Malgré la pandémie, l’année 2020 a vu le nombre le plus bas de demandes d’asile dans l’UE depuis l’année 2013. C’est ce que le rapport annuel du Bureau européen d’appui en matière d’asile (EASO) met en évidence en révélant qu’avec plus de 485.000 demandes d’asile l’année dernière a établi le record de la dernière décennie. Nous assistons à une baisse de 32% par rapport à l’année 2019 (716.000) e de 64% par rapport au pic enregistré en 2015 (1,4 millions). Cependant – précise le rapport – la raison pour laquelle les demandes ont diminué réside principalement dans les limitations imposées à la mobilité et aux voyages par la pandémie, plutôt qu’à une diminution réelle du nombre des personnes ayant besoin de protection internationale.
Les pays de destination des demandeurs d’asile restent surtout l’Allemagne (122.000), la France (93.000) et l’Espagne (89.000), qui tous ensemble représentent deux tiers des demandes d’asile dans l’Union européenne. La Roumanie et la Bulgarie ont connu une tendance inverse avec une forte augmentation du nombre de demandes d’asile respectivement de 138% et de 64%, suite au nombre accru, par rapport à l’année 2019, d’arrivées des réfugiés de l’Afrique occidentale, de la Méditerranée centrale et des Balkans. Au contraire, les pays d’origine des réfugiés demeurent les mêmes, la plupart desquels provenant de la Syrie, de l’Afghanistan, du Venezuela, de la Colombie et de l’Iraq.
Pour la première fois, au cours de l’année de pandémie, plus de décisions sur les demandes d’asile ont été prises en première instance par rapport aux nouvelles demandes reçues, en réduisant le nombre de demandes en cours de traitement de 18% par rapport à l’année 2019. 42% des délibérations a eu un résultat positif, en accordant aux réfugiés une certaine forme de protection, tandis que 5% d’entre eux a obtenu un résultat négatif qui s’est traduit dans le rejet de la demande d’asile.
La résilience de nombreux systèmes d’asile des États membres de l’UE dans l’adoption de solutions innovantes afin d’assurer la continuité de leurs activités a notamment contribué à atteindre ces records.
Des solutions numériques et des nouveaux méthodes de travail n’ont malheureusement pas compensé les insuffisances des système d’asile, notamment en matière d’accueil, de rapatriements et de réinstallation de l’Union européenne. Il faut rappeler aussi le rôle crucial du programme de réinstallation des réfugiés mis en œuvre par l’UE à travers l’Agence européenne sur l’immigration, qui prévoit le transfert de ressortissants de pays tiers ayant besoin de protection internationale. Par le biais de ce programme, l’EASO a enregistré une baisse significative du nombre des réfugiés réinstallés en Europe (qui correspond à -58% par rapport à l’année 2019).
Un autre progrès mis en évidence par le rapport de l’EASO est représenté par la rapidité accrue concernant la détermination du résultat des demandes d’asile. Les États membres, en effet, au moment où l’état d’urgence a forcement fermé les portes des services publiques, ils ont rapidement adapté leur travail de gestion des procédures d’asile en utilisant les instruments numériques qui se sont révélés efficaces, tout comme l’aide et le soutien de l’EASO.
En même temps, les autorités nationales pour l’asile se sont efforcées d’améliorer plusieurs aspects des services d’asile, comme l’identification précoce des mineurs ou un meilleur accès à l’assistance légale. Les demandeurs d’asile qui se sont vus rejeter leur demande n’ont pas été rapatriés à cause des mesures anti-COVID, comme les vols interdits ou les frontières fermées. En réponse, plusieurs États membres ont adopté des nouvelles lois et politiques afin d’améliorer l’application et le rapport coûts-avantages des procédures de rapatriement.
Arianna Barile