“C’est avec douleur que je vous informe que le pape émérite, Benoît XVI, est décédé aujourd’hui à 9h34, au monastère Mater Ecclesiae au Vatican. Plus d’informations suivront dès que possible.”
“L’information peut être donnée qu’à partir du matin du lundi 2 janvier 2023, le corps du pape émérite sera dans la basilique Saint-Pierre au Vatican pour le salut des fidèles”. Cela a été communiqué par le porte-parole du Vatican Matteo Bruni.
Le cardinal Ratzinger d’abord puis Benoît XVI ont été une référence intellectuelle mais surtout spirituelle pour des générations entières de croyants et de théologiens, y compris d’anciens élèves qui se sont formés sur ses livres, à commencer par cette “Introduction au christianisme” qui “en temps d’incertitude”, a aidé les chrétiens à trouver sérieusement leur propre voix, à entrer de front dans le nouveau millénaire, offrant un système de pensée compréhensible, nécessaire pour se projeter dans l’avenir.
Son service comme “humble ouvrier dans la vigne du Seigneur”, qui a trouvé une occasion extraordinaire de servir les petits dans la lutte menée contre le mal de l’abus pendant les huit années de son pontificat, ainsi que son enseignement en tant que successeur de Pierre et encore d’abord comme théologien au Concile, évêque et proche collaborateur de saint Jean-Paul II, ils ne méritent que gratitude.
De même qu’une grande admiration demeure pour le geste généreux et à contre-courant de sa démission le 11 février 2013, qui a ouvert une nouvelle ère dans l’histoire de l’Église en permettant l’élection du premier Pape latino-américain, le premier de l’histoire à adopter le nom de François pour indiquer la nécessité de mettre en œuvre la réforme voulue par le saint d’Assise: “une église pauvre et pour les pauvres”.
Et nous lui devons gratitude pour le rôle de “grand-père sage” exercé dans le secret le plus absolu depuis près de dix ans par le pape émérite. Quelqu’un avait émis l’hypothèse d’un conflit entre les deux Papes qui en réalité n’a jamais eu lieu, même s’il est clair que l’analyse proposée par Ratzinger portait sur des questions tout à fait personnelles, résultat de sa démarche académique. Oui parce que, comme il l’a fait de manière sensationnelle en 2006 à Ratisbonne, le professeur Ratzinger aimait toujours à se poser et à ses interlocuteurs à haute voix.
En fait, il était certainement un grand théologien et surtout un universitaire généreux, qui par son choix, et en cohérence avec ce rôle, n’a pas toujours et seulement apporté des réponses mais aussi – et parfois surtout – des questions et des doutes. Quelle est la manière de procéder de la science moderne, celle qui a contesté le dogme du géocentrisme à Galilée. Avec ses réponses, on pouvait donc être en désaccord sans problème, comme Ratzinger lui-même l’avait écrit dans les premières pages de “Jésus de Nazareth”, le grand ouvrage publié lorsqu’il était pape.
Salvatore Izzo