“Les migrants forcés sont aujourd’hui un cri dans le désert de notre humanité. Et l’Église est appelée à rappeler à tous qu’il ne s’agit de simples questions sociales ou migratoires, mais de personnes humaines, de frères et de soeurs qui aujourd’hui sont le symbole de tous les exclus de la société mondialisée. Elle est appelée à témoigner que pour Dieu personne n’est étranger ou exclu. Elle est appelée à réveiller les consciences assoupies dans l’indifférence face à la réalité de la mer Méditerranée devenue pour beaucoup, pour trop de personnes, un cimetière”.
C’est que le Pape a ainsi voulu réaffirmé lors des voeux à la Curie romaine le 21 décembre au Vatican, rappelant que “de tout son être et son action, l’Église est appelée à promouvoir le développement intégrale de l’homme à la lumière de l’Évangile”.
“Un tel développement, a expliqué le Pape, se met en oeuvre à travers le soin des biens inestimables que sont la justice, la paix et la sauvegarde de la Création Il se met en oeuvre dans le service aux plus faibles et aux marginalisés”.
Le développement doit être intégral
À cette occasion, François a voulu “rappeler l’importance du caractère intégral du développement”. “Saint Paul VI, a-t-il souligné en citant l’Encyclique ‘Populorum progressio’, affirmait que ‘le développement ne se réduit pas à la simple croissance économique. Pour être authentique, le développement doit être intégral, c’est à dire tourné vers la promotion de chaque homme et de tout homme’. En d’autres mots, enraciné dans la tradition de la foi et en faisant référence, ces dernières décennies, au magistère du Concile Vatican II, l’Église a toujours affirmé la grandeur de la vocation de tous les êtres humains, que Dieu a créé à son image pour qu’il forme une même famille, et dans le même temps, elle a cherché à embrasser l’homme dans toutes ses dimensions”.
Selon le Pape, “c’est justement cette exigence d’intégralité qui nous reproprose aujourd’hui, nous qui avons l’humanité en commun, d’être autant d’enfants d’un unique Père”. En effet, “l’Évangile ramène toujours l’Église à la logique de l’incarnation, au Christ qui a pris notre histoire, celle de chacun de nous. C’est ce que nous rappelle Noël. L’humanité, alors, est le signe distinctif avec lequel lire la réforme. L’humanité appelle, interpelle et provoque, c’est à dire appelle à sortir et à ne pas craindre le changement”.
“N’oublions pas, a recommandé François, que l’Enfant posé dans la crèche à le visage de nos frères et soeurs les plus nécessiteux, des pauvres qui ‘sont les privilégiés de ce mystère’”.