Premier Dimanche de la Parole de Dieu : Dieu parle “dans nos complexités et nos ténèbres” explique François

“La Parole qui sauve ne va pas à la recherche de lieux préservés, stérilisés, sûrs, elle va au contraire dans dans nos complexités, dans nos ténèbres”. C’est ce qu’a souligné le Pape François lors de la messe célébrée à Saint-Pierre ce dimanche 26 janvier, à l’occasion du tout premier Dimanche de la Parole, une nouvelle solennité qu’il a lui-même instituée.
Les premiers destinataires de l’appel de Jésus, a continué François en commentant l’Évangile du jour, “furent les pêcheurs, non pas les gens sélectionnés selon leurs capacités, ou des hommes pieux en train de prier au temple, mais des personnes ordinaires qui travaillaient”. Jésus a commencé par “un lieu frontière, une périphérie”. “À Lui qui a parcouru le chemin de la mer, ouvrons nos voies les plus sinueuses : laissons entrer en nous sa Parole”, a exhorté le Pape.
“En ce premier Dimanche de la Parole de Dieu, a souligné François, revenons aux origines de sa prédication, aux sources de la Parole de vie. L’Evangile de ce jour nous y aide (Mt 4, 12-23), il nous dit comment, où et à qui Jésus a commencé à prêcher. Comment ? Avec une phrase très simple: ‘Réjouissez-vous, car le Règne des Cieux est proche’. C’est la base de tous ses discours: nous dire que le Règne des Cieux est proche.”
Proximité de Dieu, venu à notre rencontre

À ce sujet, le Souverain pontife a expliqué qu’il s’agit par là du “Règne de Dieu, ou plutôt de sa façon de régner, de se mettre face à nous. Aujourd’hui, Jésus nous dit que Dieu est proche. Voilà la nouveauté, le premier message: Dieu n’est pas loin, Celui qui habite dans les cieux est descendu sur terre, s’est fait homme. Il a enlevé les barrières, il a réduit la distance. Ce n’est pas nous que l’avons mérité, c’est lui qui est descendu, venant à notre rencontre. Cette proximité est son habitude depuis l’Ancien Testament. C’est un message de joie: Dieu est venu nous rendre visite en personne, se faisant homme. Il n’a pas pris notre condition humain par sens des responsabilités, non, mais par amour. Par amour, il a pris notre humanité, parce qu’on prend ce qu’on aime”.

Au cours de la messe, le Pape a offert une Bible à une quarantaine de personnes, d’un employé à un footballer (l’attaquant de l’AS Roma Zaniolo), ainsi qu’à un grand scientifique (le physicien Amtonino Zichichi).

“La Parole nous console et nous encourage, a assuré François. Dans le même temps, elle provoque la conversion, elle nous secoue, nous libère de la paralysie de l’égoïsme. Parce que sa Parole a ce pouvoir: changer la vie, faire passer de l’obscurité à la lumière. C’est la force de la Parole. Si nous regardons où Jésus a commencé à prêcher, nous découvrons qu’il a commencé par les zones considérées les plus ‘obscures’ à l’époque. La première Lecture et l’Evangile nous parlent en effet de ceux qui étaient ‘dans les régions et des ombres de mort’: ce sont les habitants des ‘terres de Zabulon et Neftali, sur la route de la mer, au-delà du Jourdain, Galilée des nations”. “La région où Jésus prêchait était appelée ainsi parce qu’elle était habitée par divers peuples, et était un mélange de langues et de cultures”.