Le Pape François s’est envolé ce vendredi 5 mars au matin de Rome pour Bagdad. Un Pape qui vient “en pèlerin” et en “pénitent” comme il l’a défini lui-même, pour porter à l’Irak et toute la région un message d’espérance et de fraternité dans un pays meurtri. Une visite sur les terres d’Abraham, la toute première d’un Souverain pontife, le 33è déplacement pour François, est très attendue par les Irakiens et les Chrétiens d’Orient. “Depuis longtemps je désire rencontrer ce peuple qui a tant souffert, rencontrer cette Eglise martyre de la terre d’Abraham” a souligné le Saint-Père cette semaine lors de l’Audience générale, estimant que “le peuple irakien nous attend, attendait Saint Jean-Paul II, à qui il avait alors été interdit d’y aller, nous ne pouvons pas décevoir ce peuple une seconde fois”.
Dans l’avion, le Pape est allé saluer, comme à son habitude, les journalistes présents. “Après 15 mois” sans voyage, à cause de la crise pandémique, “nous voici à nouveau dans un vol papal”, mais cette fois-ci tous avec des masques, y compris le Pape, a introduit Matteo Bruni, porte-parole du Saint-Père, rappelant qu’il est nécessaire que chacun respecte les règles sanitaires.
“Je suis heureux de recommencer les voyages et ce voyage est emblématique” a déclaré le Pape devant les médias dans l’avion. “C’est aussi un devoir envers une terre meurtrie depuis tant d’années, merci de m’y accompagner”, a-t-il ajouté. Faisant un “tour” plus individuel des journalistes, il leur a souhaité un “bon voyage”, regrettant l’absence de la vaticaniste mexicaine Valentina Alazraki, habituelle doyenne des journalistes du vol papal, qui accompagne les voyages apostoliques depuis “40 ou 50 ans” a souligné François.
Il s’agit du premier voyage apostolique dans un pays à majorité chiite, abîmé par des décennies de conflits. Depuis le début de son pontificat, François prie et exprime sa proximité avec le peuple irakien et les Chrétiens d’Orient, faisant part de son désir de s’y rendre.En ce premier jour de voyage historique, à son arrivée à l’aéroport de Bagdad, le Saint-Père doit rencontrer le premier ministre irakien Mustafa Al-Kadhimi avant d’être accueilli par le président irakien Barham Saleh au palais présidentiel. Une rencontre est ensuite prévue en la cathédrale syro-catholique Notre-Dame du Salut avec les ecclésiastiques et catéchistes irakiens.
Ce vol papal, via la compagnie Alitalia, a été organisé dans les conditions sanitaires nécessaires en cette période de pandémie : le Pape, les 65 membres de la délégation et les 74 journalistes de 15 pays différents ont été vaccinés par le Vatican. Les avions internes sont quant à eux affrétés par Iraq Airways. Le Saint-Père sera de retour à Rome le lundi 8 mars après un passage par Najaaf et Nassiriya dans la plaine de l’Ur, dans le sud du pays sur les terres d’Abraham, puis par la plaine de Ninive, à Mossoul et Qaraqosh, et par Erbil, au Kurdistan irakien.