Le cri du Pape Léon : « Arrêter la tragédie de la guerre avant qu’elle ne devienne un gouffre irréparable ». Et ne pas oublier Gaza (S.C.)

« Chaque membre de la communauté internationale a une responsabilité morale : arrêter la tragédie de la guerre avant qu’elle ne devienne un gouffre irréparable ». Avec la même force que ses prédécesseurs qui criaient de cette fenêtre « Plus jamais la guerre ! », quelques heures après le bombardement insensé et illégal des États-Unis contre l’Iran, le Pape Léon XIV, lors de l’Angélus, qu’il a présidé depuis le bureau de la troisième loggia du Palais apostolique, a affirmé : « Aujourd’hui plus que jamais, l’humanité crie et implore la paix. C’est un cri qui réclame responsabilité et raison. Il ne doit pas être étouffé par le fracas des armes et les paroles rhétoriques qui incitent au conflit. »

« Chers frères et sœurs, des nouvelles alarmantes continuent d’arriver du Moyen-Orient, surtout d’Iran. Dans ce scénario dramatique, qui inclut Israël et la Palestine, la souffrance quotidienne de la population risque de tomber dans l’oubli, en particulier à Gaza et dans d’autres territoires où le besoin d’un soutien humanitaire adéquat devient de plus en plus pressant », a-t-il commencé, prêtant sa voix aux victimes innocentes et à ceux qui rejettent l’inéluctabilité de la violence. « Aujourd’hui plus que jamais, l’humanité crie et implore la paix : c’est un cri qui demande responsabilité et raison et ne doit pas être étouffé par le fracas des armes et des paroles rhétoriques qui incitent au conflit », a réaffirmé le nouveau Pontife, appelant à « arrêter la tragédie de la guerre avant qu’elle ne devienne un gouffre irréparable ». « Que la diplomatie fasse taire les armes », a-t-il invoqué, rappelant que « la guerre ne résout pas les problèmes, elle les amplifie et engendre des blessures profondes dans l’histoire des peuples, qui exigent des générations pour guérir ».

« Il n’existe pas de conflits lointains quand la dignité humaine est en jeu », a-t-il ensuite souligné, en notant qu’« aucune victoire militaire ne pourra compenser la douleur des mères, la peur des enfants, l’avenir volé ».
« Que les nations tracent leur avenir par des œuvres de paix, et non par la violence et des conflits sanglants », a-t-il encore invoqué, avant de saluer, à la fin de l’Angélus, les responsables politiques présents place Saint-Pierre pour leur Jubilé. « Je suis heureux – a-t-il dit – de saluer les parlementaires et les maires ici présents à l’occasion du Jubilé des gouvernants et des administrateurs. »

Ce soir, les responsables politiques participeront également à la messe présidée par Léon XIV à Saint-Jean-de-Latran et à la procession eucharistique qui suivra jusqu’à Sainte-Marie-Majeure.

« Je bénis ceux qui participent aujourd’hui activement à la fête du Corpus Domini, également par le chant, la musique, les tapis floraux, l’artisanat, et surtout par la prière et la procession », a ensuite repris Léon XIV à la fin de l’Angélus, après ses puissantes invocations pour empêcher une nouvelle escalade tragique au Moyen-Orient.
« Ce soir, nous ferons la procession eucharistique. Nous célébrerons ensemble la Sainte Messe, puis nous marcherons, portant le Saint-Sacrement à travers les rues de notre ville. Nous chanterons, nous prierons, et enfin nous nous recueillerons devant la Basilique Sainte-Marie-Majeure pour implorer la Bénédiction du Seigneur sur nos maisons, nos familles et sur toute l’humanité », a expliqué le pape Prevost aux fidèles rassemblés place Saint-Pierre, en s’arrêtant sur le fait qu’aujourd’hui on célèbre la Solennité du Corpus Domini.
« Que cette célébration soit un signe lumineux de notre engagement à être chaque jour, en partant de l’autel et du tabernacle, porteurs de communion et de paix les uns pour les autres, dans le partage et la charité », a espéré le nouveau Pontife.

Dans sa brève catéchèse, le pape hispano-américain a commenté le miracle de la multiplication des pains et des poissons, en observant que « au-delà du prodige, c’est un “signe”, qui nous rappelle que les dons de Dieu, même les plus petits, croissent d’autant plus qu’ils sont partagés ». « Nous savons – a-t-il ajouté – qu’à la racine de tout partage humain, il y en a un plus grand, qui le précède : celui de Dieu envers nous. Lui, le Créateur, qui nous a donné la vie, pour nous sauver a demandé à une de ses créatures d’être sa mère, de lui donner un corps fragile, limité, mortel comme le nôtre, en se confiant à elle comme un enfant. Il a ainsi pleinement partagé notre pauvreté, choisissant de se servir, pour nous racheter, précisément du peu que nous pouvions lui offrir ».

Ce soir reprend donc la tradition voulant que l’Évêque de Rome guide la procession eucharistique entre Saint-Jean-de-Latran et Sainte-Marie-Majeure, le long de la via Merulana. Il est probable que Robert Francis Prevost, âgé de 69 ans, accomplira à pied tout le trajet, comme le fit François en 2013, trois mois après son élection, au lieu d’utiliser le petit camion avec autel mobile aménagé pour ses prédécesseurs Jean-Paul II et Benoît XVI.

Sante Cavalleri