Le Pape François entame aujourd’hui son voyage le plus exigean : 33 000 klomètres en 44 heures de vol (S.C.)

Le Pape François part aujourd’hui pour l’un de ses voyages les plus longs et significatifs, traversant l’Asie et l’Océanie. Ce tour pastoral, initialement prévu en 2020 mais reporté en raison de la pandémie, le conduira en Indonésie, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, au Timor-Oriental et à Singapour. Pendant ses douze jours de voyage, il parcourra près de 33 000 kilomètres, accumulant 44 heures de vol au total.

Lors de l’Angélus d’hier, le Pape François a annoncé ce voyage en Asie aux fidèles et a souligné l’importance de cette mission comme une opportunité pour renforcer les liens de fraternité avec les communautés locales et encourager une plus grande collaboration entre les différentes religions et cultures présentes sur le continent asiatique. “Ce voyage est un signe de notre désir de construire des ponts de paix et de solidarité. J’espère rencontrer les gens et faire l’expérience de leur foi et de leur culture. Nous voulons marcher ensemble vers un avenir de paix et d’unité,” a-t-il ajouté.

Ce voyage en Asie fait suite à une série de visites papales dans différentes régions du monde, visant toujours à promouvoir la paix et le dialogue interreligieux. Cette nouvelle mission en Asie, avec sa riche diversité culturelle et religieuse, représente un pas supplémentaire dans la mission mondiale du Pape François de construire un monde plus uni et pacifique.

Les fidèles et les leaders religieux en Asie accueillent avec enthousiasme l’annonce et se préparent à recevoir le Pape François avec chaleur et espoir. L’attente est grande et le voyage devrait être un moment significatif pour les communautés asiatiques et pour le dialogue global.

Avec ce nouveau voyage, le Pape François continue de démontrer son engagement indéfectible envers la promotion de la paix et de l’unité dans un monde de plus en plus interconnecté. Son annonce, accueillie avec grande joie et espoir par beaucoup, représente un signal lumineux d’espoir pour l’avenir des relations internationales et interreligieuses.

Les thèmes centraux de la visite seront certainement la paix à construire avec une meilleure compréhension entre les peuples, les nations et les cultures diverses, avec une attention particulière au multipolarisme qui peut certainement désarmer les positions agressives d’un unilatéralisme occidental tout à fait soumis à l’Empire américain, le dialogue interreligieux qui peut contribuer de manière décisive à la coexistence de mondes différents, et la sauvegarde de la Création. Dans des lieux particulièrement exposés aux effets du changement climatique, comme la Papouasie-Nouvelle-Guinée et le Timor-Oriental, le Pape réaffirmera l’urgence de prendre soin de l’environnement, conformément au message de son encyclique “Laudato si'”.

Le voyage constitue une occasion importante pour rencontrer les communautés catholiques locales, comme celle du Timor-Oriental, où la présence catholique a joué un rôle crucial dans l’histoire du pays. À Singapour, le Pontife aura l’occasion de réfléchir sur les développements technologiques et les implications éthiques, dans un contexte de forte modernité.

Ce voyage pastoral, le 45ème de son pontificat, est un engagement significatif malgré les près de 88 ans du Pape François, montrant une fois de plus sa détermination à promouvoir la paix et le soin de la planète.

Ce dernier thème a été abordé par le Pape dans le vidéomessage avec les intentions de prière pour le mois de septembre, période qui coïncide avec le Temps de la Création. Le Pape invite chacun à s’engager personnellement à protéger la planète. Affronter les crises environnementales causées par l’homme “nécessite des réponses non seulement écologiques, mais aussi sociales, économiques et politiques”. “La Terre a de la fièvre”, crie le Pape pour sensibiliser à la garde de la planète. Une action qui doit voir chacun impliqué “personnellement”.

Dans le vidéomessage avec les intentions de prière du mois de septembre, la voix de François se superpose aux images d’ouragans, de sécheresses, d’incendies et de tsunamis : des personnes fuyant les catastrophes environnementales, des migrants environnementaux, un enfant marchant sur des fissures profondes du sol à la recherche d’un peu d’eau. Avec les intentions de prière, le Pape François lance un appel fort en se demandant avant tout, face aux évidences, si l’humanité n’est pas devenue sourde, anesthésiée.

Si nous mesurons la température de la planète, elle nous dira que la Terre a de la fièvre. Et elle se sent mal, comme tout malade. Mais nous écoutons-nous cette douleur ? Écoutons-nous la douleur des millions de victimes des catastrophes environnementales ? Ceux qui souffrent le plus des conséquences de ces catastrophes sont les pauvres, ceux qui sont contraints de quitter leur maison en raison des inondations, des vagues de chaleur ou de la sécheresse.

Le Pape garde toujours un regard sur la santé “intégrale” de l’être humain, à laquelle doivent nécessairement correspondre des réponses tout aussi intégrées, interdisciplinaires, qui prennent en compte, donc, les domaines croisés dans lesquels s’exerce et s’exprime notre agir, nos choix. Car tout est interconnecté, aime répéter le Pontife, qui le souligne donc.

Affronter les crises environnementales causées par l’homme, comme la crise climatique, la pollution ou la perte de biodiversité, nécessite des réponses non seulement écologiques, mais aussi sociales, économiques et politiques. Nous devons nous engager dans la lutte contre la pauvreté et la protection de la nature, en changeant nos habitudes personnelles et celles de notre communauté.

L’appel du Pape coïncidait hier avec la Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la Création qui cette année a pour thème “Espère et agis avec la Création” – qui, à son tour, inaugure le Temps de la Création (jusqu’au 4 octobre), une initiative promue par le Dicastère pour le Développement humain intégral, dans laquelle l’Église se mobilise traditionnellement pour réfléchir à la sauvegarde de la maison commune. En effet, de nombreux signaux d’alarme sont présents : on estime en effet qu’en 2050, le changement climatique incontrôlé obligera plus de 200 millions de personnes à migrer à l’intérieur de leurs propres pays et poussera 130 millions de personnes dans la pauvreté.

Le Père Frédéric Fornos S.J., directeur international du Réseau Mondial de Prière du Pape, réseau qui réalise ces vidéomessages, invite pour sa part à se souvenir des drames vécus dans de nombreux pays au cours des deux dernières années : des immenses incendies de forêt au Canada à ceux tout aussi dévastateurs en Australie ; des inondations catastrophiques au Pakistan, qui ont submergé un tiers du pays, aux inondations soudaines en Allemagne et en Belgique ; de la grave sécheresse en Amazonie, qui menace l’unicité de la biodiversité de cette région, à la chaleur extrême enregistrée en Inde. La pandémie, conclut le jésuite, aurait pu être un temps pour réorienter notre société, mais “tant d’intérêts nous aveuglent”. Réveillons-nous.

Sante Cavalleri