“Un migrant nommé Joseph”. Pape François: “Combien d’Hérodes à l’œuvre dans le monde d’aujourd’hui!”

“On ne peut pas fermer les yeux sur un scandale social de l’humanité”, comme celui lié à la situation de tant de migrants dans le monde. C’est ce qu’a déclaré le pape François à la fin de la catéchèse du mercredi, lors de l’audience générale au Vatican. François a abordé le thème de “Saint Joseph, migrant persécuté et courageux”, et a conclu en invitant les pèlerins réunis dans la salle Paul VI à une prière pour les migrants.

“Aujourd’hui – a-t-il dit – nous avons besoin d’une prière pour tous les migrants et les personnes persécutées et pour les victimes de circonstances défavorables. Pensons à tant de personnes – a-t-il dit – victimes de guerre, ou migrants qui commencent leur voyage en espérant être libres et finissent au contraire sur la route ou au fond de la mer”.

“Saint Joseph, toi qui as connu la souffrance de ceux qui doivent fuir pour sauver la vie de leurs proches, – était la prière du Pape – protège tous ceux qui fuient à cause de la guerre, de la haine, de la faim. Soutenez-les dans leurs difficultés, fortifiez-les dans l’espérance et faites-leur rencontrer l’accueil et la solidarité. Guidez leurs pas et ouvrez le cœur de ceux qui peuvent les aider”.

Selon François, il existe encore aujourd’hui une trace de l’histoire de la fuite de la famille de Jésus hors de sa patrie, racontée par les évangiles pendant la période de Noël. Et elle est personnifiée par les nombreuses personnes contraintes de fuir leur terre pour devenir des migrants ou des réfugiés. Le Pape François l’a rappelé dans sa catéchèse lors de l’audience générale dans la salle Paul VI, la première après Noël, consacrée au thème: “Saint Joseph, migrant persécuté et courageux”.

“Aujourd’hui – a dit François en s’adressant aux fidèles – je voudrais vous présenter saint Joseph comme un migrant persécuté et courageux. C’est ainsi que l’évangéliste Matthieu le décrit. Cette histoire particulière de la vie de Jésus, qui voit également Joseph et Marie comme protagonistes, est traditionnellement connue sous le nom de ‘la fuite en Égypte'”.

“La famille de Nazareth a subi cette humiliation et a vécu de première main la précarité, la peur, la douleur de devoir quitter sa terre. Encore aujourd’hui – a-t-il ajouté – beaucoup de nos frères et beaucoup de nos sœurs sont contraints de vivre la même injustice et la même souffrance. La cause est presque toujours l’arrogance et la violence des puissants. C’est aussi le cas pour Jésus”.

“Hérode et Joseph – a-t-il observé – sont deux personnages opposés, reflétant comme toujours les deux visages de l’humanité”. François a ensuite ajouté qu’Hérode “veut défendre son pouvoir avec une cruauté impitoyable, comme l’attestent également les exécutions d’une de ses épouses, de certains de ses enfants et de centaines d’opposants. Il – a ensuite ajouté le Pape – est le symbole de tant de tyrans d’hier et d’aujourd’hui; c’est l’homme qui devient ‘loup’ pour les autres hommes”.

“L’histoire est pleine de personnalités qui, vivant à la merci de leurs peurs, – a rappelé le pape Bergoglio en s’adressant aux fidèles – tentent de les surmonter en exerçant le pouvoir de manière despotique et en mettant en œuvre des intentions de violence inhumaines. Mais nous ne devons pas penser que nous vivons dans la perspective d’Hérode seulement si nous devenons des tyrans; en réalité – a-t-il tenu à souligner – c’est une attitude dans laquelle nous pouvons tous tomber, à chaque fois que nous essayons de bannir nos peurs avec arrogance, ne serait-ce que verbales ou constituées de petits abus mis en place pour mortifier notre entourage”.

Face à ce tyran se trouve la figure de saint Joseph, contraint, avec courage, d’emmener sa famille et de fuir dans un pays étranger pour éviter la mort. Mais, a poursuivi le Pape, “c’est un cliché erroné de considérer le courage comme la vertu exclusive du héros. En réalité, le quotidien de chacun demande du courage pour affronter les difficultés de chaque jour. De tout temps et dans toutes les cultures, nous trouvons des hommes et des femmes courageux qui, pour être cohérents avec leurs croyances, ont surmonté toutes sortes de difficultés, enduré des injustices, des condamnations et même la mort. Le courage est synonyme de force d’âme qui, avec la justice, la prudence et la tempérance, fait partie du groupe des vertus humaines, appelées “cardinaux”.

“La leçon que Joseph nous laisse aujourd’hui est celle-ci : la vie nous réserve toujours des épreuves, et devant elles nous pouvons aussi nous sentir menacés, effrayés, mais elle ne fait pas ressortir le pire en nous, comme le fait Hérode”, a conclu le Pape François – que l’on peut surmonter certains moments, mais plutôt en se comportant comme Joseph qui réagit à la peur avec le courage de se confier à la Providence de Dieu”.

D’où sa prière finale: “Prions aujourd’hui – a dit le Pape – pour tous les migrants, tous les persécutés et tous ceux qui sont victimes de circonstances défavorables et se sentent découragés et abandonnés pour cela”.

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