“Gaza, c’est fini ! François se joint à la voix de l’ONU pour appeler à un “cessez-le-feu humanitaire”. Et appelle à mettre fin à la surdité de ceux qui ne veulent pas entendre (S.C.)

“Je renouvelle mon appel à un cessez-le-feu humanitaire immédiat: il y a tant de souffrances là-bas. J’encourage toutes les parties concernées à reprendre les négociations et j’appelle tout le monde à s’engager d’urgence à acheminer l’aide humanitaire à la population de Gaza, qui en a cruellement besoin. Que tous les otages, qui avaient vu un espoir dans la trêve d’il y a quelques jours, soient libérés immédiatement : que cette grande souffrance pour les Israéliens et les Palestiniens prenne fin. S’il vous plaît, non aux armes, oui à la paix”. Tels sont les mots prononcés par François lors de l’audience générale qui s’est tenue aujourd’hui dans la salle Paul VI.

À ce jour, au moins 18 412 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le 7 octobre. En Israël, le bilan officiel révisé est de 1 147 morts, y compris ceux qui ont été tués le jour de l’attaque et ceux qui ont perdu la vie au cours des semaines suivantes alors qu’ils étaient aux mains du Hamas.

Le Souverain Pontife a confié qu’il suivait “avec beaucoup de préoccupation et de douleur le conflit en Israël et en Palestine” et a exhorté les fidèles à “ne pas oublier de demander le don de la paix pour les peuples qui souffrent de la guerre, en particulier pour l’Ukraine tourmentée et pour Israël et la Palestine”. Rappelant que la liturgie commémore aujourd’hui Sainte Lucie, vierge et martyre, le Pape a souligné que “dans certaines régions d’Italie et d’Europe, il est d’usage d’échanger des cadeaux à cette occasion pour le Noël qui approche”, invitant chacun à “échanger le don de l’amitié et du témoignage chrétien”.

Dans sa catéchèse, François a commenté l’épisode de Jésus guérissant un sourd-muet en prononçant sur lui le mot “effatà”. Il le prit à l’écart, loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles et, avec sa salive, lui toucha la langue ; puis, levant les yeux au ciel, il poussa un soupir et lui dit : “Effatà”, c’est-à-dire “Ouvre-toi”. Et aussitôt ses oreilles s’ouvrirent, le nœud de sa langue se dénoua et il parla correctement”. Dans la Bible, le mutisme et la surdité, explique-t-il, indiquent une “fermeture aux appels de Dieu”, une surdité physique, mais “dans la Bible, ce qui est sourd à la Parole de Dieu est muet, parce que la Parole de Dieu ne parle pas”. L’invitation du Maître à s’ouvrir est adressée à ses disciples en araméen, mais il la répète aux disciples de tous les temps, ainsi qu’à chacun de nous “qui avons reçu l’effusion de l’Esprit dans le Baptême”. “Ouvrez-vous”, dit Jésus à chaque croyant et à son Église : ouvrez-vous parce que le message de l’Évangile a besoin de vous pour être témoigné et annoncé ! Et cela nous fait penser aussi à l’attitude du chrétien : le chrétien doit être ouvert à la Parole de Dieu et au service des autres. Les chrétiens fermés finissent toujours mal, parce qu’ils ne sont pas des chrétiens, mais des idéologues, des idéologues de la fermeture. Le chrétien doit être ouvert : dans l’annonce de la Parole, dans l’accueil des frères et des sœurs. Et pour cela, cette “effatà”, cette “ouverture”, être ouvert, est une invitation pour nous tous”.

Cette nuit, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution appelant à un “cessez-le-feu humanitaire” à Gaza, avec un soutien massif, isolant encore davantage Israël et les États-Unis. Pendant ce temps, la situation devient “de plus en plus désespérée” à Gaza, selon l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, qui décrit l’enclave comme “l’un des endroits les plus dangereux au monde”.
Le chef de l’OMS se dit “extrêmement inquiet” pour les patients et le personnel de l’hôpital Kamal Adwan, dans le nord de la bande de Gaza, alors que les forces israéliennes font une incursion dans l’établissement après un siège de plusieurs jours.
Le président américain Joe Biden a déclaré qu’Israël “commence à perdre son soutien en raison des bombardements aveugles” sur Gaza, ajoutant qu’Israël “ne peut pas dire ‘non’ à l’État palestinien”.

Le Hamas se félicite du vote de l’ONU sur le cessez-le-feu à Gaza. Izzat el-Reshiq, un haut responsable du Hamas, a déclaré que le groupe palestinien appelait la communauté internationale à faire pression sur Israël pour qu’il se conforme à la résolution de l’Assemblée générale de l’ONU, qui n’est pas contraignante. Israël devrait “mettre fin à l’agression, au génocide et au nettoyage ethnique contre notre peuple”, a-t-il déclaré.
Les Houthis du Yémen, qui ont attaqué un navire marchand norvégien à destination de l’Italie en imaginant qu’il se rendait en Israël, mettent en garde les navires marchands et autres contre le fait de “falsifier leur identité” ou d’éteindre les signaux radio lorsqu’ils naviguent en mer Rouge.

Sante Cavalleri