Birmanie : l’appel du Pape François pour que “l’Église birmane s’engage dans le processus de paix et rencontre les parties concernées”

Le Pape François suit avec “inquiétude” et une “fraternité solidaire” la situation en Birmanie, frappée depuis le 1er février par une répression meurtrière suite au coup d’État des militaires qui ont renversé la dirigeante Aung San Suu Kyi. Le Saint-Père, par la voix de son Secrétaire d’Etat Pietro Parolin dans une lettre transmise au cardinal Charles Bo, archevêque de Rangoun, demande à l’Eglise birmane de “s’engager dans le processus de paix” et d’accepter de rencontrer les parties concernées.

Selon l’agence d’information religieuse Sir, qui a eu accès à cette missive, le cardinal Parolin “a demandé que l’Eglise birmane transmette la préoccupation et l’amour du Pape à cette nation”, a fait savoir le cardinal Bo, et que “ce message soit aussi transmis à toutes les parties concernées. François “nous sollicite à nous unir pour trouver le plus grand bien pour tous, en particulier pour satisfaire les espérances et garantir la dignité de nos jeunes générations”.

“La paix est possible, la paix est l’unique solution” affirme le Président des évêques birmans. ll rapporte que le Secrétaire d’Etat du Saint-Siège souhaite que “toute la communauté catholique en Birmanie n’épargne aucun effort en ce sens”, pour la paix.Dans la lettre du Souverain pontife, le Cardinal Parolin invite à s’appuyer sur les nombreux appels et “points d’actions et d’engagement” que le Pape a lancés et proposés récemment.

Ainsi, le 7 février dernier, le Saint-Père avait appelé les responsables et dirigeants en Birmanie à “se mettre au service du bien commun en faisant la promotion de la justice sociale et de la stabilité nationale pour une coexistence démocratique harmonieuse”. L’appel du 3 mars était, lui, lancé à la communauté internationale afin qu’elle “oeuvre pour que les aspirations du peuple birman ne soient pas étouffées par les violences”.

En 2017, lors de sa visite en Birmanie, le Pape avaient rencontré les différentes parties impliquées dans la gestion du pays. Une visite qui “a encouragé l’Eglise catholique à s’engager pour la compréhension et la paix”, rappelle le Cardinal Bo.

“Nous exhortons les parties en Birmanie à chercher la paix”, est le message de François adressé, via l’Eglise locale, au général Min Aung Hlaing, chef des forces armées qui, depuis le 1er février guide le violent coup d’Etat, ainsi qu’à Aung San Suu Kyi, dirigeante déchue et désormais assignée à résidence par les militaires, cheffe de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), parti élu au pouvoir lors des élections de novembre dernier. Le message papal est aussi destiné aux responsables de la société civile, religieux et tous ceux qui participent aux protestations civiles.

“Cette crise, conclut avec force le cardinal Bo, ne sera pas résolue en faisant couler le sang. Cherchons la paix! Les exécutions doivent cesser immédiatement. Beaucoup sont morts. Le sang versé n’est pas le sang de l’ennemi. C’est le sang de nos soeurs et nos frères, le sang des citoyens. Assez avec les tueries. Assez avec la violence. Qu’on abandonne le chemin des atrocités et qu’on relâche tous les innocents emprisonnés”.

Selon le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, lundi 15 mars, le bilan des manifestations réprimées par les militaires s’élevait à 140 morts depuis le coup d’Etat du 1er février.