Le pape François a lancé un vibrant appel à la paix en Ukraine, où “de jeunes soldats meurent”, et à la recherche d’une solution à deux États pour le conflit israélo-palestinien. Aujourd’hui, lors de l’audience générale, il a rencontré sur la place Saint-Pierre Ha Huy Than, un écrivain vietnamien qui propose de faire prévaloir la valeur de la compassion pour mettre fin aux conflits qui font tant de victimes en Ukraine et au Proche-Orient. C’est un message extraordinaire que l’écrivain vietnamien a proposé – en collaboration avec l’association vaticane Tota Pulchra et l’ambassade du Vietnam en Italie – à l’opinion publique italienne lors des événements qui ont accompagné le lancement de son livre “Compassion”, dont le titre original est “Tinh Thuong”, publié par les Edizioni La Torre dei Venti du groupe éditorial Tabula Fati et traduit du vietnamien à l’italien par Selica Giulianelli. Selon Thanh, “la plus grande catastrophe que l’humanité doive endurer est certainement le manque de compassion, et la plus grande réalisation que l’humanité puisse accomplir est sans aucun doute la compassion”.
Juste avant de saluer l’auteur, le pape François a donc évoqué “l’Ukraine martyre” ainsi que “la Palestine, Israël, le Myanmar, qui sont en guerre, et tant d’autres pays”. “La guerre est toujours une défaite”, a répété le souverain pontife dans un bras de fer : “Ceux qui gagnent le plus sont les fabricants d’armes”.
“S’il vous plaît, prions pour la paix !”, a-t-il demandé aux fidèles massés sur la place Saint-Pierre, les exhortant à invoquer le Seigneur “pour l’Ukraine tourmentée, qui souffre tant, tant. De jeunes soldats vont mourir. Prions aussi pour le Moyen-Orient, pour Gaza, qui souffre tant de la guerre. Prions pour la paix entre la Palestine et Israël, pour qu’ils soient deux Etats, libres et avec de bonnes relations. Prions pour la paix”,
Plus tôt dans la catéchèse, François a commenté les trois vertus théologales : la foi, l’espérance et la charité. “Il y a dans le cœur de chaque homme et de chaque femme la capacité de rechercher le bien”, a-t-il souligné. “Ces dernières semaines, nous avons réfléchi sur les vertus cardinales : la prudence, la justice, la force d’âme et la tempérance”, a rappelé François : “ces quatre vertus appartiennent à une sagesse très ancienne, qui précède même le christianisme. Avant même le Christ, l’honnêteté était déjà prêchée comme un devoir civique, la sagesse comme une règle d’action, le courage comme un ingrédient fondamental pour une vie qui tend vers le bien, la modération comme une mesure nécessaire pour ne pas se laisser submerger par les excès. Ce patrimoine, si ancien, de l’humanité n’a pas été remplacé par le christianisme, mais mis en valeur, enrichi, purifié et intégré dans la foi”. L’Esprit Saint est donné pour que ceux qui le reçoivent puissent distinguer clairement le bien du mal, avoir la force d’adhérer au bien en évitant le mal et, ainsi, parvenir à la pleine réalisation de la foi”, a observé le pape : “Mais dans le chemin vers la plénitude de la vie, qui appartient au destin de chaque personne, le chrétien jouit d’une assistance spéciale de l’Esprit de Jésus-Christ”, à travers les trois vertus théologales, “purement chrétiennes, qui sont reçues dans le baptême et dans l’Esprit Saint”.
“Le chrétien n’est jamais seul. Il fait le bien non pas par un effort titanesque d’engagement personnel, mais parce que, en humble disciple, il marche derrière le Maître Jésus”, a précisé François à propos des trois vertus théologales, qui “fondent, animent et caractérisent l’action morale du chrétien”. “Alors que le risque des vertus cardinales est de générer des hommes et des femmes héroïques dans l’accomplissement du bien, mais somme toute seuls, isolés, le grand don des vertus théologales est l’existence vécue dans l’Esprit Saint”, a souligné François à propos de la foi, de l’espérance et de la charité, “qui sont le grand antidote à l’autosuffisance”. “Combien de fois certains hommes et femmes moralement irréprochables courent le risque de devenir, aux yeux de ceux qui les connaissent, présomptueux et arrogants !”, s’est exclamé le pape : “C’est un danger contre lequel l’Évangile nous met toujours en garde.”
C’est un danger contre lequel l’Évangile nous met toujours en garde : “Quand le ‘moi’ est au centre, tout est gâché”, a-t-il averti, bras dessus, bras dessous. “Si chaque action que nous accomplissons dans la vie ne l’est que pour nous-mêmes, cette motivation est-elle vraiment si importante que cela ? “Pour corriger toutes ces situations qui deviennent parfois douloureuses, les vertus théologales sont d’une grande aide”, a expliqué François. Et ce, a-t-il ajouté, “surtout dans les moments de chute, car même ceux qui ont de bonnes intentions morales tombent parfois. Nous tombons tous dans la vie”.
Irina Sokolova