Ursula von der Leyen au Sommet Women20 : l’égalité entre les sexes est et restera un objectif primaire de l’agenda européenne.

« On a dit à trop d’entre nous de choisir entre être une mère et avoir une carrière. En tant que mère de sept enfants et présidente de la Commission européenne, permettez-moi d’exprimer mon désaccord ». L’empathie montrée par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, apparait très claire et exprimée avec force dans son discours au G20 des femmes qui a eu lieu le 13 juillet dernier.

En qualité de femme, mère et leader politique, elle connait très bien les obstacles que les femmes doivent dépasser dans le monde du travail. « Au prochain sommet du G20 à Rome, je risque d’être la seule femme du groupe », un rappel – qui rassemble à un cri d’alarme – de la grande distance que nous sépare encore de la voie de l’égalité entre les femmes et les hommes.

Il est tout à fait urgent, aujourd’hui plus que jamais, de faire entendre la voix des femmes à la tables des chefs politiques, de faire entendre leurs idées afin qu’un nombre accru de femmes puisse avoir les opportunités qu’elles méritent, pour qu’elles puissent se réaliser et avoir accès aux postes de travail qu’elles ambitionnent et pour lesquels elles possèdent les compétences nécessaires.

La présidente de la Commission européenne fournit un aperçu des trois domaines politiques particulièrement touchés par les inégalités entre les sexes. Avant tout, l’éducation. Il est désormais connu que la pandémie a engendré la plus grande crise de l’éducation de l’histoire moderne. Ursula von der Leyen en mentionnes les données relatives : « Près de 11 millions de filles pourraient être obligées de quitter l’école. Ce serait un grand recul sur le chemin vers l’égalité. La question qui se pose est donc : pouvons-nous l’éviter, et comment ? »

Par le biais de l’augmentation d’un tiers du financement à la Global partnership for éducation – le plan global pour un accès plus équitable à l’éducation – afin d’atteindre 100 millions d’euro chaque année, assurés pour 7 années consécutives, visant à contribuer à rejoindre l’objectif de 40 millions de filles en plus dans les écoles d’ici à 2026. Voilà l’objectif concret annoncé par la présidente UE au G7 du mois dernier.

Le deuxième pilier du discours est l’emploi des femmes, un domaine où l’écart entre les femmes et les hommes qui très souvent ne permet pas aux femmes de se réaliser professionnellement et l’obtenir un emploi réservé aux hommes. Garantir un accès équitable aux marché du travail est, selon l’avis de la présidente de la Commission, une priorité concrètement exprimée : « l’Union européenne s’engage pour réduire l’écart entre les hommes et les femmes en matière d’emploi de 50% d’ici à 2030. Mais le défis dépasse les frontières européennes : « Je vais proposer cet engagement à la table des leaders du G20 en octobre », l’engagement pris par Ursula von der Leyen. Et elle ajoute : « Mais afin de rejoindre cet objectif, les femmes ont besoin d’un soutien adéquat. Nous avons besoin d’allocations parentales et de congés parentaux pour les mères et les pères. Nous avons besoin de plus de services de garde d’enfants et de meilleure qualité. Nous devons renforcer les soins aux personnes âgées », précise-t-elle. À son avis, « ces politiques requièrent un changement culturel, mais aussi des ressources proportionnées et adéquates. En Europe, nous finançons certaines de ces réformes par le biais de notre plan de relance NextGenerationEU, ainsi que par notre nouvel bilan. Le moment d’amener ce débat au G20 est arrivé ».

À travers le focus sur le G20 – le troisième thème abordé dans le discours au sommet des femmes – la présidente de la Commission souhaite poser les questions liées à l’égalité entre les sexes et ses domaines d’application – à partir des congés parentaux, pour arriver à l’éducation et à la formation – au centre de l’agenda politique du G20, « parce que ce sont les investissement dont on a besoin pour une relance forte et durable ».

Arianna Barile