“Secourir Gaza épuisée par la guerre”. Le Pape François encourage l’initiative du Roi de Jordanie et “tous les efforts” pour la paix en Ukraine (S.C.)

« J’encourage la communauté internationale à agir de toute urgence, par tous les moyens, pour secourir la population de Gaza épuisée par la guerre. L’aide humanitaire doit pouvoir parvenir à ceux qui en ont besoin, et personne ne peut l’empêcher ». Ce sont les mots du Pape François après l’Angélus, lorsqu’il a formulé ses vœux pour « la conférence internationale sur la situation humanitaire à Gaza, convoquée par le Roi de Jordanie, le Président de l’Égypte et le Secrétaire Général des Nations Unies. Je les remercie pour cette importante initiative », a-t-il dit, rappelant également que « hier marquait le dixième anniversaire de l’Invocation pour la paix au Vatican, à laquelle avaient participé le Président israélien, feu Shimon Peres, et le Président palestinien, Abu Mazen ». « Cette rencontre témoigne que se serrer la main est possible, et que faire la paix exige plus de courage que de faire la guerre. Par conséquent, j’encourage les négociations en cours entre les parties, même si elles ne sont pas faciles, et j’espère que les propositions de paix, pour un cessez-le-feu sur tous les fronts et pour la libération des otages, seront rapidement acceptées pour le bien des Palestiniens et des Israéliens.

« Et n’oublions pas – a exhorté Bergoglio en s’adressant à la foule – le peuple ukrainien meurtri, qui souffre le plus et qui aspire le plus à la paix. Je salue ce groupe ukrainien avec les drapeaux qui sont là. Nous sommes proches de vous ! Ce désir de paix, j’encourage donc tous les efforts faits pour que la paix puisse être construite le plus tôt possible, avec l’aide internationale ». Et n’oublions pas le Myanmar », a-t-il ajouté.

François a également salué « les choristes venus à Rome du monde entier pour participer à la quatrième Rencontre Internationale des Chorales. Chers amis, par votre chant, vous pouvez toujours rendre gloire à Dieu et transmettre la joie de l’Évangile ! »

Dans la catéchèse qui a précédé l’Angélus, le Pape a expliqué ce que signifie l’expression « liberté des enfants de Dieu », rappelant que « Jésus, après avoir commencé son ministère public, s’est trouvé face à une double réaction : celle de ses proches, qui étaient inquiets et craignaient qu’il ne soit un peu fou, et celle des autorités religieuses, qui l’accusaient d’agir sous l’influence d’un esprit mauvais. En réalité, Jésus prêchait et guérissait les malades avec la force de l’Esprit Saint. Et c’est précisément l’Esprit qui le rendait divinement libre, c’est-à-dire capable d’aimer et de servir sans mesure et sans conditionnement. Jésus libre. Arrêtons-nous un moment pour contempler cette liberté de Jésus ».

« Jésus – a précisé le Pape François – était libre par rapport aux richesses : c’est pourquoi il a quitté la sécurité de son village, Nazareth, pour embrasser une vie pauvre et pleine d’incertitudes, soignant gratuitement les malades et quiconque venait lui demander de l’aide, sans jamais rien demander en retour. La gratuité du ministère de Jésus est celle-ci. C’est aussi la gratuité de tout ministère ». Le Christ, en outre, « était libre par rapport au pouvoir : en effet, bien qu’il ait appelé beaucoup à le suivre, il n’a jamais obligé personne à le faire, ni jamais cherché le soutien des puissants, mais il s’est toujours mis du côté des derniers, enseignant à ses disciples à faire de même, comme il l’avait fait ». Enfin, il a poursuivi, « Jésus était libre par rapport à la recherche de la renommée et de l’approbation, et pour cela il n’a jamais renoncé à dire la vérité, même au prix de ne pas être compris, de devenir impopulaire, jusqu’à mourir en croix, ne se laissant intimider, ni acheter, ni corrompre par rien ni personne ».

Ainsi, « Jésus était un homme libre. Libre par rapport aux richesses, libre par rapport au pouvoir, libre par rapport à la recherche de la renommée. Et c’est important aussi pour nous. En effet, si nous nous laissons conditionner par la recherche du plaisir, du pouvoir, de l’argent ou des consens, nous devenons esclaves de ces choses. Si, au contraire, nous permettons à l’amour gratuit de Dieu de nous remplir et d’élargir notre cœur, et si nous le laissons déborder spontanément en le redonnant aux autres, avec tout notre être, sans peurs, calculs et conditionnements, alors nous grandissons dans la liberté, et nous diffusons son bon parfum autour de nous ».

« Alors – a suggéré le Pape Bergoglio – nous pouvons nous demander : suis-je une personne libre ? Ou bien me laisse-je emprisonner par les mythes de l’argent, du pouvoir et du succès, sacrifiant à ceux-ci la sérénité et la paix pour moi et pour les autres ? Est-ce que je diffuse, dans les milieux où je vis et je travaille, une atmosphère de liberté, de sincérité, de spontanéité ? La Vierge Marie nous aide à vivre et à aimer comme Jésus nous l’a enseigné, dans la liberté des enfants de Dieu ».

Sante Cavalleri