“Qui sert l’argent est contre Dieu”, la catéchèse du Pape François à la veille de Pâques

“La première à croire a été Marie Madeleine, Apôtre de la Résurrection”, a dit le Pape François lors de l’Audience générale ce 31 mars. Et pourtant, elle n’est pas la seule à avoir vu le Sépulcre vide, “les gardes, les soldats aussi qui y étaient pour garde le corps, l’ont vu vivant et ressuscité”.

Même “les ennemis ont vu Jésus Ressuscité, et ils ont fait semblant de ne pas l’avoir vu, parce qu’ils ont été payés”. En effet, “il y a deux seigneurs, Dieu et l’argent, qui sert l’argent est contre Dieu” explique François. “C’est l’argent qui a fait changer la réalité. Pensons à toutes les nombreuses fois que les hommes et les femmes chrétiennes ont été payés pour ne pas reconnaître dans la pratique la résurrection du Christ et ne font pas ce que le Christ leur demande de faire, comme chrétiens”.

Avec ces mots, le Pape François a conclu sa catéchèse du jour, la dernière avant les fêtes de Pâques, que “nous vivrons encore cette année dans le contexte de la pandémie” a-t-il ajouté.

“Le Vendredi Saint, est le jour de pénitence, de jeûne et de prière. A travers les test des Saintes Ecritures et les prières liturgiques, nous serons rassemblés sur le Calvaire pour commémorer la Passion et la Mort rédemptrice de Jésus Christ. Dans l’intensité du rite de l’Action liturgique, nous sera présenté le Crucifix à adorer. Adorant la Croix, nous revivrons le chemin de l’Agneau innocent immolé pour notre salut. Nous porterons dans nos esprits et nos coeurs les souffrances des malades, des pauvres, des exclus de ce monde, nous nous souviendrons des “agneaux immolés” victimes innocentes des guerres, des dictatures, des violences quotidiennes…”

“Devant l’image de Dieu crucifié, nous porterons en prière de tant, trop, de crucifiés d’aujourd’hui, qui ne peuvent recevoir que du Seigneur le réconfort et le sens de leurs souffrances”. “Il y en a tellement de nos jours”, ne les oublions pas, a insisté François, “ils sont l’image du Christ crucifié, et Jésus est en eux”.

Le Saint-Père a ensuite déploré, en sortant de son texte, que le monde est aujourd’hui dans les ténèbres. “Les guerres, tous les enfants qui meurent de faim, qui n’ont pas d’éducation, les peuples entiers détruits par les guerres, le terrorisme, les nombreuses personnes qui pour se sentir un peu mieux ont besoin de la drogue, de l’industrie de la drogue qui tue, c’est une calamité, c’est un désert”. Dans ce Calvaire “de mort, c’est Jésus qui souffre et ses disciples”. Avec l’amour de Dieu, “par ses plaies nous avons guéri, par sa mort, nous avons été régénérés. Grâce à Lui, abandonné sur la Croix, plus jamais personne n’est seule dans l’obscurité de la mort. Il est toujours là, il suffit simplement d’ouvre notre coeur et le laisser nous regarder”.

La Samedi Saint, a poursuivi le Pape, “est le jour du silence”. “Un grand silence se fait sur toute la terre, vécu par les pleurs et la confusion des premiers disciples, bouleversés par la mort ignoble de Jésus. Alors que le Verbe se tait, que la Vie est au tombeau, ceux qui avaient cru en Lui sont mis à rude épreuve, se sentent orphelins, orphelins même de Dieu peut-être”.Ce jour, le Samedi, est aussi “le jour de Marie”, a conclu François.
“Elle aussi le vit en pleurs, mais son coeur est plein de foi, d’espérance, d’amour. Ma Mère avait suivi son fils le long du douloureux Chemin et était restée au pied de la Croix, l’âme transpercée. Mais quand tout semblait fini, elle est restée veiller, veiller dans l’attente et gardant espoir de la promesse de Dieu qui ressuscite le morts. Ainsi, dans l’heure la plus sombre du monde, elle est devenue la Mère des croyants, Mère de l’Eglise et signe d’espérance. Son témoignage et son intercession nous soutiennent quand le poids de la Croix devient trop lourd pour chacun de nous”.
Lors du Samedi Saint, ses “ténèbres interrompent la joie et la lumière par le rite de la Veillée pascale et, tard dans la nuit, le chant festif de l’Alleluia. Ce sera la rencontre de la foi avec le Christ ressuscité et la joie pascale se prolongera pour tous pendant les 50 jours qui suivent. Jusqu’à la venue de l’Esprit Saint” a enfin dit le Saint-Père. “Le Ressuscité nous donne la certitude que le bien triomphe toujours sur le mal, que la vie gagne toujours sur la mort et notre but n’est pas de descendre toujours plus bas, de tristesse en tristesse, mais de monter, vers le haut”.
Nazareno Galiè