Déclaration de Son Éminence Révérendissime le Cardinal Giovanni Angelo Becciu:
« Ayant à cœur le bien de l’Église, que j’ai servie et continuerai à servir avec fidélité et amour, et afin de contribuer à la communion et à la sérénité du Conclave, j’ai décidé d’obéir, comme je l’ai toujours fait, à la volonté du Pape François de ne pas entrer en Conclave, tout en restant convaincu de mon innocence. »
L’injustice est donc consommée. Le cardinal Becciu, bien qu’il proclame son innocence (comme l’attestent les documents récents), a renoncé à participer au Conclave.
La référence à la volonté du pape François témoigne de la grande humilité de cet excellent prêtre, victime d’un complot qui a culminé dans la signature par le pape, gravement malade, d’une déclaration que quelqu’un avait manifestement dactylographiée et préparée à l’avance.
Pourquoi la présence de Becciu dérangeait-elle autant?
D’un point de vue juridique, selon de nombreux canonistes, il n’aurait même pas suffi d’un vote des cardinaux pour l’exclure, car il n’existe aucun acte formel le radiant des électeurs du Conclave, même si deux cardinaux de grand poids — le camerlingue Farrell et le secrétaire d’État de François, Parolin — se sont prononcés en ce sens.
En outre, comme on le sait, les conversations publiées ces derniers jours prouvent l’existence d’un complot contre lui, qui invalide de fait le témoignage principal sur lequel repose la condamnation à cinq ans et six mois : celui de Mgr Alberto Perlasca, ancien proche collaborateur de Becciu lorsqu’il était substitut à la Secrétairerie d’État.
Mais le fait est que la condamnation n’est pas définitive, et donc la présomption d’innocence demeure, empêchant qu’une sanction comme l’exclusion du Conclave en découle.
Et le pape n’a pas formalisé une telle décision selon les procédures canoniques en vigueur.
La tentative des cardinaux intervenus contre la présence de Becciu semble justement avoir été d’exercer une pression pour que ce soit Becciu lui-même qui fasse un pas en arrière. En l’absence d’une telle renonciation, que le prélat sarde n’a officialisée que maintenant, il aurait été difficile de l’empêcher d’entrer dans la chapelle Sixtine.
S.I.