Moscou tente un dialogue avec l’OTAN. Un protocole d’accord publié (C. Meier)

Moscou et l’OTAN intensifient le dialogue pour rechercher un accord sur la question de l’avancée de l’Alliance atlantique vers l’Est. L’agence de presse de la Fédération de Russie RIA Novosti note que “des négociations devraient commencer immédiatement pour élaborer des accords juridiques internationaux clairs afin d’exclure toute nouvelle avancée de l’OTAN vers l’Est et tout nouveau déploiement d’armements qui menacent la Russie, l’Ukraine et les États voisins”.

RIA Novosti rapporte également que “Moscou considère qu’il est nécessaire de répudier officiellement la décision résultant du sommet de l’OTAN à Bucarest en 2008, selon laquelle l’Ukraine et la Géorgie deviendront membres de l’OTAN, car elle contredit l’engagement de tous les dirigeants participants de l’OSCE. Sécurité et coopération en Europe (NDLR) Ne pas renforcer sa propre sécurité au détriment de la sécurité des autres”.

Lors d’une réunion mercredi dernier entre le vice-ministre des Affaires étrangères Sergueï Ryabkov et la secrétaire d’État adjointe Karen Donfried – poursuit RIA Novosti – la Russie a officiellement remis deux documents aux États-Unis: un traité et un accord qui illustrent les priorités russes sur les questions de garanties de sécurité. Le Kremlin s’est dit prêt à entamer des négociations immédiatement, tandis que Ryabkov avait précédemment déclaré à RIA Novosti que si l’OTAN et les États-Unis ne répondaient pas à l’appel de Moscou sur les garanties de sécurité, un nouveau cycle de confrontation pourrait être appelé.

Tel que publié sur le site institutionnel du ministère russe des Affaires étrangères, Moscou met en évidence ses orientations dans un mémorandum adressé aux États-Unis. “Exclure un nouvel élargissement de l’OTAN et l’adhésion de l’Ukraine à l’Alliance atlantique ; ne pas stationner de personnel militaire et d’armes supplémentaires, abandonner toute activité militaire de l’OTAN en Ukraine, en Europe de l’Est, dans le Caucase du Sud et en Asie centrale ; ne pas déployer de missiles à courte ou moyenne portée qui pourraient atteindre les États voisins ; ne pas effectuer d’exercices ou d’autres activités impliquant plus d’une brigade dans la zone frontalière convenue, et échanger régulièrement des informations sur les exercices militaires; confirmer que les parties n’interagissent pas comme des adversaires, conviennent de résoudre tous les différends de manière pacifique et s’abstiennent de recourir à la force ; s’engager à ne pas créer de conditions qui pourraient être interprétées comme une menace pour l’une ou l’autre des parties ; établir des lignes téléphoniques directes pour les contacts d’urgence”.

Moscou, par conséquent, contrairement à la façon dont elle est décrite par les campagnes diffamatoires des grands médias occidentaux, fait preuve de maturité institutionnelle et d’un sens des responsabilités. La Place Rouge attend désormais les signaux
d’autorisation par Washington de continuer à tisser le fil du dialogue avec l’Alliance atlantique.

Il y a tout juste 4 jours, le président russe Vladimir Poutine avait anticipé à son homologue finlandais, Sauli Niinisto, qu’il souhaitait un dialogue “immédiat” avec les Etats-Unis et l’OTAN sur les garanties de sécurité dans le contexte de la tension croissante en Ukraine comme annoncé par le Kremlin.

Le président russe “a réitéré la nécessité d’entamer immédiatement des négociations avec les Etats-Unis et l’OTAN pour développer des garanties juridiques internationales pour notre pays”, a ajouté l’attaché de presse Dmitri Peskov. Les demandes de Moscou incluent également l’arrêt de l’expansion de l’OTAN à l’est et le placement d’armes dans les pays frontaliers de la Russie, dont l’Ukraine. Poutine a également accusé les dirigeants ukrainiens d’une augmentation de l’utilisation “d’armes lourdes et de drones d’attaque” contre les rebelles pro-russes.

Christian Meier