Publié les motivations (incohérentes) de la condamnation (injuste) de Card. Becciu, qui sur TG1 revient se proclamer innocent, comme d’autre part a été évident dans le procès (S.C.)

Città del Vaticano, 18 mag. (askanews) -

Mardi 29 octobre, a été déposé le verdict motivant les décisions déconcertantes du Tribunal de l’État de la Cité du Vatican, présidé par Giuseppe Pignatone, qui, en décembre 2023, a partiellement condamné (et partiellement acquitté) les accusés pour un certain nombre de délits présumés relatifs à la gestion des fonds de la Secrétairerie d’État, en particulier… Le cardinal Giovanni Angelo Becciu et le financier Raffaele Mincione ont été reconnus coupables de détournement de fonds ; Enrico Craso pour le délit d’auto-blanchiment ; Gianluigi Torzi et Nicola Squillace pour fraude aggravée, Torzi également pour extorsion de fonds en association avec Fabrizio Tirabassi, Tirabassi lui-même pour auto-blanchiment. Enfin, Becciu et Cecilia Marogna ont été reconnus coupables de fraude aggravée.

Cinq ans et six mois de prison ont été prononcés à l’encontre du cardinal qui, aujourd’hui encore, revient clamer son innocence, pourtant évidente lors du procès. Dans les plus de 800 pages de motivation, les juges écrivent cependant que même sans avoir empoché de l’argent pour lui-même, Becciu est coupable d’avoir investi 200 millions de dollars dans l’achat d’une propriété à Londres, par l’intermédiaire d’un fonds spéculatif.
« Je n’ai jamais rien volé. Ici, c’était La lettre du cardinal Bertone dans laquelle il a autorisé l’investissement de ces deux cents millions », a répondu le cardinal sarde à TG1.

Quant aux accusations concernant ses relations avec la gérante Cecilia Marogna, à qui Becciu aurait versé 600 000 euros pour la libération d’une religieuse enlevée, somme que la dame aurait plutôt dépensée en produits de luxe (mais il reste à prouver qu’elle n’a pas ensuite payé la rançon de la religieuse), Becciu a répété à TG1 qu’il n’avait commis aucun délit et qu’il n’en avait toléré aucun à sa connaissance : « Outre le fait que ce n’est pas vrai, il n’y a pas d’autres délits. Mais même si c’était vrai, où est le délit ? Si je me suis approché de la dame, c’est après qu’elle ait fait 20 jours de prison, injustement », a-t-il expliqué au vaticaniste Ignazio Ingrao, qui a également recueilli une déclaration du défenseur du cardinal, l’avocat Fabio Viglione, qui a déjà fait appel : “C’est une sentence qui, à notre avis, ne reflète pas la réalité de l’audience”.

Il convient de noter que le jugement de Pignatone, lui-même actuellement impliqué dans des enquêtes judiciaires assez lourdes, justifie la condamnation de Becciu en niant la preuve des autorisations pour l’affaire de Londres accordées par les Secrétaires d’Etat Bertone et Parolin, et enfin en affirmant l’absurdité que les fonds donnés par le Secrétariat d’Etat à la coopérative Caritas d’Ozieri, présidée pro tempore par le frère de Becciu, Antonino, constituerait une malversation non pas parce que l’argent a été utilisé à des fins autres que charitables ou a été indûment empoché par quelqu’un, mais parce que tant l’article 176 du code pénal du Vatican que le canon 1298 dans le domaine canonique établissent que « à moins qu’il ne s’agisse d’une affaire de la plus petite importance, les biens ecclésiastiques ne doivent pas être vendus ou loués à leurs administrateurs ou à leurs parents jusqu’au quatrième degré de consanguinité ou d’affinité sans une autorisation spéciale donnée par écrit par l’autorité compétente ».
Le paiement effectué par le Secrétariat d’État, avec Becciu comme suppléant, à la coopérative administrée par ses parents a eu lieu « sans aucune autorisation écrite » des Secrétaires d’État, bien qu’il soit clair que cela n’était pas nécessaire puisque Antonino Becciu est essentiellement un opérateur qui doit rendre compte de son travail à la coopérative, à Caritas et à l’évêque diocésain, et certainement pas le propriétaire de l’initiative de bienfaisance.

S.C.