Ces filles réduites en esclavage et les autres massacrées avec l’infibulation. Le pape dénonce les blessures infligées aux femmes

Le pape François a dénoncé – reprenant la parole après la prière de l’Angélus dominical – deux “blessures” qui blessent brutalement la dignité de la femme et qui de fait n’ont pas pu réparer malgré la conscience commune les percevant comme des crimes graves: la pratique encore répandue de l’infibulation qui a également débarqué en Occident où se trouvent les plus grandes communautés de migrants, et celui tout aussi dramatique du trafic de filles amenées dans nos rues pour les faire prostituer comme esclaves, qui sont ensuite souvent tuées. Deux maux sociaux auxquels le pape a ensuite opposé positivement deux témoignages de solidarité : la mobilisation au Maroc pour le petit Ryan et la solidarité dont témoigne le Monferrato envers un migrant gravement malade.

“Aujourd’hui, c’est la journée internationale contre les mutilations génitales féminines. Ce sont environ 3 millions de filles qui subissent chaque année cette opération, souvent dans des conditions très dangereuses pour leur santé. Cette pratique malheureusement répandue dans diverses régions du monde humilie la dignité de la femme et porte gravement atteinte à son intégrité physique. Face à ces blessures de l’humanité, j’exprime ma douleur et vous exhorte à les prévenir”.

“Mardi prochain, le mémorial liturgique de Sainte Giuseppina Bakita, – a poursuivi François – la journée mondiale de prière et de réflexion contre la traite des êtres humains est célébrée. C’est une blessure profonde infligée par la recherche honteuse d’intérêts économiques sans aucun respect pour la personne humaine. Beaucoup de filles que nous voyons dans les rues ne sont pas libres, elles sont esclaves des trafiquants. Ils les envoient travailler et s’ils n’apportent pas l’argent, ils les battent. Aujourd’hui cela se passe dans nos villes, réfléchissons-y sérieusement”.

Merci au peuple marocain, qui s’est rassemblé autour de Rayan et de sa famille en ces jours agités pour sauver la vie du garçon de cinq ans qui est tombé dans un puits. Ce peuple, dit François, nous montre ce que sont les saints d’à côté. Et le pape cite, parmi les “témoignages qui nous font du bien”, également la ville de Monferrato qui a agi à l’unisson pour ramener à la maison un jeune immigré ghanéen qui, atteint d’un cancer, avait pour seule envie de mourir dans les bras du père.

“Nous avons l’habitude de lire beaucoup de mauvaises choses dans les médias, mais aujourd’hui, je voudrais mentionner deux belles choses: l’une vient du Maroc, où tout un peuple s’est réuni pour sauver Rayan, travaillant pour sauver un enfant”, a déclaré Bergoglio. à la fin de l’Angélus, “Il a tout donné. Malheureusement, il n’a pas survécu mais aujourd’hui j’ai vu dans le Messenger ces photos d’un peuple essayant de sauver un enfant. Merci à ce peuple”.

“L’autre à Monferrato, en Italie”, poursuit Francesco, “John, un migrant du Ghana de 25 ans, avec toutes les souffrances qu’il a endurées pour y arriver. Finalement, il s’est installé, a commencé à travailler dans une cave, puis il est tombé malade d’un terrible cancer, il était en train de mourir.Quand ils lui ont dit la vérité, il a dit “Je voudrais rentrer à la maison pour embrasser mon père avant de mourir”, et ce village de Monferrato a fait une récolte et, bourré de morphine, ils l’ont mis dans un avion pour mourir dans les bras de le père. Aujourd’hui, au milieu de tant de mauvaises nouvelles, il y a tant de saints à côté. Merci pour ces témoignages qui nous font du bien”.