La nature doit être le composant essentiel de l’architecture, selon l’architecte Stefano Boeri

L'architecte Stefano Boeri a gagné avec "Bosco Verticale" de Milan, le prix de l’International Highrise Award, qui récompense le meilleur gratte-ciel du monde.

L’encyclique “Laudato si'” du Pape François représente “un manifeste culturel, religieux et politique sur le monde contemporain extraordinaire”, est convaincu l’architecte italien Stefano Boeri. Le célèbre inventeur du “bosco vertical” ou “forêt verticale” s’est exprimé dans le cadre de la rencontre “Ensemble pour notre Maison commune” organisée par le Diocèse de Rome.

Il s’est penché sur le thème de la crise environnementale, exposant une perspective dramatique. “En 2050, on compterait 250 millions de réfugiés à cause de la désertification”. L’objectif, dans la lignée de ce qu’a affirmé plusieurs fois le Pape pour la Conférence sur le climat, est de freiner ce processus pour préserver la Maison commune. L’architecte a déclaré que pour atteindre cet objectif, il faut construire “un nouveau rapport entre la sphère urbaine et la nature”.

Rénover le lien avec la nature

En effet, selon l’Italien, la crise environnementale a commencé avec l’urbanisation et l’industrialisation: “l’explosion urbaine et le changement climatique vont de pair. Mais la croissance de la population dans les métropoles est liée à la croissance des inégalités”. Un phénomène qui révèle clairement que l’écologie n’est pas sans rapport avec les dynamiques politiques et économiques.

Le défi, selon l’architecte, se situe dans “une écologie capable de construire une perspective différente”. Il n’est pas suffisant “d’intervenir sur la plan technologique ni de changer notre alimentation, ou d’innover dans le secteur de la mobilité”, mais il est indispensable de rénover le lien avec la nature. Les ressources, telles que les forêts et les océans, qui absorbent les 30% du gaz carbonique émis par les métropoles et constituent un trésor de biodiversité, n’ont pas seulement besoin d’être protégées, mais aussi d’être valorisées. Il faut “absorber le gaz carbonique à travers des processus de photosynthèse. Seuls les arbres, technologies sophistiquées de la nature, sont capables d’absorber le CO2 produit”, a expliqué Stefano Boeri.

Dans cette perspective, a conclu l’architecte, “il faut réfléchir à une architecture qui a la nature pour composant essentiel. Ainsi, nous ferons grandir aussi la biodiversité des espèces vivantes et nous améliorerons la qualité de notre santé”.

Nazareno Galiè