La tragédie d’une veuve en Afghanistan. Et l’inattention des talibans devant le cri de douleur de tant de femmes (M.A. Goni)

“Je suis veuve. Je n’ai personne dans ma famille avec qui travailler. J’ai un fils mais il est malade”. Ce sont les mots de Khadija, une habitante de Balkh.

Ce n’est qu’une des nombreuses pièces qui composent la mosaïque d’une crise humanitaire aux contours de plus en plus clairs et dramatiques qui affecte l’Afghanistan, en particulier le nord du pays.

L’Organisation mondiale de l’alimentation, PAM, qui s’occupe de l’approvisionnement alimentaire dans les zones d’extrême pauvreté, organise une distribution massive de vivres et d’argent à quelque cinq millions d’habitants des provinces du nord de l’Afghanistan pour les prochains mois.

Selon le responsable local de l’organisation, Najibullah Rahmani, plus de 60% des habitants des provinces du nord vivent en dessous du seuil de pauvreté et le budget devrait inévitablement augmenter au cours des deux prochains mois à l’approche de la saison hivernale. Le chômage, la sécheresse, des décennies de guerre et les crises économiques sont les principaux facteurs qui affectent l’ensemble du pays.

L’organisation a demandé à la communauté internationale une aide humanitaire supplémentaire qui devrait se traduire par la livraison de l’aide. Il a ensuite déclaré qu’hier et pour les prochains jours des dizaines de personnes pauvres et démunies ont reçu et continueront de recevoir des dons du PAM.

Du côté du gouvernement, le ministère des Affaires étrangères a déclaré dans un communiqué qu’une délégation de l’Émirat islamique dirigée par le ministre des Affaires étrangères par intérim Amir Khan Muttaqi s’était entretenue avec des représentants des États-Unis et des pays européens à Doha.

La rencontre a porté sur la situation en Afghanistan, des entretiens sur les relations avec d’autres pays, les difficultés économiques, l’aide humanitaire, la reprise des projets de développement non encore achevés et les sanctions existantes. Muttaqi a déclaré que la priorité est le paiement des salaires des fonctionnaires et la reprise des projets économiques inachevés.

“À cet égard, nous exhortons les pays du monde entier à mettre fin aux sanctions existantes et à laisser les banques fonctionner normalement, afin que le gouvernement puisse payer les salaires de son personnel.” Muttaqi a conclu en déclarant qu’un affaiblissement du gouvernement afghan n’est dans l’intérêt de personne car les effets négatifs mettraient en péril la sécurité dans le monde.

Maria Anna Goni