Le nouveau pape est Robert Francis Prevost, un évêque missionnaire américain, moine augustinien et ancien prieur général de son ordre, que le pape François avait appelé à Rome depuis le Pérou en tant que préfet du Dicastère pour les Évêques. Pourquoi l’avait-il choisi et pourquoi ses confrères l’ont-ils élu 267e pape? Cette question trouve sa réponse dans la richesse humaine et spirituelle de ce cardinal. Il s’agit d’un moine augustinien, né à Chicago, qui était évêque de Chiclayo au Pérou lorsqu’il a été appelé à succéder au cardinal canadien Marc Ouellet à la tête de la Congrégation pour les Évêques et de la Commission pontificale pour l’Amérique latine.
Le choix du nom Léon XIV évoque le grand pape Pecci, Léon XIII, auteur de la Rerum Novarum qui a marqué le début de la Doctrine sociale de l’Église. Très significatif également est le choix de commencer son salut en disant : « La paix soit avec vous, une paix désarmée et désarmante ».
Né à Chicago, Illinois, en 1955, d’une mère d’origine espagnole et d’un père d’origine française et italienne, prêtre depuis 1982, il est entré au noviciat de l’Ordre de Saint-Augustin en 1977 et a prononcé ses vœux solennels en 1981. Il a étudié la théologie à la Catholic Theological Union de Chicago et a obtenu d’autres diplômes académiques à l’Université pontificale Saint-Thomas-d’Aquin à Rome. Sa vocation missionnaire l’a conduit au Pérou, où il a servi comme curé, enseignant et administrateur dans plusieurs diocèses, accumulant une expérience pastorale significative dans un contexte culturel différent de son pays d’origine. Au total, il a été missionnaire au Pérou de 1985 à 1999, date à laquelle il est retourné à Chicago comme provincial de la province augustinienne locale.
De 2001 à 2013, pendant deux mandats, il a été prieur général de l’Ordre de Saint-Augustin. De 2013 à 2014, avant sa nomination comme administrateur apostolique, puis comme évêque de Chiclayo, il a été directeur de la formation au couvent de Saint-Augustin à Chicago, premier conseiller et vicaire provincial de la province de Notre-Dame du Bon Conseil.
Actuellement, en tant que préfet du Dicastère pour les Évêques et président de la Commission pontificale pour l’Amérique latine, il joue un rôle crucial dans la sélection et la supervision des évêques à l’échelle mondiale, influençant de manière significative la réalisation de la réforme de l’Église rêvée par Bergoglio. Sa nomination à ce poste a été vue comme un signe de l’importance croissante des expériences missionnaires et pastorales dans la gouvernance de l’Église, tandis que son expérience missionnaire en Amérique latine, combinée à son rôle clé dans la Curie romaine, le place parmi les héritiers les plus fidèles du pape François, le désignant comme un continuateur fidèle des réformes initiées par le pape François. Sa compétence en matière de gouvernement pastoral et sa capacité de dialogue en ont fait une figure de proue dans les discussions sur l’avenir de l’Église.
Il s’agit donc de l’une des voix les plus autorisées dans le panorama ecclésial contemporain. Ses déclarations récentes offrent un aperçu profond des défis et des espoirs de l’Église. Dans une interview à Vatican News, Prevost a dressé le portrait de l’évêque dans le contexte actuel : « L’évêque est un pasteur proche du peuple, pas un gestionnaire. Souvent, nous nous sommes préoccupés d’enseigner la doctrine, mais nous risquons d’oublier que notre première tâche est de communiquer la beauté et la joie de connaître Jésus ». Dans cette vision, il a également souligné l’importance de la transparence et de l’accompagnement des victimes d’abus, affirmant clairement que « le silence n’est pas la solution ».
Au cours du chemin synodal, le cardinal a réfléchi à la nécessité de rendre le processus de sélection des évêques plus inclusif : « La question est : comment ce processus de recherche des candidats peut-il être rendu plus synodal et inclure une plus grande participation non seulement des évêques, mais aussi des prêtres, des religieux et des laïcs ? ». Son attention à la synodalité ressort également dans la manière dont il aborde le débat sur l’ordination des femmes : « La cléricalisation de la femme ne résout pas nécessairement le problème, elle pourrait même en créer un nouveau », a-t-il affirmé, invitant l’Église « à envisager une conception différente du leadership et du service ».
Pour Prevost, la compréhension de la relation entre l’Église universelle et les communautés locales nécessite un regard plus profond : « L’Église universelle ne doit pas être vue simplement comme la somme des parties ; elle est présente dans chacune des Églises locales. Nous ne devons pas chercher à comprendre cela comme une question de mathématiques ou de géographie, mais le voir à un niveau plus profond de communion ».
Lors d’une célébration à Andria, il a offert une réflexion spirituelle centrée sur la conversion : « Dieu nous appelle toujours à la conversion, et surtout en ce temps de Carême ; il nous parle à travers la prière, l’Écriture et les bons conseils que nous recevons dans la confession. Et Il est toujours prêt à nous accueillir à bras ouverts ».
Enfin, à l’occasion de la mémoire liturgique de Sainte Rita à Cascia, le cardinal a lancé un appel poignant pour la paix : « Sainte Rita nous aide à obtenir le don de la paix dans le monde, en particulier au Moyen-Orient, en Ukraine et dans tant d’endroits où le cri des innocents n’est pas entendu ».
Famiglia Cristiana
Les paroles du cardinal Prevost reflètent une vision de l’Église comme une communauté unie, ouverte au dialogue et enracinée dans l’espérance. Son expérience pastorale et son attention aux signes des temps offrent une précieuse orientation pour relever les défis du présent avec un regard confiant vers l’avenir.
Source : AGI