Pape François s’exprime sur l’immigration. La UE n’accompagne pas les migrants. L’empêcher de partir est un crime. Le sous-sol de l’Afrique est pillé par les puissances mondiales

“L’Afrique est originale… (mais) il y a quelque chose qu’il faut dénoncer : il y a un inconscient collectif… qui dit que l’Afrique est à exploiter. L’histoire nous le dit, à mi-parcours de l’indépendance : ils lui donnent l’indépendance économique de fond en comble, mais ils gardent le sous-sol pour l’exploiter, on voit l’exploitation d’autres pays qui s’approprient leurs ressources”. C’est ce qu’a déclaré Pape François dans une interview à Mundo Negro, la revue des Missionnaires Comboniens d’Espagne. De l’Afrique, dénonce-t-il, « on ne voit que la richesse matérielle, et c’est pourquoi historiquement elle n’a été que recherchée et exploitée. Aujourd’hui on voit que beaucoup de puissances mondiales vont piller, c’est vrai, et elles ne voient pas l’intelligence, la grandeur, l’art du peuple”.
Dans l’interview, Francis a souligné que «l’un des problèmes les plus graves est la production d’armes. Quelqu’un m’a dit un jour que si nous arrêtions de fabriquer des armes pendant un an, la faim dans le monde disparaîtrait. Une industrie à tuer.” Une dénonciation des véritables raisons de la poursuite de la guerre en Ukraine dont le Pape a dit que « nous réalisons maintenant que c’est une guerre mondiale parce qu’elle est juste à côté de nous…. Et quand tu mets des barbelés pour l’empêcher de s’échapper… C’est un crime. C’est un crime.” De plus, c’est illogique dans “ces pays qui ont un indice démographique minimal, qui ont besoin de gens, qui ont des villes vides et qui ne savent pas gérer l’intégration des migrants”.

“Les migrants – a insisté François – doivent être accueillis, accompagnés, promus et intégrés. S’ils ne sont pas intégrés, c’est mauvais… Mais il y a une grande injustice européenne, n’est-ce pas ? La Grèce, Chypre, l’Italie, l’Espagne et même Malte sont les pays qui se trouvent le plus dans la zone d’accueil des migrants, et ce qui s’est passé en Italie, où malgré la politique migratoire du gouvernement actuel étant, disons, dans un bon sens restrictif, a toujours ouvert les portes pour sauver les gens que l’Europe n’accueille pas ».
*Ces pays – a conclu Pape Bergoglio – doivent faire face à tout et sont confrontés au dilemme de savoir s’il faut les renvoyer se faire tuer ou mourir, ou faire cela… C’est un problème sérieux. L’Union Européenne n’accompagne pas”