“Je demande que les otages soient immédiatement libérés.” Appels du Pape pour mettre fin à la guerre israélo-palestinienne et pour le Sud-Soudan

“Je continue de suivre avec douleur et appréhension ce qui se passe en Israël et en Palestine. Je demande que les otages soient immédiatement libérés”, a déclaré le Pape à la fin de l’audience d’aujourd’hui, lors des salutations aux fidèles italophones. “De nombreuses personnes ont été tuées, d’autres ont été blessées”, a poursuivi François : “Je prie pour ces familles qui ont vu un jour de fête se transformer en un jour de deuil et je demande que les otages soient immédiatement libérés”. “Il est du droit de ceux qui sont attaqués de se défendre”, a argumenté le Pape, “mais je suis très préoccupé par le siège total dans lequel vivent les Palestiniens à Gaza, où il y a également eu de nombreuses victimes innocentes”. “Le terrorisme et l’extrémisme ne contribuent pas à trouver une solution au conflit entre Israéliens et Palestiniens”, a averti François, “mais ils alimentent la haine, la violence, la vengeance, et ne font que faire souffrir les uns et les autres. Le Moyen-Orient n’a pas besoin de guerre, mais de paix, d’une paix fondée sur la justice, le dialogue et le courage de la fraternité”.

Les paroles sur la nouvelle guerre israélo-palestinienne ont été prononcées après une catéchèse tenue sur la place Saint-Pierre, qui les a en quelque sorte préparées. Sainte Joséphine Bakhita “était capable de pardonner en tout temps ; en fait, sa vie est devenue une parabole existentielle du pardon”, a déclaré le Pape dans la catéchèse dédiée à la sainte soudanaise, dont la renommée, a souligné François, “a dépassé toutes les frontières et a touché tous ceux à qui l’identité et la dignité sont refusées”. “Née à Olgossa, au Darfour, en 1869, elle a été enlevée à sa famille à l’âge de sept ans et réduite en esclavage”, a raconté le Pape en retracant sa biographie: “Ses ravisseurs l’ont appelée “Bakhita”, ce qui signifie “chanceuse”. Elle a traversé huit maîtres. Les souffrances physiques et morales qu’elle a endurées quand elle était petite l’ont laissée sans identité. Elle a subi la méchanceté et la violence: elle portait plus de cent cicatrices sur son corps. Mais elle-même a témoigné: “En tant qu’esclave, je ne désespérais jamais, car je sentais une force mystérieuse qui me soutenait”.

“Pardonner parce que nous serons pardonnés”, a-t-il poursuivi à voix haute: “N’oublions pas cela: le pardon, qui est la caresse de Dieu pour nous tous. Le pardon l’a rendue libre. Le pardon qu’elle a d’abord reçu par l’amour miséricordieux de Dieu, puis le pardon qu’elle a donné l’ont rendue libre, joyeuse, capable d’aimer”. “Bakhita a pu vivre le service non pas comme une servitude, mais comme une expression du don de soi”, a observé François : “C’est très important : réduite en esclavage de force, elle a été vendue comme esclave, puis elle a choisi librement de devenir servante, de porter sur ses épaules le fardeau des autres”. “Sainte Joséphine Bakhita, par son exemple, nous montre la voie pour enfin être libérés de nos esclavages et de nos peurs”, a affirmé le Pape: “Elle nous aide à démasquer nos hypocrisies et nos égoïsmes, à surmonter les ressentiments et les conflits. Elle nous encourage à nous réconcilier avec nous-mêmes et à trouver la paix dans nos familles et nos communautés. Et elle nous encourage toujours”. “Le pardon n’enlève rien, mais il ajoute de la dignité à la personne, il fait détourner le regard de soi pour voir les autres, aussi fragiles que nous, mais toujours frères et sœurs dans le Seigneur”, a souligné François: “Le pardon est la source d’une zèle qui devient miséricorde et appelle à une sainteté humble et joyeuse, à l’instar de sainte Bakhita”.

“Quand nous entrons dans la logique de la lutte, de la division entre nous, des mauvais sentiments les uns envers les autres, nous perdons notre humanité: nous avons besoin d’humanité, de devenir plus humains!”, a-t-il ajouté spontanément le Pape. “Humaniser, nous humaniser nous-mêmes et humaniser les autres: c’est le travail qu’elle nous enseigne”, a poursuivi François à voix haute, faisant remarquer que Sainte Bakhita “devenue chrétienne, a été transformée par les paroles du Christ qu’elle méditait quotidiennement: “Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font”. C’est pourquoi elle disait: “Si Judas avait demandé pardon à Jésus, lui aussi aurait trouvé miséricorde”. “Com-pâtir signifie à la fois souffrir avec les victimes de tant d’inhumanité dans le monde, et compatir à ceux qui commettent des erreurs et des injustices, sans les justifier, mais en les humanisant : voilà la caresse qu’elle nous enseigne, humaniser”, a souligné le Pape à propos du “secret” de Sainte Bakhita: “Nous savons que souvent la personne blessée blesse à son tour; l’opprimé devient facilement oppresseur.

En revanche, la vocation des opprimés est de se libérer eux-mêmes et de libérer les oppresseurs en devenant des restaurateurs de l’humanité. Ce n’est que dans la faiblesse des opprimés que peut se révéler la force de l’amour de Dieu qui libère les deux. Sainte Bakhita exprime très bien cette vérité. Un jour, son tuteur lui offre un petit crucifix, et elle, qui n’avait jamais possédé quoi que ce soit, le garde comme un trésor jaloux. En le regardant, elle fait l’expérience d’une libération intérieure profonde parce qu’elle se sent comprise et aimée, et donc capable de comprendre et d’aimer à son tour. C’est le début: elle se sent comprise, elle se sent aimée et devient capable de comprendre et d’aimer les autres. En fait, elle dira: “L’amour de Dieu m’a toujours accompagnée de manière mystérieuse… Le Seigneur m’a tellement aimée: il faut aimer tout le monde… Il faut avoir de la compassion!”. “C’était l’âme de Bakhita”.

“Malheureusement, depuis des mois, le Soudan est déchiré par un terrible conflit armé dont on parle peu aujourd’hui; prions pour le peuple soudanais, pour qu’il puisse vivre en paix !”.

Sante Cavalleri