Dans le processus du Synode au Vatican concernant la gestion des fonds de la Secrétairerie d’État et l’achat du Palais de Londres, les audiences dédiées aux plaidoiries ont débuté aujourd’hui et se poursuivront jusqu’au 6 décembre prochain, avant que le jugement ne soit rendu.
« La véritable nouvelle réside dans la suspension du temps… Un silence, à sa manière assourdissant, car totalement différent de la routine de la parole habituée aux stéréotypes du question-réponse ». On ne peut qu’envier le porte-parole du Synode (et préfet du Dicastère pour la Communication), Paolo Ruffini, confronté à une mission véritablement impossible : communiquer non pas sur ce qui est dit lors des travaux de l’Assemblée et des Cercles mineurs, couverts par le secret, mais sur la « méthode synodale ». En d’autres termes : « La manière dont une institution aussi vaste que l’Église s’accorde un moment de silence dans la foi, la communion et la prière est une nouvelle », a déclaré Ruffini lors de la première réunion à la Salle de presse du Vatican sur les travaux.
Le message que le Pape a lancé hier et que Ruffini a réitéré aujourd’hui est que les évêques et les délégués des Églises locales apprennent à s’écouter et « cela peut aider le monde dans d’autres domaines : la guerre, la crise climatique… S’arrêter, s’écouter mutuellement. C’est un défi qui mérite d’être raconté ». « Votre travail est très important pour comprendre et faire comprendre que la priorité est l’écoute. Nous sommes ici pour essayer de vous aider dans cette tâche », a déclaré le porte-parole, annonçant également qu’à la fin de chaque module de l’assemblée, des conférences de presse auront lieu avec des membres du Synode.
Mais il n’est pas certain que l’on puisse reconstruire les débats en cours même là-bas : le Règlement (distribué à tous les participants dans la salle) lie les participants à la « confidentialité et à la confidentialité » de leurs propres interventions et de celles des autres, interdisant les enregistrements audio et vidéo éventuels. « Quand ce jeûne prendra-t-il fin ? Aurons-nous un peu de nourriture à la fin de ces trois semaines ? », a demandé un journaliste à Ruffini. « En tant que journalistes, il est normal que nous essayions d’imaginer la fin de toute chose, que ce soit un match de football ou une élection politique », a répondu Ruffini, « mais il est impossible de donner une réponse sur ce que sera la fin, car nous en sommes vraiment qu’au début ». Comme l’a toujours dit le Pape François, le Synode est un processus, d’autant plus celui sur la synodalité qui se poursuivra également en 2024 avec une deuxième Assemblée. « Ce n’est pas un Synode décideur, nous en sommes à mi-chemin, donc on ne peut pas demander à cette Assemblée de prévoir la fin de la prochaine Assemblée », a ajouté Ruffini. De plus, le rapport final qui sera rédigé à la fin des travaux à la fin octobre prochain reflétera « des convergences et des divergences », mais il ne constituera pas un point final, mais « un chemin que nous sommes en train de parcourir ». « Ce sera donc quelque chose de plus proche d’un Instrumentum Laboris que du document final des Synodes passés », a conclu Ruffini.
Pendant ce temps, et c’est la seule véritable nouvelle, Sheila Pires a été élue secrétaire de la Commission de l’Information du Synode, un rôle que cette femme d’origine mozambicaine occupe déjà au sein de l’organisme homologue de la Conférence épiscopale sud-africaine.
Les travaux ont repris aujourd’hui après la session d’ouverture d’hier, avec les synodaux répartis en 35 tables linguistiques qui ont commencé la réflexion à partir de la section A de l’Instrumentum laboris, concernant « les caractéristiques d’une Église synodale » et « la conversation dans l’Esprit ». Dans les Cercles, les questions les plus délicates énumérées dans le même document de travail et mentionnées par le Pape lui-même seront donc abordées, à commencer par le sacerdoce féminin. En quatre minutes, chaque participant a d’abord présenté son parcours, puis partagé le cheminement de son Église lors de la première phase du parcours synodal (la phase consultative) : « comment elle a commencé, comment elle a évolué, les difficultés rencontrées, la relation entre l’Église locale et l’Église universelle ». Ensuite, un « rapporteur » a été élu, une personne chargée de recueillir les différentes expériences et demandes pour les présenter à l’assemblée, après discussion au sein du Cercle. Le rapport rédigé par cette personne, élue à la majorité, « fera état de convergences, de divergences et d’idées émergeant ».
S.C.