“Aujourd’hui, les investissements qui rapportent le plus sont les usines d’armement. C’est terrible de gagner de l’argent avec la mort”. C’est par ces mots très clairs que le pape François a conclu l’audience générale d’aujourd’hui, qui s’est tenue dans la salle Paul VI en raison de la pluie. “Pensons”, a-t-il suggéré aux fidèles, “à l’Ukraine tourmentée qui souffre tant. Pensons aux habitants de la Palestine et d’Israël, qui sont en guerre. Pensons aux Rohingyas, au Myanmar, et demandons la paix, demandons la vraie paix pour ces peuples et pour le monde entier. Nous demandons la paix, la paix pour aller de l’avant, la paix”, a insisté le pape.
François a également exprimé sa solidarité avec le peuple kenyan “en ce moment où une grave inondation a tragiquement coûté la vie à beaucoup de nos frères et sœurs, en blessant d’autres et en causant des destructions massives”. Le bilan des conséquences des intempéries qui ont frappé Nairobi et la région voisine de Mai Mahui s’élève à ce jour à au moins 169 morts, tandis que 91 personnes sont portées disparues. Plus de 190 000 personnes ont été touchées. “Je vous invite à prier pour tous ceux qui souffrent des effets de cette catastrophe naturelle”, a déclaré le pape, rappelant que “même au milieu de l’adversité, rappelons-nous la joie du Christ ressuscité…”.
Aux différents groupes linguistiques, le Souverain Pontife a rappelé la fête de saint Joseph travailleur, en les exhortant à confier à sa protection les difficultés et les aspirations qui se manifestent dans ce domaine dans les différents pays.
Et aux fidèles de langue arabe, François a ajouté que “le chrétien est appelé à faire confiance à Dieu et à s’abandonner librement à Lui, parce qu’avec Lui nous sommes dans la paix et la sécurité”. “Que le Seigneur vous bénisse tous et vous protège toujours de tout mal”, les a-t-il encouragés.
Dans la catéchèse, il a proposé une réflexion sur la “vertu théologale de la foi, qui n’est pas opposée à la raison mais qui a un grand ennemi : la peur”. “La foi, a-t-il expliqué, est la vertu qui fait le chrétien. Car être chrétien, ce n’est pas d’abord et avant tout accepter une culture, avec les valeurs qui l’accompagnent, mais être chrétien, c’est accueillir et chérir un lien, un lien avec Dieu : moi et Dieu ; ma personne et le visage aimable de Jésus. C’est ce lien qui fait de nous des chrétiens”.
Citant le Catéchisme de l’Église catholique, François a expliqué que “la foi est l’acte par lequel l’être humain s’abandonne librement à Dieu”. Comme Abraham, “grand père de la foi qui l’a rendu fécond, capable même d’offrir à Dieu son fils Isaac, épargné au dernier moment par le sacrifice”. Et Moïse, “qui garde une confiance inébranlable dans le Seigneur”. Et surtout, la Vierge Marie qui, avec son oui, “s’engage sur une route dont elle ne connaît ni le tracé ni les dangers”, mais avec un cœur plein de foi et de confiance. Le Pape cite encore l’épisode de l’Evangile où les apôtres, au milieu de la tempête, voient Jésus endormi. “Pourquoi avez-vous peur ? – dit Jésus – Vous n’avez pas encore la foi ?
En effet, “le grand ennemi de la foi : ce n’est pas l’intelligence, ce n’est pas la raison, comme, hélas, certains continuent à le répéter de manière obsessionnelle, mais le grand ennemi de la foi, c’est la peur. C’est pourquoi la foi est le premier don à recevoir dans la vie chrétienne : un don qu’il faut accueillir et demander chaque jour, pour qu’il se renouvelle en nous”.
Un parent, a-t-il observé, demande le baptême et la foi pour son enfant, afin que “même au milieu des épreuves de la vie, son enfant ne se noie pas dans la peur”. Voici que l’ennemi, c’est la peur. Il sait aussi que lorsqu’il cessera d’avoir un parent sur cette terre, il continuera d’avoir un Dieu Père aux cieux, qui ne l’abandonnera jamais. Notre amour est si fragile, seul l’amour de Dieu vainc la mort”.
“La foi, a conclu le pape, est le don le plus heureux, la seule vertu qu’il nous est permis d’envier. Parce que celui qui a la foi est habité par une force qui n’est pas seulement humaine ; en effet, la foi “déclenche” en nous la grâce et ouvre l’esprit au mystère de Dieu”. C’est donc spontanément que les participants ont répété avec François la “belle prière” : “Seigneur, augmente notre foi”.
Sante Cavalleri