“Combien de chaînes doivent être brisées et combien de portes à barreaux doivent être ouvertes !” Pape François : “nous pouvons être les collaborateurs de cette libération”

Pope Francis leads a Holy Mass on the Solemnity of Saints Peter and Paul, Apostles in Saint Peter's Basilica at the Vatican City, 29 June 2021. ANSA/GIUSEPPE LAMI

Se laisser “libérer par Jésus”, libérer la société de ses chaînes. C’est le message lancé par le pape François dans l’homélie de la messe pour les saints Pierre et Paul, patrons du Siège apostolique. « Demandons-nous : nos villes, nos sociétés, notre monde – a demandé François – à quel point ont-ils besoin de libération ? Combien de chaînes doivent être brisées et combien de portes à barreaux doivent être ouvertes ! Nous pouvons être collaborateurs de cette libération, mais seulement si nous sommes les premiers à nous laisser libérer de la nouveauté de Jésus et à marcher dans la liberté de l’Esprit Saint ».

Le Pape s’est ensuite adressé aux archevêques qui recevront le palli béni aujourd’hui par le Pape dans leurs cathédrales, afin que les fidèles locaux puissent participer au rite : « Ce signe d’unité avec Pierre rappelle la mission du berger qui donne sa vie pour la troupeau. C’est en donnant sa vie que le Berger, affranchi de lui-même, devient un instrument de libération pour les frères”. Les nouveaux archevêques nommés au cours des 12 derniers mois sont les Italiens Mgr. Francesco Lomanto, archevêque de Syracuse ; Mgr. Giuseppe Satriano, archevêque de Bari-Bitonto ; Mgr. Domenico Battaglia, archevêque de Naples, mons. Fortunato Morrone, archevêque de Reggio Calabria-Bova. Alors Mgr. Georgios Altouvas, archevêque de Corfou’, Zakynthos et Kefalonia, et Mgr. Josif Printezis, archevêque de Naxos, Andros, Tinos et Mykonos (Grèce) ; Mgr. Carlos Manuel Escribano Subias, archevêque de Saragosse, et Mgr. Josep Angel Saiz Meneses, archevêque de Séville (Espagne) ; Mgr. Olivier De Germay, archevêque de Lyon (France) ; Mgr. Martin Kmetec, archevêque de Smyrne (Turquie) ; Mgr. Tadeusz Wojda, archevêque de Gdansk (Pologne) ; Mgr. Fulgence Muteba Mugalu, archevêque de Lubumbashi (République démocratique du Congo).

François, s’adressant à la délégation du Patriarcat œcuménique, a ensuite ajouté : « Votre présence bienvenue est un signe précieux d’unité sur le chemin de la libération des distances qui divisent scandaleusement les croyants au Christ ».

Pierre et Paul, a expliqué le Pape, « ont fait l’expérience d’un amour qui les a guéris et libérés et, pour cette raison, ils sont devenus des apôtres et des ministres de libération pour les autres. Pierre et Paul ne sont libres que parce qu’ils ont été libérés ».

« Pierre, le pêcheur de Galilée, s’est d’abord libéré du sentiment d’insuffisance et de l’amertume de l’échec » car, rappelle le Saint-Père, « bien qu’étant un pêcheur expert, il a connu plusieurs fois, en pleine nuit , le goût amer de la défaite de n’avoir rien attrapé et, devant les filets vides, il fut tenté de tirer les rames dans la barque ; malgré sa force et son impétuosité, il était souvent envahi par la peur ; bien qu’étant un disciple passionné du Seigneur, il a continué à raisonner selon le monde sans pouvoir comprendre et accepter le sens de la Croix du Christ ; même s’il se disait prêt à donner sa vie pour lui, il lui suffisait de se sentir suspecté d’être des siens pour s’effrayer et renier le Maître. Pourtant Jésus l’a aimé librement et a parié sur lui. Il l’encourageait à ne pas baisser les bras, à jeter à nouveau ses filets à la mer, à marcher sur l’eau, à regarder avec courage sa propre faiblesse, à le suivre sur le chemin de la Croix, à donner sa vie pour ses frères, à paître ses brebis ».

Paul, d’autre part, « a également été libéré du zèle religieux qui l’avait rendu implacable dans le maintien des traditions reçues et violent dans la persécution des chrétiens. L’observance formelle de la religion et la défense au fer à cheval de la tradition, au lieu de l’ouvrir à l’amour de Dieu et des frères, l’avaient raidi. De cela Dieu l’a libéré », a conclu le pape François.