Consistoire. Le pape François a expliqué que les 21 nouveaux cardinaux sont appelés à être « soutien et guide » dans leurs communautés et dans l’Église universelle (S.C.)

Revenir à l’essentiel, en évitant de se laisser distraire par des aspects secondaires, et se rappeler que Jésus est le pivot qui oriente et soutient tout service dans l’Église : telle est la recommandation faite par le pape François aux 21 nouveaux cardinaux qui ont reçu la barrette de ses mains cet après-midi à Saint-Pierre. Dans l’homélie de son dixième consistoire, le pape a rappelé le sens du mot « cardinal », qui dérive de « cardo » (pivot), soulignant le rôle de soutien et de guide qu’ils sont appelés à jouer dans l’Église universelle.
Bergoglio a également invité les cardinaux à cultiver une « passion pour la rencontre », expliquant que Jésus n’a jamais parcouru le chemin seul, mais toujours en relation avec les autres. Cet esprit communautaire doit également inspirer leur ministère, avec une attention particulière envers les plus vulnérables et les plus nécessiteux.

À cet égard, le pape a réaffirmé un des piliers de son magistère : ne pas chercher les premières places, mais cultiver dans l’humilité la fraternité. Notre cœur est un « labyrinthe », a-t-il observé en citant Les Fiancés d’Alessandro Manzoni, pour décrire l’attitude des disciples, non exempts de faiblesses, fragilités, désorientations, infidélités et incompréhensions. En effet, alors que Jésus emprunte une route difficile et ascendante qui le mènera au Calvaire, François rappelle que les disciples imaginent une route facile et descendante du Messie triomphant. C’est l’un des grands malentendus de la suite du Christ, dont il faut prendre « humblement conscience ».

« Cela peut nous arriver aussi : que notre cœur, – a dit François – perde le chemin, attiré par le prestige, la séduction du pouvoir, ou un enthousiasme trop humain pour notre Seigneur. C’est pourquoi il est important de nous examiner, de nous mettre humblement devant Dieu et honnêtement face à nous-mêmes, et de nous demander : où va mon cœur ? Dans quelle direction se dirige-t-il ? Peut-être suis-je sur le mauvais chemin ? »

En conférant les nouvelles pourpres à des pasteurs d’Églises parfois très périphériques, comme au Pérou, au Japon, aux Philippines et en Serbie, le pape a témoigné de son attention envers une Église universelle, représentée par la diversité géographique et culturelle des 21 nouveaux cardinaux, enrichissant encore davantage le Collège cardinalice avec des figures provenant de différentes parties du monde. Avec ce consistoire, le Collège cardinalice compte désormais 253 membres, dont 140 électeurs et 113 non-électeurs. Ce chiffre dépasse la limite de 120 électeurs fixée par Paul VI, confirmant une tendance initiée sous le pontificat de François pour accroître la représentation mondiale dans le Collège. Parmi les électeurs, environ 80 % ont été créés par François, qui a donné la priorité aux cardinaux issus de réalités périphériques et de contextes non traditionnellement représentés, comme l’Asie, l’Afrique et l’Amérique du Sud.

L’inclusion récente de Mgr Domenico Battaglia, archevêque de Naples, qui ne figurait initialement pas sur la liste, a rappelé l’importance du sud de l’Italie dans l’Église universelle. Don Mimmo, connu pour son engagement auprès des plus fragiles, a déclaré vouloir apporter à ce rôle les « joies et angoisses » du Sud et des « sud du monde », tant géographiques qu’existentielles.

Les nouveaux cardinaux viennent de cinq continents, mettant en lumière l’attention du pape François pour la globalité de l’Église. Parmi les figures marquantes se trouvent Mgr Pablo Virgilio Siongco David des Philippines et Mgr Dominique Joseph Mathieu, représentant la communauté catholique en Iran. Le plus âgé des nouveaux cardinaux est l’Italien Angelo Acerbi, nonce apostolique de 99 ans.

Avec ces nouveaux cardinaux, le Collège cardinalice devient encore plus représentatif des communautés catholiques du monde entier, en phase avec la vision inclusive du pontificat de François. Ces nominations reflètent l’objectif du pape de faire du Collège le miroir de l’Église universelle, renforçant le dialogue entre traditions diverses. De plus, la relative jeunesse de certains des nouveaux cardinaux souligne l’intention d’assurer une continuité dans l’avenir de l’Église. Ce consistoire marque une étape significative vers un Collège cardinalice de plus en plus synodal et global, conforme aux priorités du pontificat de François.

Un beau témoignage de fraternité a été offert par les nouveaux cardinaux, qui ont manifesté leur solidarité et leur amitié au cardinal Giovanni Angelo Becciu, condamné injustement dans l’affaire des fonds de la Secrétairerie d’État, et qui a reçu leur accolade avec les autres cardinaux résidant à Rome, présents aujourd’hui à Saint-Pierre.

Sante Cavalleri