Pont de Gênes : un nouveau pont qui fait la fierté des Italiens, deux ans après l’effondrement

Le gouverneur de la région Ligurie Giovanni Toti et le Commissaire à la reconstruction, le maire Marco Bucci ont réalisé ce qu’ils ont défini comme “les 43 premiers pas sur le nouveau pont de Gênes”, sur une nouvelle structure longue de 1067 mètres. Un chemin dédié aux 43 victimes de la tragédie du 14 août 2018. Ces pas “nous avons fait en pensant à eux et personne ne les oubliera” a commenté Giovanni Toti.

Lui aussi ému, le maire a réaffirmé : “Ma première pensée va aux 43 victimes et à leur familles, qui souffrent encore”. Il a ensuite dit penser “à la ville, à nous tous qui avons finalement un nouveau pont comme il se doit et nous retrouvons une mobilité pour retrouver un rôle en Europe”. Malgré les intempéries et le Covid-19, a-t-il poursuivi, l’oeuvre a été construite en moins d’un an. C’est la démonstration que quand il y a des gens qui prennent leur responsabilité, les choses se font”.

Pour Giorgio Perrino, Ambassadeur de Gênes dans le monde avec son ami Giancarlo Franchini, “Saint Georges est une figure symbolique parmi les saints de l’Eglise qui, dans la Légende dorée (Legenda aurea en latin, ouvrage de Jacques de Voragine, archevêque de Gênes à la fin du XIIIè siècle et célèbre personnage du Moyen-Âge) est identifié comme natif de Cappadoce et est connu pour avoir tué en Libye le dragon qui mangeait les enfants des Chrétiens, avant d’être décapité sous Dioclétien”.

“Saint Georges, un voyageur, un “Xenos” en grec (un étranger)”, “il devient si célèbre que lors du siège d’Antioche, les chrétiens qui n’avaient pas le courage de monter sur les murs par les escaliers, ont vu apparaître Saint George avec une armure blanche sur laquelle était dessinée une croix rouge et il leur faisait signe de le suivre…” “Sans parler de la prise de Jérusalem, pendant laquelle les Gênois se sont couverts de gloire en entrant les premiers dans l’enceinte avec la bannière de Saint George qui, à partir de ce moment, (nous sommes en 1099), remplacera le Griffon sur le drapeau de Gênes”.

Saint George contre le Dragon de Silène 

“L’épisode le plus célèbre lié à Saint George est certainement celui du dragon de Silène, une ville en Libye. La puante bête vivait dans un gigantesque étang et tuait quiconque passait par là, grâce aux miasmes venimeux de son souffle. Les habitants pour le maintenir calme, lui offraient deux chèvres par jour, mais rapidement il n’y avait plus de troupeau et il fallut sacrifier aussi les humains, qui étaient tirés au sort.

Un jour c’est la princesse qui est désignée. Désespérée, elle descendit en direction du lac vers sa triste mort. C’est alors que passa le Chevalier George qui la sauva et, protégé par la croix du Christ, se jeta à cheval sur le dragon et le tua. C’est ainsi qu’il devint le Roi de Silène et tous les habitants se convertirent au christianisme.Ce martyr de Cappadoce, au IIIè siècle après J-C., est vénéré par une partie du monde et par toutes les Eglises chrétiennes. Il s’engagea dans l’armée romaine, et fut un soldat valeureux et ainsi promu officier des milices. Il fit don de tous ses biens aux pauvres et se proclama chrétien pendant la persécution de Dioclétien.

Dans le centre historique de Gênes, place Saint Matthieu, il y a le palais Quartara, ex George Doria. Au-dessus de la porte d’entrée, on peut admirer un splendide moulage, un bas-relief en marbre réalisé par Giovanni Gagini en 1457 qui représente Saint George qui tue le dragon.

Saint George fut le premier Saint protecteur de la ville de Gênes, le cri de guerre des Génois était “…Pe Zena e pe San Zorzu” (…Pour Gênes et pour Saint Georges).”Au XVè siècle, naît la Banque de Saint George, plus ancienne institution bancaire du monde, qui a pris le nom du Saint, symbole de force et d’unité entre des familles souvent en conflits”.

Aujourd’hui encore, après des des siècles de divisions internes, la ville est divisée entre deux équipes de foot. Mais sur les bannières de chacune apparaît, bien identifiée, la Croix de Saint Georges.

Pour les deux ambassadeurs Perrino et Franchini ajoutent enfin : “il existe certainement d’autres raisons pour justifier d’utiliser ce nom de ‘Pont Saint George’ pour le nouveau Pont de Gênes qui unit, non seulement les deux côtés de la vallée, mais aussi dans nos coeurs le présent et le futur de cette merveilleuse ville de Gênes, et nous pensons que beaucoup partage aussi ce choix”.

Angelo Martinengo