L’ancienne prisonnière d’Auschwitz-Birkenau, Lidia Maksymowicz a commenté le geste du pape François d’embrasser son bras avec le numéro tatoué en entrant dans le camp dans son enfance (N. Galiè)

Ce geste du Souverain Pontife «m’a fortifiée et réconciliée avec le monde». «Avec le Saint-Père, nous nous sommes compris avec nos yeux, nous n’avons pas eu besoin de nous dire quoi que ce soit, il n’y avait pas besoin de mots», L’ancienne prisonnière d’Auschwitz-Birkenau, Lidia Maksymowicz, 76 ans, a commenté le geste du pape François d’embrasser son bras avec le numéro tatoué en entrant dans le camp dans son enfance. La rescapée, qui vit actuellement à Cracovie, est de passage en Italie en tant qu’invitée de l’association La Memoria Viva de Castellamonte (non loin de Turin) pour raconter aux jeunes son témoignage, qui a aussi fait l’objet d’un documentaire en italien – La bambina che non sapeva odiare, «l’enfant qui ne savait pas haïr».

70072, le numéro encore inscrit sur le bras gauche de Lidia après avoir été tatoué sur sa peau, dans le sinistre décor du camp de concentration. Un numéro que le Pape François a regardé aujourd’hui, dans un instant de silence, avant d’embrasser respectueusement le bras de la vieille dame polonaise ayant survécu à la folie meurtrière des nazis. «Après Jean-Paul II, j’aime le Pape François. Je suis ses cérémonies à la télévision, je prie pour lui tous les jours, je suis fidèle et affectueuse envers lui», glisse-t-elle par ailleurs. La brève rencontre que Lidia a vécu avec le Saint-Père s’est déroulée à la fin de l’audience générale. À défaut de lui raconter son histoire, la survivante d’Auschwitz, de confession chrétienne catholique et non pas juive, a offert trois cadeaux au Pape François. Des présents symbolisant ce qui forme la trame de sa vie: la mémoire, l’espoir et la prière.
La mémoire, c’est ce mouchoir avec une bande bleu-blanc avec la lettre “P” pour Pologne, sur un fond triangulaire rouge, que tous les prisonniers polonais utilisent lors des cérémonies commémoratives. L’espoir est représenté par un tableau de son assistante Renata Rechlik qui la représente enfant, main dans la main avec sa mère, alors qu’elles observent de loin, depuis les rails, l’entrée du camp de Birkenau, lieu de mort pour des millions de Juifs et d’autres prisonniers. Enfin, la prière: dans les mains du Successeur de Pierre, Lidia a déposé un chapelet avec l’image de saint Jean-Paul II. «C’est ce que j’utilise tous les jours pour prier», témoigne-t-elle.

«Le mal est le seigneur de l’avant-dernier jour – souvenez-vous bien de ceci – le mal n’est jamais un seigneur du dernier jour, mais de l’avant-dernier. Le moment où la nuit est la plus sombre, avant l’aube. Là, l’avant-dernier jour, il y a la tentation où le mal nous fait comprendre qu’il a gagné: «tu as vu, j’ai gagné». Le mal est le Seigneur de l’avant-dernier jour, le dernier jour est la résurrection. Mais le mal n’est jamais le seigneur du dernier, Dieu est le seigneur du dernier jour parce que cela n’appartient qu’à Dieu, et c’est le jour où tous les aspirations humaines pour le salut se réaliseront. Nous apprenons cette humble patience à attendre la grâce du Seigneur, à attendre le dernier jour. Plusieurs fois, l’avant-dernier est très mauvais parce que les souffrances humaines sont mauvaises, mais le Seigneur est là et le dernier résout tout “. C’est ainsi que le Pape François a conclu l’audience générale consacrée à nouveau à la prière.

Le Saint-Père a souligné qu’il y a «un défi radical à la prière, qui découle d’un constat que nous faisons tous: nous prions, nous demandons, mais parfois nos prières semblent ne pas être entendues: ce que nous avons demandé – pour nous ou pour les autres – cela ne s’est pas produit. Nous avons cette expérience plusieurs fois “. «Et si la raison pour laquelle nous avons prié était noble – a ajouté François – comment l’intercession peut-elle être pour la santé d’un malade, ou pourquoi une guerre cesse, par exemple, le non-accomplissement nous paraît scandaleux. Par exemple avec les guerres. Nous prions pour que ces guerres se terminent dans de nombreuses régions du monde, nous pensons au Yémen et à la Syrie. Nous prions mais ils ne finissent pas, pourquoi cela peut-il être “.

“Certains arrêtent même de prier parce que, pensent-ils, leur demande n’est pas exaucée.” Mais si Dieu est Père, pourquoi ne nous écoute-t-il pas? », A observé le Pape.

Nazaréen Galiè