Le Pape François revient sur son voyage historique en Irak et invite à nouveau musulmans et chrétiens à la fraternité

“Que les musulmans invitent les chrétiens à revenir, et ainsi ensemble qu’ils restaurent les églises et les mosquées, là est la fraternité”, a lancé le Pape François dans un message d’espoir délivré ce mercredi 10 mars lors de l’Audience générale, deux jours après son retour de son 33è voyage apostolique, un déplacement historique, intense et fort en Irak, terre d’Abraham.

Depuis la Bibliothèque du Palais apostolique, François a souligné que “un message de fraternité a été lancé lors de la rencontre ecclésiale dans la cathédrale syro-catholique de Bagdad, où en 2010, 40 personnes ont été tuées, dont des prêtres, pendant la célébration de la messe”.

“Le peuple irakien a le droit de vivre en paix, il a le droit de retrouver la dignité qui lui appartient”, a affirmé le Saint-Père, rappelant que “Bagdad fut dans l’histoire une ville de première importance, qui a accueilli pendant des siècles la bibliothèque la plus riche du monde”. “Et qu’est-ce qui l’a détruite ? La guerre !” a-t-il ajouté. La guerre est “toujours le monstre qui, au fil des époques, se transforme et continue à dévorer l’humanité”. Le Pape s’interroge et voudrait des réponses : “qui vend les armes aux terroristes, qui vont commettre dans attentats dans d’autres pays, comme en Afrique?”. Mais, relève François, “la réponse à la guerre n’est pas une autre guerre, la réponse aux armes ne sont pas d’autres armes. La réponse est la fraternité. Tel est le défi pour l’Irak, mais pas seulement: c’est le défi pour les nombreuses régions en conflit et, en définitive, pour le monde entier”.

Revenant sur la rencontre interreligieuse sur la terre de naissance d’Abraham, à Ur, le dimanche 7 mars, le Pape rappelle : “fraternité, c’est pour cela que nous nous sommes retrouvés, nous avons priés, chrétiens et musulmans, avec les représentants des autres religions, à Ur, où Abraham reçut l’appel de Dieu il y a environ 4000 ans”. Il se remémore ce moment marquant dans le désert : “à Ur, alors que nous étions ensemble sous ce ciel lumineux, le même ciel dans lequel notre père Abraham nous vit, nous, sa descendance, il nous a semblé que retentissait encore dans nos cœurs cette phrase: Vous êtes tous frères”.

François s’est aussi adressé aux Irakiens qui ont fui leur pays : “pensant aux nombreux Irakiens qui ont émigré, je voudrais leur dire : vous avez tout quitté, comme Abraham; comme lui, vous protégez la foi et l’espérance, et vous êtes les tisserands de l’amitié et de la fraternité là où vous vous trouvez. Si vous le pouvez, revenez !” car désormais, l’Irak est dans une difficile phase de reconstruction.

Le Pape a enfin conclu : “en Irak, malgré le fracas des destructions et des armes, les palmiers, symbole du pays et de son espérance, ont continué à pousser et porter des fruits. Il en est ainsi de la fraternité. Elle ne fait pas de bruit, mais elle est fructueuse et nous fait grandir. Que Dieu, qui est paix, accorde un avenir de fraternité à l’Irak, au Moyen-Orient et au monde entier!”.