Retrouvé pour son procès, le cardinal Becciu clame son innocence. Brülhart également en procès

Le président du Tribunal du Vatican Giuseppe Pignatone a ordonné la convocation au jugement des accusés dans le cadre de l’affaire relative aux investissements financiers de la Secrétairerie d’Etat à Londres. Le procès débutera à l’audience du 27 juillet.

Le cardinal Giovanni Angelo Becciu fait également partie des différés, qui est accusé des crimes de “détournement de fonds et abus de fonction également en compétition, ainsi que de subornation”, qu’il aurait commis alors qu’il a été remplacé par la Secrétairerie d’État, c’est-à-dire le plus proche collaborateur du Pape, et, en ce qui concerne la subornation, dans la période qui a suivi sa démission comme préfet de la Congrégation pour la Cause des Saints, c’est-à-dire lorsqu’il n’a plus n’avait aucun pouvoir. Le cardinal se retrouve au banc des accusés alors qu’il a amplement démontré son étranger aux faits. Le même traitement est réservé à l’ancien président de l’Aif René Brülhart, qui n’était pas connu pour faire l’objet d’une enquête, et à qui le parquet conteste le délit d’abus de pouvoir, délit difficilement prouvable puisqu’il est un juriste qui a créé l’AIF avec feu le cardinal Attilio Nicora, étant donc celui qui a fixé les règles à suivre pour évaluer les investissements des dicastères du Vatican.

Monseigneur Alberto Perlasca, ancien bras droit d’Angelo Becciu, quitte les lieux. A l’époque où il était adjoint aux Affaires générales en tant que chef du bureau administratif de la première section de la Secrétairerie d’Etat, il s’est lui aussi retrouvé parmi les suspects du scandale lié à l’immeuble de Londres : désigné comme le personnage clé pour démasquer les enchevêtrements du Saint-Sède, son nom ne figure pas parmi ceux qui doivent être jugés, par conséquent, aucune responsabilité à son égard n’est ressortie de l’enquête.
La demande de citation à comparaître a été déposée ces derniers jours par le Bureau de
Promoteur de la justice, en la personne du Promoteur Gian Piero Milano, du Député Alessandro Diddi et de l’Applied Gianluca Perone et concerne le personnel ecclésiastique et laïc du Secrétariat d’État et les hauts responsables de l’Autorité de renseignement financier de l’époque, ainsi que des personnalités extérieures, actif dans le monde de la finance internationale.

“Je suis victime d’un complot ourdi contre moi, et j’attends depuis longtemps – dit le cardinal Giovanni Angelo Becciu dans une note publiée par l’avocat Viglione – de connaître les accusations portées contre moi, de me permettre de les démentir rapidement et prouver la mienne au monde, l’innocence absolue.
Durant ces longs mois il a tout inventé sur ma personne, m’exposant à un pilori médiatique sans pareil auquel je ne me suis pas prêté, souffrant en silence, aussi pour le respect et la protection de l’Église, à laquelle j’ai consacré toute ma vie. Ce n’est qu’en considérant cette grande injustice comme un test de foi que je peux trouver la force de mener ce combat de la vérité.
Enfin, le moment de la clarification arrive, et la Cour pourra constater la fausseté absolue des accusations portées contre moi et les sombres complots qui les ont manifestement soutenus et nourris”.

Même René Brülhart, ancien président de l’Autorité anti-blanchiment du Vatican, est convaincu que nous sommes confrontés à une “erreur de procédure”.
“Et nous sommes convaincus – explique son avocat Filippo Dinacci à Adnkronos – que dès que nous serons autorisés à expliquer tout cela, cela sera clarifié en un clin d’œil. Brülhart a toujours agi dans l’intérêt exclusif du Saint-Siège et des organes qu’ils représentent. Brülhart n’a fait que ses devoirs”.

Dans une note publiée par l’avocat Filippo Dinacci, Brülhart précise que “malgré ce qui a été rapporté dans la presse, j’attends toujours une mise en demeure conformément à la loi”.
“J’ai toujours rempli mes fonctions et tâches avec justice, loyauté et dans l’intérêt exclusif du Saint-Siège et des organes qui le représentent. sous le soleil. Avec mon avocat, le professeur Filippo Dinacci, nous sommes déjà au travail pour que la vérité sur mon innocence émerge au plus vite”, conclut la note.

Le rédacteur en chef de FarodiRoma et PlaceStPierre, Salvatore Izzo, souligne: “C’est clairement un système accusatoire qui ne peut être prouvé qu’en déformant la réalité des faits, puisque le rôle de Becciu contraste avec l’hypothèse de sa culpabilité si l’on ne veut pas penser, il est impensable, que le Pape, lui-même, ait demandé d’agir contre la loi ou, en tout cas, de l’autoriser. L’affaire Torzi, qui a obtenu à Londres une condamnation l’acquittant des responsabilités qui lui sont attribuées, le prouve, ainsi que les photos d’audience que le Pape a accordées au financier excluent qu’il ait agi contre la volonté du Pontife.

L’enchevêtrement et les enquêtes menées en Italie sur des commissions rogatoires (mais avec la présence déconcertante d’hommes de la gendarmerie vaticane) auraient probablement nécessité un recrutement judiciaire de haut niveau ; comme en témoignent les arrêts de la cour d’appel de Milan sur les mesures conservatoires contre Cecilia Marogna, libérée de prison avec de nombreuses excuses, mais aussi les perquisitions extravagantes dans le diocèse d’Ozieri arrivées avec 9 mois de retard au début de l’enquête. Malheureusement, tout cela est le résultat de la non-application croissante des pactes du Latran, qui confient aux autorités italiennes la charge de poursuivre les crimes commis au Vatican. Ce n’est certainement pas la tâche de l’Église de poursuivre les crimes et de condamner les coupables, elle doit assurer une totale collaboration avec la justice civile et ne pas les remplacer, restant toujours fidèle à son mandat d’annoncer la Miséricorde”.