent. Je prie pour les victimes, pour leurs familles et pour ceux qui ont subi de graves dommages. Que la Vierge Guadalupana soutienne ses enfants dans l’épreuve”.

Dans la brève catéchèse qui a précédé la prière et les appels mariaux, François a commenté l’Évangile d’aujourd’hui qui “nous parle du plus grand des commandements”. Un docteur de la loi interroge Jésus sur le sujet et il répond par le “grand commandement de l’amour : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit, et ton prochain comme toi-même”.

À cet égard, le souverain pontife a souligné que “l’amour de Dieu et du prochain sont inséparables l’un de l’autre”. Et il a invité la place à “y réfléchir”. Le premier aspect frappant, pour le Pape, est “le fait que l’amour pour le Seigneur vient en premier, nous rappelant que Dieu nous précède toujours, nous anticipe avec son infinie tendresse, avec sa proximité, avec sa miséricorde, parce qu’il est toujours proche, tendre et miséricordieux”. “Un enfant, a rappelé François, apprend à aimer sur les genoux de sa mère et de son père, et nous le faisons dans les bras de Dieu. Le psaume dit : “Comme un enfant sevré dans les bras de sa mère”, nous devons nous sentir dans les bras de Dieu. Et c’est là que nous absorbons l’affection du Seigneur, c’est là que nous rencontrons l’amour qui nous pousse à nous donner généreusement. St Paul le rappelle quand il dit que la charité du Christ a en elle une force qui nous pousse à aimer. Et tout part de Lui. On ne peut pas aimer sérieusement les autres si on n’a pas cette racine qui est l’amour de Dieu, l’amour de Jésus. Et maintenant, le deuxième aspect qui découle du commandement de l’amour. Il lie l’amour de Dieu à l’amour du prochain : cela signifie qu’en aimant nos frères et sœurs, nous reflétons, comme des miroirs, l’amour du Père. Refléter l’amour de Dieu, tel est le but : l’aimer, lui que nous ne voyons pas, à travers le frère que nous voyons. Un jour, Sainte Thérèse de Calcutta, à un journaliste qui lui demandait si, par quel moyen ?
journaliste qui lui demandait si, par ce qu’elle faisait, elle avait l’illusion de changer le monde, elle répondit : “Je n’ai jamais pensé que je pouvais changer le monde ! J’ai seulement essayé d’être une goutte d’eau propre dans laquelle l’amour de Dieu pouvait briller”.

“Voilà comment elle, si petite, a pu faire tant de bien : en reflétant l’amour de Dieu comme une goutte d’eau. Et si parfois, en la regardant, elle et d’autres saints, nous en venons à penser qu’ils sont des héros inimitables, pensons à cette petite goutte : l’amour est une goutte qui peut changer tant de choses. Et comment cela se fait-il ? En faisant le premier pas, toujours. Parfois, il n’est pas facile de faire le premier pas, oublier les choses…, faire le premier pas. C’est parti ! C’est la goutte d’eau : faire le premier pas. Ainsi, chers frères et sœurs, en pensant à l’amour de Dieu qui nous précède toujours, nous pouvons nous demander : suis-je reconnaissant au Seigneur, qui m’aime en premier ? Est-ce que je ressens l’amour de Dieu et est-ce que je lui suis reconnaissant ? Et est-ce que j’essaie de refléter son amour ? Est-ce que je m’engage à aimer mes frères et sœurs, à faire ce deuxième pas?

“Que la Vierge Marie, conclut François, nous aide à vivre au quotidien le grand commandement de l’amour : aimer et se laisser aimer par Dieu et aimer nos frères et sœurs.

Sante Cavalleri