Pape: à Gaza, “les civils, les hôpitaux et les lieux de culte sont protégés, les otages sont libérés et l’aide humanitaire est garantie_ (S.C.)

“Continuons à prier pour les personnes qui souffrent à cause de la guerre. Nous allons vers Noël : serons-nous capables, avec l’aide de Dieu, de faire des pas concrets pour la paix ? Ce n’est pas facile, nous le savons”. Ce sont les paroles sincères du pape François lors de l’Angélus qu’il a dirigé depuis la fenêtre de la troisième loggia du palais apostolique, qui donne sur la place Saint-Pierre, bondée aujourd’hui d’au moins 30 000 personnes.

“Certains conflits – a rappelé François en pensant au long conflit israélo-palestinien mais aussi à la guerre en Ukraine – ont des racines historiques profondes. Mais nous avons aussi le témoignage d’hommes et de femmes qui ont œuvré avec sagesse et patience pour une coexistence pacifique. Suivons leur exemple ! N’épargnons aucun effort pour traiter et éliminer les causes du conflit. Et pendant ce temps – en parlant des droits de l’homme – protégeons les civils, les hôpitaux, les lieux de culte, libérons les otages et garantissons l’aide humanitaire”.
N’oublions pas, a insisté le pape, l’Ukraine, la Palestine et Israël, qui sont dans la tourmente.

Dans son discours, François a également rappelé qu’il y a exactement “75 ans, le 10 décembre 1948, la Déclaration universelle des droits de l’homme a été signée. Elle est comme une route sur laquelle de nombreux pas en avant ont été faits, mais il en manque encore beaucoup, et parfois, malheureusement, nous revenons en arrière. L’engagement en faveur des droits de l’homme n’est jamais terminé ! À cet égard, a-t-il assuré, je suis proche de tous ceux qui, sans proclamations, dans la vie concrète de tous les jours, luttent et paient de leur personne pour défendre les droits de ceux qui ne comptent pas.

François s’est également réjoui de l’apaisement de la crise du Haut-Karabakh. “Je me réjouis, a-t-il confié, de la libération d’un nombre significatif de prisonniers arméniens et azéris. Je vois avec beaucoup d’espoir ce signe positif pour les relations entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, pour la paix dans le Caucase du Sud, et j’encourage les parties et leurs dirigeants à conclure le traité de paix le plus rapidement possible”. L’Arménie et l’Azerbaïdjan ont accepté d’échanger des prisonniers de guerre (une trentaine d’Arméniens contre deux Azerbaïdjanais) en signant une déclaration commune et ont annoncé des mesures de confiance, notamment la libération d’autres prisonniers. Il s’agit d’une bonne base pour la normalisation de leurs relations, comme en témoigne le fait que les pourparlers bilatéraux se sont déroulés sans aucune médiation. En effet, il s’agissait de la première approche directe entre Bakou et Erevan sans l’implication de Bruxelles, Washington et Moscou, alors que la guerre de septembre dernier, au cours de laquelle les Azéris ont repris le contrôle de leur territoire montagneux qui devenait de plus en plus une enclave sécessionniste, s’est déroulée sans la présence de soldats russes sur le territoire en tant que force de maintien de la paix, l’Arménie ayant annoncé de manière provocatrice une nouvelle alliance avec l’OTAN et des exercices conjoints avec les États-Unis dans le cadre de la crise ukrainienne.

Enfin, François a appelé à une percée à Dubaï pour de nouveaux accords sur le climat. Dans quelques jours, les travaux de la COP 28 sur le climat, en cours à Dubaï, s’achèveront. Je vous demande de prier pour obtenir de bons résultats pour le soin de notre maison commune et la protection des populations”.

Sante Cavalleri