Le Pape dénonce de “fausses conceptions de l’Église militante, sorte de puritanisme ecclésiologique”

Pope Francis with Bishop Angelo De Donatis (L) as he meets with the bishops, priests, religious, and lay leaders of the Diocese of Rome at Saint John Lateran, 14 May 2018. The meeting concludes the course initiated by the parishes and prefectures during the Lenten Season, on Spiritual Sicknesses. ANSA/CLAUDIO PERI

“Face aux scandales, le Malin nous tente avec une vision ‘donatiste’ de l’Église : à l’intérieur ceux qui sont impeccables, et ceux qui se trompent, dehors! Nous avons de fausses conceptions de l’Église militante, dans une sorte de puritanisme ecclésiologique, remarque le Saint-Père. Or l’Épouse du Christ est et reste le champ où le bon grain et l’ivraie pousseront ensemble jusqu’à la Parousie. Ceux qui n’ont pas cette vision évangélique de la réalité s’exposent à une amertume indicible et inutile.”

Le Pape François a transmis ce message au clergé au clergé du diocèse de Rome, qu’il aurait dû rencontrer ce jeudi 27 février en la Basilique Saint Jean de Latran. Malheureusement, le Saint-Père n’a pas pu y participer en raison d’une “légère indisposition”, comme l’a fait savoir le Bureau de presse du Saint-Siège. Son discours a donc été lu par le Cardinal Vicaire Angelo De Donatis, lors de la traditionnelle liturgie pénitentielle du début du Carême.

Les amertumes des prêtres

Ce qui provoque l’amertume des prêtres, dit François, c’est aussi parce que la prêtrise “ces dernières années, a subi les coups des scandales, financiers et sexuels. La suspicion a radicalement rendu les relations plus froides et plus formelles”.

Le Pape fait une analyse lucide des “amertumes de la vie de prêtre”: les problèmes avec la foi, avec les autres prêtres ou avec leur évêque, dénonçant “une certaine dérive autoritaire douce” qui empêche de penser différemment. Parfois, on s’interroge sur la confiance a accorder à l’autre, mais “ne vous isolez jamais, jamais !” a insisté le Pape assurant que le sentiment profond de la communion n’existe que quand, personnellement, “je prends conscience du ‘nous’ que je suis, que j’ai été et que je serai”.

Sinon, “les autres problèmes s’enchaînent : de l’isolement, d’une communauté sans communion, naît la compétition et certainement pas la coopération ; le désir de reconnaissance et non la joie de la sainteté partagée se fait jour ; on entre en relation soit pour se comparer, soit pour se soutenir.”