Le pape François a exprimé sa “tristesse” face aux nouvelles qui lui sont parvenues ces dernières heures concernant “l’aggravation” de la situation en Israël, “en raison de l’intervention de l’Iran”. “Il faut arrêter toute action qui pourrait alimenter une spirale de violence, au risque d’entraîner le Moyen-Orient dans un conflit guerrier encore plus grand”, a invoqué François qui, après la prière mariale Regina Caeli, a renouvelé l’indication de la solution “à deux États” pour Israël et la Palestine, que le Saint-Siège a toujours soutenue. “Personne ne doit menacer l’existence des autres, toutes les nations doivent prendre le parti de la paix et aider les Israéliens et les Palestiniens à vivre dans deux États, côte à côte, en sécurité. Plus de guerre, plus d’attaques, plus de violence, oui au dialogue et oui à la paix”.
Des mots très clairs et exigeants, qui ne laissent aucun alibi aux puissances qui, au contraire, attisent les braises du vieux conflit israélo-palestinien afin de déplacer la guerre qui consume l’Ukraine au Moyen-Orient, pour la primauté sur le monde. Face à “l’escalade du conflit dans la poudrière du Moyen-Orient, après l’attaque de Téhéran contre Israël la nuit dernière avec une nuée de centaines de drones et de missiles de croisière lancés en trois vagues, le pape, depuis la fenêtre du palais apostolique à la fin du Regina Caeli, a relancé – résume Vatican News – un appel sincère, comme il le définit lui-même, à la paix et à la négociation”. “Négociation, avec détermination”, qu’il désigne comme la seule issue possible à l’impasse dans laquelle ils se sont fourvoyés par des artifices de plus en plus meurtriers.
“C’est leur désir profond et légitime, et c’est leur droit. Deux États voisins”, a grondé François, invoquant la pitié pour la population de la bande de Gaza, où le ministère de la santé dirigé par le Hamas a récemment annoncé un nouveau bilan de plus de 33 700 morts depuis le 7 octobre. “Qu’il y ait bientôt un cessez-le-feu à Gaza, que les voies de la négociation soient poursuivies. Négociez avec détermination, aidez cette population plongée dans une catastrophe humanitaire”.
Enfin, François a réitéré sa demande au Hamas de libérer “immédiatement” les otages israéliens enlevés il y a six mois. Et s’adressant à tous les croyants, il leur a demandé de ne jamais manquer d’adresser à Dieu une demande de paix. “Tant de souffrances, prions pour la paix”, a-t-il conclu d’une voix émue.
Dans la catéchèse qui a précédé la prière d’aujourd’hui, François a souligné que “chaque jour, nous sommes bombardés par mille messages. Beaucoup sont superficiels et inutiles, d’autres révèlent une curiosité indiscrète ou, pire encore, proviennent de commérages et de malveillances. Ce sont des nouvelles qui ne servent à rien et qui font mal. Mais il y a aussi de bonnes nouvelles, positives et constructives, et nous savons tous combien il est bon d’entendre de bonnes choses, et combien nous nous sentons mieux lorsque cela se produit. Il est également bon de partager les réalités qui, en bien ou en mal, ont marqué notre vie, afin d’aider les autres”. Dans une proposition, François a noté que c’est précisément nous, les chrétiens, qui “avons du mal à parler” de la plus belle chose que nous ayons à raconter, à savoir “notre rencontre avec Jésus”.
“Chacun de nous pourrait dire tant de choses à ce sujet, et voir comment le Seigneur nous a touchés, et cela en partageant : non pas en étant un maître pour les autres, mais en partageant les moments uniques où nous avons perçu le Seigneur vivant, et proche, qui a allumé la joie dans nos cœurs ou essuyé les larmes, qui a transmis la confiance et la consolation, la force et l’enthousiasme, ou le pardon, la tendresse”. Il est important, au contraire, “de partager ces moments avec les personnes avec lesquelles nous passons notre vie, en famille, dans la communauté, avec les amis. De même qu’il est bon de parler des bonnes inspirations qui nous ont orientés dans la vie, des bonnes pensées et des bons sentiments qui nous aident tant à aller de l’avant, même des efforts et des travaux que nous faisons pour comprendre et progresser dans la vie de foi, peut-être même pour nous repentir et revenir sur nos pas. Si nous faisons cela, Jésus, comme il l’a fait pour les disciples d’Emmaüs le soir de Pâques, nous surprendra et rendra nos rencontres et nos environnements encore plus beaux”.
“Essayons donc de nous souvenir maintenant – a-t-il enfin suggéré – d’un moment fort de notre vie, d’une rencontre décisive avec Jésus. Tout le monde l’a vécu, tout le monde a eu une rencontre avec le Seigneur. Faisons un peu de silence et pensons : quand ai-je trouvé le Seigneur ? quand le Seigneur s’est-il fait proche de moi ? Pensons en silence. Et cette rencontre avec le Seigneur, l’ai-je partagée pour rendre gloire au Seigneur ? Et aussi, ai-je écouté les autres quand ils nous racontent cette rencontre avec Jésus ?
Sante Cavalleri