“Dans son intervention d’hier, le promoteur de justice Alessandro Diddi n’a fourni aucune véritable réponse ou argument aux défenses”, en particulier à celles des défenseurs de Card. Giovanni Angelo Becciu, les avocats Fabio Viglione et Maria Concetta Marzo. Même, dénoncé par Viglione lui-même, parlant de la “pauvreté des arguments de l’adversaire”, de la part de Diddi “certains éléments ont été résumés comme des caricatures”. L’avocat a souligné que dans tous les documents, chats, messages, e-mails produits par l’accusation “personne ne mentionne jamais le cardinal Becciu”, alors que c’est lui qui est indiqué par l’accusation comme “le promoteur, le directeur des investissements”.
Si le mémorial de Perlasca n’est pas la pierre angulaire de l’accusation, comme l’a dit Diddi, selon Viglione, il est cependant “la pierre angulaire à partir de laquelle les lignes d’accusation contre Becciu sont parties”. En outre, Viglione a demandé “comment peut-on dire que nous devions interroger les témoins Ciferri ou Chaouqui sur le contenu des chats couverts par l’omissis si c’est le procureur lui-même qui s’est opposé au secret de l’enquête”.
En outre, Viglione a contesté que Becciu ait jamais été impliqué dans une campagne de presse contre le procès, alors que, selon lui, c’est lui qui a été attaqué par les médias “au niveau mondial”.
En ce qui concerne “l’affaire de la Sardaigne”, Viglione a réfuté la remarque du procureur selon laquelle il avait eu affaire à l’ancien évêque d’Ozieri, décédé en 2020, Sergio Pintor, “qui avait déposé une plainte contre la famille Becciu”. “Une plainte qui n’existe pas”, a immédiatement répondu l’avocat. “Il est dépourvu de toute logique de nous renvoyer à Mgr Pintor”, a-t-il encore dit, “alors que les contributions envoyées par le Card. Becciu à Caritas, à travers la coopérative Spes, se trouvent dans les années des évêques successifs, Sebastiano Sanguinetti et Corrado Melis. Nous avons documenté cela, y compris toutes les dépenses effectuées, propres à la gestion d’un lieu où l’on fait le bien. Le reste ne nous intéresse pas”.
L’avocate Maria Concetta Marzo, dans l’affaire Cecilia Marogna, a de nouveau souligné que “si le cardinal voulait vraiment détourner des sommes en faveur de la femme, pourquoi l’a-t-il fait alors qu’il n’était plus substitut et qu’il devait donc recourir à des permis et à des autorisations”.
Sont également intervenus aujourd’hui les avocats Luigi Panella pour Enrico Craso, Ugo Dinacci pour René Bruelhart, Angela Valente pour Tommaso Di Ruzza, Cataldo Intrieri pour Fabrizio Tirabassi, Lorenzo Bertacco pour Nicola Squillace, Marco Franco pour Gianluigi Torzi, Savino Mondello pour Monseigneur Mauro Carlino, Gian Domenico Caiazza et Andrea Zappalà pour Raffele Mincione. Ils ont tous réfuté les propos tenus hier par les représentants de l’accusation et des parties civiles, et ont réitéré leurs demandes d’acquittement total pour leurs accusés.
Le procès au Tribunal du Vatican sur la gestion des fonds de la Secrétairerie d’État et la vente du Palais de Londres se terminera samedi prochain, le 16 décembre, comme l’a annoncé le Président Giuseppe Pignatone, au cours de la 85ème audience de l’affaire, consacrée aux répliques de la défense, en indiquant cette date pour la formulation de la sentence. Le procès des dix accusés, dont le plus célèbre est le cardinal Giovanni Angelo Becciu, s’est ouvert dans la salle d’audience du Vatican, située dans la salle polyvalente des musées, il y a presque deux ans et demi, le 27 juillet 2021, mais le calvaire du cardinal remonte au mois de septembre précédent, lorsqu’une fausse reconstitution des événements en question a été présentée au Pape comme la stratégie d’une conspiration de palais contre le cardinal. Tout cela a été amplement démontré, y compris l’utilisation d’un “vieux magistrat” inexistant (en réalité Mme Francesca Immacolata Cahaouqui, qui voulait se venger de la sévérité du substitut Becciu à son égard) comme souffleur du “super témoin” Mgr Alberto Perlasca, qui s’est depuis rétracté en grande partie.
Samedi, l’audience a été convoquée à 11 heures. Il y aura une brève réfutation par l’un des avocats, l’avocat Filippo Dinacci, au début, puis la Cour se retirera dans la salle du conseil. La lecture du verdict est prévue dans l’après-midi, vers 16 ou 17 heures.
S.C.