La décision du Pape François, qui sous-entend un pas en avant vers une démocratisation des rapports internes du clergé, confirme sa volonté de poursuivre vers un réforme de l’Église qui, selon son expression “doit être un hôpital de campagne”, engagée dans les services aux pauvres et dans l’accueil des migrants, comme dans le dialogue interreligieux avec l’islam, des sujets qui lui attirent de nombreuses critiques. Mais comme il l’a lui-même expliqué, Jean-Paul II était sur la même ligne, avec la prière interreligieuse d’Assise et l’hommage rendu au Coran par exemple.
En effet, les attaques médiatiques contre le Pape François, plus son pontificat recadre la vie de l’Église, augmentent : il suffit de penser à la réduction des comptes courants et des investissements du Ior, la banque vaticane qui a été largement redimensionnée, et au regroupement des médias du Vatican qui absorbaient de nombreuses dépenses ces dernières années sans offrir de réelles opportunités d’évangéliser ni de présence dans le début culturel.
Jésus avait dit aux apôtres : “ils vous insulteront et vous persécuteront, lorsqu’ils répandront toutes sortes de calomnies sur votre compte à cause de mon nom”. Il n’est alors pas étrange que cela continue aujourd’hui d’arriver contre l’actuel successeur de Pierre. Toutefois, à bien y réfléchir, un fait est plutôt intéressant : il s’agit de sorties qui arrivent systématiquement des mêmes milieux élitistes, derrière lesquels se cachent, non pas le peuple chrétien, mais quelque intérêts politiques et économiques. Donnons l’exemple de Steve Bannon, le gourou des souverainistes.
Mais pour François, la synodalité est une voie maîtresse dans la vie de l’Église. À l’occasion du 50è anniversaire de l’institution du Synode des évêques, le 17 octobre 2015, il a prononcé ces mots : “Ce que nous dit le Seigneur, dans un certain sens, est complètement contenu dans le mot ‘synode’. Marcher ensemble – laïcs, pasteurs, évêque de Rome – est un concept facile à exprimer avec des mots, mais pas si facile à mettre en pratique”.
Salvatore Izzo
