Père Oliver Maire martyr de la charité et héroïque dans la foi. Les funérailles du provincial des Monfortani

Personne n’aurait jamais accueilli Emmanuel Abayisenga dans sa maison, le Rwandais a avoué l’incendie de la cathédrale de Nantes l’année dernière et une tentative ultérieure d’incendier la grande et importante église dont il a été avoué.

À la suite d’une expertise psychiatrique décidée par les procureurs après ces faits il a été hospitalisé en milieu psychiatrique mais ensuite « l’ordonnance de garde à vue dont il faisait l’objet a été révoquée le 9 août 2021 ». Et comme l’a indiqué le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, en réponse à la polémique, il ne pouvait même pas être expulsé pour des raisons judiciaires, l’enquête sur les événements de la cathédrale de Nantes étant toujours ouverte. Si bien que pour les autorités civiles toutes les mesures étaient épuisées dans une sorte d’hôpital de jour même si en fait, Emmanuel avait déjà été hospitalisé en psychiatrie de fin juin à fin juillet. Où pouvait-il donc aller en ce torride août? Pour Abayisenga toutes les portes étaient fermées.

Mais lui, le supérieur des Montfortains de Vendée, ne pensa pas un instant à répondre non et accueillit à bras ouverts l’homme qui le tua à coups de coups sur la tête, peut-être infligés à coups de marteau. Pour cela, il est un martyr de la charité.

Ses frères et tous les prêtres et fidèles sont certains du caractère héroïque de sa foi, plusieurs dizaines de personnes se sont réunies hier, vendredi 13 août, à Saint-Laurent-sur-Sèvre pour les obsèques du Père Olivier Maire. Le cortège funèbre d’une trentaine de proches a traversé la rue Jean-Paul II, ému et maussade, avant d’atteindre l’entrée de la basilique Saint Louis-Marie Grignion de Montfort.

C’est dans ce temple, où officiait souvent le Père Olivier Maire, que la cérémonie – toute en sobriété – a été célébrée sous l’égide de Mgr Eric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la Conférence épiscopale de France.

Le prêtre assassiné était le supérieur provincial des frères de Montfortains. Il était âgé de 60 ans. “Depuis plusieurs mois”, il accueillait à son domicile son assassin présumé dans le cadre du contrôle judiciaire auquel était astreint Emmanuel A.. Selon l’évêque de Vendée, Mgr François Jacolin, le Père Olivier Maire était un “généreux et apprécié de tous”. “Il a été victime de sa générosité”, estime l’ecclésiastique sur LCI. Le sénateur de Vendée Bruno Retailleau, qui le connaissait, a salué “un homme de grande foi et de grande culture”.

“Olivier va horriblement nous manquer à tous. Mais, fidèle à son esprit, nous ne jugerons pas. Et nous nous inspirerons de lui pour surmonter cette épreuve”, a promis l’un des frères de la victime. “Je suis un peu triste, mais je sais qu’avec lui il ne faut pas l’être. Il vivait dans l’espérance, dans une foi très grande”, témoigne de son côté Sœur Jeanne, qui travaillait au côté du défunt depuis 30 ans.

Les obsèques ont duré deux heures à l’issue desquelles les membres de la communauté des Montfortains sont sortis les premiers de la basilique pour accompagner la procession funéraire, aux côtés des proches et d’ecclésiastiques. Le père Olivier Maire repose désormais au cimetière de la sagesse, où sont enterrés les membres de sa congrégation.

Les circonstances de l’homicide du père Olivier Maire ont été dévoilées mardi soir, selon LCI. Ce dernier est décédé des suites de “coups violents” portés à la tête, a fait savoir le parquet de La Roche-sur-Yon.

Des “coups violents” portés à la tête. C’est ce qui a provoqué la mort du prêtre Olivier Maire, tué dans la nuit de dimanche à lundi à Saint-Laurent-Sur-Sèvre (Vendée), a fait savoir mardi soir le parquet de La Roche-sur-Yon. Ce dernier a également confirmé que l’état psychique de l’auteur présumé des faits était incompatible avec une mesure de garde à vue.

L’autopsie, effectuée mardi à l’institut médico-légal de Nantes, a révélé que “la victime présentait six lésions, toutes situées à la tête, occasionnées par des coups violents” mais l’examen n’a “pas permis de déterminer la nature de l’arme du crime”, selon le communiqué du parquet. Et d’ajouter que “ces lésions cérébrales importantes ont entraîné des hémorragies internes et externes, le décès étant, selon les conclusions du médecin légiste, intervenu rapidement après que les coups aient été portés”.

“Un état psychique incompatible avec une mesure de garde à vue”

Concernant l’auteur présumé des faits, le parquet indique que “l’examen psychiatrique subi par Emmanuel Abayisenga au centre hospitalier de Cholet (Maine-et-Loire, ndlr) le 9 août 2021 concluait à l’incompatibilité de son état psychique avec une mesure de garde à vue, y compris en milieu hospitalier (…) Emmanuel Abayisenga fait l’objet d’une hospitalisation en milieu psychiatrique à la demande d’un représentant de l’État suite aux deux arrêtés des 9 et 10 août 2021 des préfets du Maine-et-Loire et de la Vendée”, indique le parquet, rappelant que “la mesure de garde a vue dont il faisait l’objet a donc été levée le 9 août 2021”.